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Politique Publié le vendredi 14 septembre 2012 | Nord-Sud

Alassane Salif N’Diaye, Sg Udpci : «Pour pardonner, il faut savoir»

© Nord-Sud Par DR
9ème anniversaire de la mort de Robert Guéï: l`hommage de l’Udpci à son 1er président
A l`occasion du 9éme anniversaire de l²assassinat du general Robert Guei, le Dr Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI et les militants et sympathisants du parti arc en ciel se sont retrouvés le lundi 19 septembre 2011, au siège de leur parti pour rendre hommage, à travers des prières, aux victimes du 19 septembre 2002.
L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) a entamé, hier, une semaine d’hommage à son président-fondateur, Robert Guéï, placée sous le signe de la recherche de la vérité.



La météo est favorable. Le pays a changé de main, la justice tente de redorer son blason et, le parquet militaire s’est saisi du dossier. L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) veut en profiter pour faire le deuil de son président-fondateur, Robert Guéï. Hier, sur fond de symbolisme, la direction du parti arc-en-ciel a lancé la semaine d’hommage à l’ancien chef de la junte militaire ivoirienne, assassiné aux premières heures de la crise armée du 19 septembre 2002. Au-delà de la mémoire de leur leader, les cadres et les militants réunis au Plateau ont surtout exprimé leur soif de vérité. Car dira Alassane Salif N’Diaye, secrétaire général de l’Udpci, «le dernier, et non des moindres, objectif visé par ces journées d’hommage, c’est que la justice éclaire, situe les responsabilités qui ont conduit au drame. Que cette justice trouve et dise la vérité qui libère. Pour pardonner, il faut savoir. Pour pardonner et oublier, il faut de la sincérité, de la conviction mais, surtout de l’humilité», a indiqué le Pr Salif N’Diaye qui n’a pas manqué de rappeler que cela faisait, hier, dix ans que le général Robert Guéï, en tant que président de l’Udpci, a animé sa dernière conférence de presse. C’est donc en souvenir de cela que la direction de son parti a choisi le même réceptif hôtelier et la même salle pour le lancement de la semaine d’hommage. Une première depuis la disparition de l’ancien chef de l’Etat. Aussi, tout en dénonçant les entraves à la manifestation de la vérité, le successeur de Balla Kéïta au secrétariat général de l’Udpci, n’a pas manqué de pointer un doigt accusateur contre l’ancien régime dans la mort de son mentor. «Depuis le drame, c’est la première fois que nous nous souvenons massivement dans un environnement de grande liberté, loin des odeurs et de la bave dégoulinante de fauves qui ne régnaient que dans et par le sang à des moments pas trop lointains», a-t-il situé, ajoutant que «c’est donc la première fois que nous réaffirmons sans peur, ce que nous clamions depuis le funeste mois de septembre 2002, à savoir que Robert Guéï a été assassiné à l’instigation des tenants du pouvoir d’alors, sinon par eux-mêmes. Les masques tombent et dévoilent des visages évoqués en son temps mais qui jusqu’alors furent protégés. Le temps fait son œuvre». Témoin de sa dernière journée en vie, Alassane Salif N’Diaye a expliqué qu’après son ultime conférence de presse du 13 septembre 2002, le général Guéï a meublé son programme du 18 septembre 2002 par des audiences accordées aux candidates au poste de présidente des femmes de l’Udpci puis à la direction du Parti ivoirien des travailleurs. Pour M. N’Diaye, Robert Guéï n’était donc pas concerné par la tentative de coup d’Etat contre Laurent Gbagbo, mué en rébellion. Outre ce faux procès, le secrétaire général de l’Udpci a regretté que tous les disciples du général n’aient pu rester fidèles à la maison. «Le parti s’est édifié grâce à la foi et à la conviction de femmes et d’hommes engagés qui ont su résister au chant des sirènes de la division, de la trahison, du honteux marchandage de l’âme», a-t-il souligné. «Le parti a tangué. Ce fut difficile parce que les coups, nous ne les recevions pas seulement sur la tête et dans les côtes. Nous les recevions surtout dans l’esprit. Il fallait désagréger le parti», a poursuivi l’ancien ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, faisant allusion aux manœuvres de débauchages de cadres de l’Udpci par le Front populaire ivoirien. La semaine d’hommage se poursuivra jusqu’au 21 septembre. Ce jour-là, les cadres et les militants du parti arc-en-ciel organisent une veillée à la mémoire de Robert Guéï, dans son village à Kabakouma.


Marc Dossa
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