Qui sont les grands électeurs? Pourquoi les candidats concentrent-ils leurs efforts de campagne dans certains Etats ? Zoom sur une élection bien complexe.
L’élection présidentielle américaine aura lieu dans moins d’un mois, le 6 novembre. Des milliers d’électeurs ont d’ailleurs commencé à voter par anticipation. Le vote anticipé a été adopté par 32 États en 2004. Il permet aux Américains de faire leur choix bien avant la date officielle du scrutin, mais aussi d’éviter une trop grande affluence le jour du scrutin. Ces électeurs ne votent pas pour Barack Obama ou pour Mitt Romney. Ils votent pour un groupe de grands électeurs, réunis au sein d’un organisme appelé Collège électoral. C’est ce Collège électoral, relique constitutionnelle du XIXe siècle, qui élira le président et le vice-président. Créé par le 12ème amendement à la Constitution en 1804, le Collège électoral compte 538 membres. Chaque Etat est représenté par de grands électeurs en nombre égal au nombre de sénateurs et de représentants de cet Etat au congrès. Selon plusieurs spécialistes cités par l’Express, le mode de désignation des grands électeurs varie d’un Etat à l’autre. Ils sont souvent choisis parmi les élus locaux, les dirigeants du parti démocrate et républicain et des personnes proches du candidat à la présidence. La Constitution américaine est très concise en ce qui concerne les qualifications requises pour occuper les fonctions de grand électeur. L’article II indique simplement qu’aucun membre du congrès «ni aucune personne tenant des Etats-Unis une charge de confiance ou de profit» ne pourront être nommés grand électeur. Et, comme l’élection présidentielle américaine repose sur le suffrage universel indirect, ce sont ces grands électeurs qui éliront à Washington en décembre Barack Obama ou Mitt Romney. Barack Obama peut déjà compter sur 237 voix, celles des États toujours démocrates; Romney sur les 190 mandats des États invariablement républicains. Le candidat qui est élu président est celui qui obtient la majorité absolue des votes des grands électeurs, soit 270 voix. Il est important de signaler qu’en cas d’égalité entre deux candidats, c’est à la Chambre des représentants qu’il revient de choisir le futur président. Ce cas s’est produit en 1800 et en 1824. C’est le Sénat qui choisit le vice-président en cas d’égalité. Ce cas s’est produit en 1836. Les candidats concentreront leurs efforts de campagne dans les états dits balançoires (swing states). Ce sont des Etats qui ne sont pas garantis pour un camp ou l’autre, dont l’électorat oscille à chaque élection présidentielle et où le résultat est souvent relativement serré. Ce sont entre autres le Colorado, la Floride, l’Iowa, le Michigan, et le Nevada… car, la grande majorité d’entre eux est déjà acquise à la cause de l’un ou de l’autre. La Californie votera forcément en majorité pour les démocrates, comme elle le fait depuis 1992, et l’Alabama et l’Alaska pour les républicains, comme depuis 1980 et 1968 respectivement.
Adélaïde Konin
L’élection présidentielle américaine aura lieu dans moins d’un mois, le 6 novembre. Des milliers d’électeurs ont d’ailleurs commencé à voter par anticipation. Le vote anticipé a été adopté par 32 États en 2004. Il permet aux Américains de faire leur choix bien avant la date officielle du scrutin, mais aussi d’éviter une trop grande affluence le jour du scrutin. Ces électeurs ne votent pas pour Barack Obama ou pour Mitt Romney. Ils votent pour un groupe de grands électeurs, réunis au sein d’un organisme appelé Collège électoral. C’est ce Collège électoral, relique constitutionnelle du XIXe siècle, qui élira le président et le vice-président. Créé par le 12ème amendement à la Constitution en 1804, le Collège électoral compte 538 membres. Chaque Etat est représenté par de grands électeurs en nombre égal au nombre de sénateurs et de représentants de cet Etat au congrès. Selon plusieurs spécialistes cités par l’Express, le mode de désignation des grands électeurs varie d’un Etat à l’autre. Ils sont souvent choisis parmi les élus locaux, les dirigeants du parti démocrate et républicain et des personnes proches du candidat à la présidence. La Constitution américaine est très concise en ce qui concerne les qualifications requises pour occuper les fonctions de grand électeur. L’article II indique simplement qu’aucun membre du congrès «ni aucune personne tenant des Etats-Unis une charge de confiance ou de profit» ne pourront être nommés grand électeur. Et, comme l’élection présidentielle américaine repose sur le suffrage universel indirect, ce sont ces grands électeurs qui éliront à Washington en décembre Barack Obama ou Mitt Romney. Barack Obama peut déjà compter sur 237 voix, celles des États toujours démocrates; Romney sur les 190 mandats des États invariablement républicains. Le candidat qui est élu président est celui qui obtient la majorité absolue des votes des grands électeurs, soit 270 voix. Il est important de signaler qu’en cas d’égalité entre deux candidats, c’est à la Chambre des représentants qu’il revient de choisir le futur président. Ce cas s’est produit en 1800 et en 1824. C’est le Sénat qui choisit le vice-président en cas d’égalité. Ce cas s’est produit en 1836. Les candidats concentreront leurs efforts de campagne dans les états dits balançoires (swing states). Ce sont des Etats qui ne sont pas garantis pour un camp ou l’autre, dont l’électorat oscille à chaque élection présidentielle et où le résultat est souvent relativement serré. Ce sont entre autres le Colorado, la Floride, l’Iowa, le Michigan, et le Nevada… car, la grande majorité d’entre eux est déjà acquise à la cause de l’un ou de l’autre. La Californie votera forcément en majorité pour les démocrates, comme elle le fait depuis 1992, et l’Alabama et l’Alaska pour les républicains, comme depuis 1980 et 1968 respectivement.
Adélaïde Konin