A peine terminée, une nouvelle année scolaire pointe le nez. Les parents d’élèves et même les élèves ne se retrouvent toujours pas. La plupart de ceux qui ont échoué à leur examen, les plus nombreux d’ailleurs, n’arrivent toujours pas à retrouver le moral pour le recommencement. Quant au niveau des parents, l’heure est à la survie, comment manger à sa faim est le souci majeur des chefs de famille. Ils se hâtent plus que lentement pour faire les inscriptions. L’inscription des élèves au cours préparatoire première année (Cp1), qui avait été fixée du 20 au 25 août dernier par la ministre Kandia, et malgré sa gratuité, n’a pas eu l’effet escompté. Inscrire son enfant est le début d’autres charges que certains parents n’ont pas encore les moyens de couvrir. Avec tous ces renvois et mise au chômage qui ont plu sur la population au cours de cette année. Pour pallier le déficit et l’insuffisance des infrastructures d’accueil éducatives, le président Alassane Ouattara a lancé le programme de construction de salles de classe. Un programme qui a vu la construction de 1500 classes pour le primaire, 143 salles de classe pour le préscolaire, et 4 collèges de proximité. Cela n’a nullement ému les parents de ceux qui ont les moyens financiers et qui préfèrent convoyer leurs progénitures vers les établissements privés. Doutant au demeurant de la formation dans les établissements d’Etat. A tous les niveaux, l’on sent la timidité de la reprise. Un tour à Adjamé pour constater que la rentrée fixée au 17 septembre ne sera pas celle de tous. « Il n’y a pas d’affluence pour les tenues scolaires et les fournitures. Quelques clients que nous avons sont des parents qui ont les enfants au privé et ceux qui ont des enfants qui commenceront les cours », nous dit M. Seydou D, vendeurs de tenues scolaires. Pourtant ce ne sont pas les prix qui ont flambé par rapport aux années précédentes, mais les parents ont d’autres soucis. La rentrée des classes est perçue comme une source de tourments eu égard au nombre de manuels qui sont changés chaque année, les tenues qu’il faut renouveler et autres. Malgré le fait que les parents trainent le pas, les directeurs d’école eux, sont optimistes et attendent avec patience. « Ils finiront par venir. C’est toujours ainsi qu’ils trainent les pas. Ils attendent l’effectivité des choses et nous sommes conscients que c’est dur actuellement », explique M. Zéphirin K, directeur d’une école primaire à Angré. La première date de rentrée n’étant jamais effective, chacun se dit qu’il aura le temps de répondre à ses obligations au moment opportun. « De toute façon quand on donne une date comme ça, ce n’est jamais la vraie rentrée. C’est juste pour qu’on se prépare. C’est en octobre qu’on commencera peut être même plus tard », affirme gaiement Abigaëlle Koné, élève en classe de 3ième. Voilà qui explique tout. A part certaines écoles privées qui malgré leur date qui est toujours avancée, font l’effort de débuter à temps, c’est l’anarchie au public. Les vacanciers prennent leur temps sous le regard complice des parents. Les enseignants ne restent pas en marge puisqu’ils ont d’autres chats plus juteux à fouetter. De toute façon la ministre de l’Education a demandé aux directeurs d’école d’être à leur poste pour attendre. Ils viendront ! Les cours débutent en retard mais finiront toujours dans le temps imparti. En attendant que l’école promise par Kandia Camara et qui ne serait pas encore celle qu’elle dirige depuis deux ans se mette en place…
Mireille Appini
Mireille Appini
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