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Politique Publié le mercredi 3 octobre 2012 | Assemblée Nationale

Séance d`ouverture de la session budgétaire de l`Assemblée nationale à Yamoussoukro: l`allocution du Président Guillaume Kigbafory Soro

© Assemblée Nationale Par PRISCA
Assemblée Nationale : Cloture de la 1ere session ordinaire de l`Assemblee Nationale.
Mercredi 25 juillet 2012. Abidjan. Plateau. Ministère des Affaires Étrangère. Cloture de la 1ere session ordinaire. Photo : Soro Guillaume.
Chers collègues,
Mesdames et messieurs,
Honorables invités,

Je suis très heureux de vous retrouver, une fois encore, en ce lieu historique qu’est la Fondation Félix HOUPHOUET-BOIGNY pour la Recherche de la Paix, et d’accueillir, à l’occasion de cette cérémonie d'ouverture de notre Deuxième Session Ordinaire 2012, d’éminents invités africains qui représentent, chacun, une valeur inestimable de notre patrimoine commun sous régional.

Mais avant de m’adresser à eux de façon toute particulière, je vous invite à saluer avec moi la distinguée présence du Premier Ministre, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Monsieur Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO et des membres du Gouvernement qui l’accompagnent.

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, votre présence ici honore la Représentation nationale. Elle est la preuve, s’il en était besoin, de l’intelligente collaboration qui doit exister entre les divers démembrements du pouvoir.

Les questions essentielles de la vie de la Nation nous interpellent tous au même titre. Certes, nos moyens d’intervention diffèrent, mais l’objectif demeure le même : prendre en charge les défis du développement de notre pays, les défis de la démocratisation et les défis du bien-être de l’ensemble de sa population.

Vous pouvez être assuré de notre engagement entier à vous accompagner dans ce véritable sacerdoce.

A votre suite, je veux ici saluer Madame et Messieurs les Présidents d’Institutions :

Mme la Grande Chancelière de l’Ordre National, Mme Henriette DAGRI-DIABATE, femme de savoir, femme de devoir.
- M. Francis Vanga WODIE, Président du Conseil Constitutionnel, pour sa probité et son intégrité,
- M. KONE Mamadou, Président de la Cour Suprême, mon compagnon de fortune et d’infortune,
- M. ZADI Kessé Marcel, Président du Conseil Economique et Social, pour sa sagesse,
- M. Youssouf Bakayoko, Président de la Commission Electorale Indépendante, pour son endurance, et pour cause…

Messieurs les Présidents d’Institutions, à travers vous, je veux saluer la qualité de nos relations institutionnelles. Votre solidarité ne nous a jamais fait défaut. En réalité, nous l’aurons tous compris, nos missions sont complémentaires et le succès de celles-ci tient à l’excellence de notre collaboration.

Chers Collègues Députés,

Je l’ai tantôt dit, nous sommes honorés d’accueillir de nombreuses délégations d’Assemblées nationales sœurs et des organisations internationales parlementaires, venues rehausser l’éclat de notre cérémonie.

Chers Collègues, permettez-moi de m’adresser en premier lieu au Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Roch Marc Christian KABORE, par ailleurs Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.

M. le Président et Cher Doyen, trouvez là, en ces mots simples mais venant du fond du cœur, l’expression de notre gratitude pour l’implication qui a été la vôtre, dans la réintégration de notre Assemblée nationale au sein de l’instance parlementaire francophone.

Mais je tiens à dire à la Représentation nationale, le rôle que vous avez joué pour que la Côte d’Ivoire abrite dès 2013, l’importante session, la 39ième, de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. J’y reviendrai tout à l’heure.

Cher Doyen, je sais que vous vivez vos derniers instants à la tête du Parlement burkinabé puisque vous êtes en fin de législature et que vous avez décidé de ne plus briguer un autre mandat comme vous me l’avez confié. Aussi, j’invite les députés à vous faire une ovation car vous avez fait montre, à tout instant, d’une grande amitié.

A présent, je me tourne vers le Président de l’Assemblée nationale du Niger, M. HAMA Amadou ! Votre amitié pour la Côte d’Ivoire est bien connue. Vous étiez déjà à l’ouverture de notre première session ordinaire de cette année 2012.

Mieux encore, vous avez décidé de reporter, du 04 au 06 octobre, la rentrée solennelle de l’Assemblée nationale du Niger, pour être présent à nos côtés en ce jour, à Yamoussoukro.
Comment ne pas apprécier cette grande considération dont la seule motivation se trouve dans la fraternité qui unit nos deux peuples ! Cet acte force l’admiration de la Représentation nationale ivoirienne. Aussi, c’est avec grande joie que je me rendrai à la cérémonie solennelle d’ouverture de la 2ième Session Ordinaire du Parlement nigérien.

Que dire de mon doyen et Aîné, Moustapha Niasse, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal ! Sinon qu’il est l’incarnation de l’abnégation et de la constance. Je me souviens de nos longues causeries et surtout de vos conseils avisés dans un passé récent lorsque bien des amis se dérobaient, nous n’avez jamais exprimé la moindre gène à afficher notre amitié.

Aujourd’hui, Cher Ainé, il me plaît de vous féliciter personnellement pour votre brillante élection à la tête du Parlement sénégalais et de vous souhaiter la bienvenue dans le syndicat très ouvert des Présidents d’Assemblées nationales d’Afrique où, il vous faudra néanmoins me concéder le droit d’ainesse dans la fonction.

En nous réservant l’une de vos premières sorties officielles depuis votre élection, vous témoignez ainsi de l’amitié séculaire qui lie le Peuple sénégalais au Peuple ivoirien.

Mesdames et Messieurs,

Par bonheur, nous venons d’accueillir l’importante délégation du Parlement ghanéen, conduite par son Président.

Monsieur le Président,

Votre présence à nos côtés, atteste de votre disponibilité et témoigne, s’il en était besoin, que les liens solides et séculaires qui unissent nos deux pays ont subsisté et qu’ils ont résisté aux tourments et péripéties de l’histoire.
Les populations du Ghana et de la Côte d’Ivoire forment une seule et même famille et, comme dans une famille, il y a des hauts et des bas, mais c’est finalement vers le haut que nous allons.

Votre présence ici et maintenant, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la délégation du Ghana, nous réconforte et augmente notre détermination à œuvrer de concert pour une réconciliation durable et sincère.

Chères sœurs et frères du Ghana, nos deux pays, oserai-je dire, n’en fait qu’un.
C’est à cette fraternité et à cette unité, que nous sommes résolument et solidairement attachés.

A tous les autres frères africains venus de Guinée Bissau, du Mali, du Bénin, du Parlement Panafricain, du Parlement de la CEDEAO, du Comité Interparlementaire de l’UEMOA, je souhaite la cordiale bienvenue en terre ivoirienne. Votre présence ici est le témoignage de la fraternité et de la solidarité africaines.

Je n’en suis pas surpris, car nos peuples sont les mêmes, depuis le Fouta Djalon, en passant par la Mano River, la Volta et le Niger. L’histoire nous enseigne que ce sont les mêmes peuples qui, au rythme des migrations, ont fini par se sédentariser et que des frontières artificielles et arbitraires ont divisés.

Par le rapprochement de nos différentes institutions, nous, Représentations nationales, pouvons grandement contribuer à l’intégration sous régionale africaine et au recours aux sources de notre communauté sociale, économique, culturelle et politique.

C’est au nom de ces grands principes, de ces grandes valeurs que je veux encore vous renouveler notre fraternité.

C’est sur ce socle commun que nous devons écrire notre histoire.

Honorables députés et chers collègues,

Après deux mois de séparation, nous voilà à nouveau à la tâche et je devrais dire, dans une nouvelle session. Je suis donc heureux de constater que tout le monde ou presque est présent. Cependant, comme vous le savez tous, il y a quelques semaines, un des nôtres nous a encore quitté, en la personne du Député ZAKPA Opri Eugène, de la Circonscription de Divo. En votre nom, je salue sa mémoire et j’adresse à nouveau nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Bien que souffrant déjà, il avait tenu sa place dans nos rangs à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture de la première Session ordinaire ici même à Yamoussoukro en avril dernier. Nous retiendrons de lui le courage exemplaire face à la maladie.

Puisque nous évoquons cette perte cruelle de l’un des nôtres, la Représentation nationale ne peut oublier non plus, les nombreux soldats tombés sur le champ d’honneur, dans la défense de la paix au cours des récentes semaines passées.

Je vous prie de bien vouloir vous lever afin de leur dédier une minute de recueillement.

(Minute de silence)

Je vous remercie.

Mesdames et Messieurs,

L’activité parlementaire est réglée par l’alternance de sessions et d’intersessions, à un rythme immuable fixé par notre Constitution.

L’intersession appelée à tort « vacances parlementaires », en réalité, offre aux Députés l’occasion de rendre compte des activités de l’Assemblée nationale aux populations qui les ont élus. Elle constitue également une opportunité pour le député de s’informer et de s’imprégner de leur vécu quotidien, afin de recueillir leurs attentes et leurs légitimes aspirations.


C’est pourquoi, à l’occasion de mon discours de clôture de la 1ère session ordinaire 2012, le 25 juillet dernier, j’ai invité mes collègues députés à réaliser ce travail de terrain aussi bien pour eux-mêmes, mais surtout pour contribuer efficacement au rapprochement des populations en vue de la réconciliation nationale si chère au Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA.

Je me réjouis que cet appel ait été entendu par les députés, car il m’est revenu que tous, vous étiez auprès de vos populations et sur le terrain. Je suis convaincu que vous en revenez suffisamment riches et enrichis des préoccupations mais aussi d’espoirs exprimés par celles-ci qui attendent beaucoup des travaux de notre Institution.

Pour ma part, répondant à leur invitation, je me suis rendu chez nos frères de Lipkilassié, à Grand Lahou. L’accueil chaleureux de ce Peuple m’a permis de constater la grande attention que la population porte aux élus que nous sommes, mais m’a surtout rappelé le devoir qui est le nôtre : aller partout au plus près de ces populations sur toute l’étendue du territoire, car le mandat du Député a un caractère national.
Je salue donc cette population enthousiaste qui a publiquement affirmé son choix d’entrer, sans calcul, dans la République. Et pour bien marquer leur fraternité et leur attachement à notre Institution, de façon particulière, mais plus, leur attachement à l’ordre républicain de façon générale, les populations du Département de Grand Lahou ont décidé de faire de moi un des leurs, et au plus haut niveau de leur hiérarchie sociale, de m’élever au rang de Chef Avikam. Et depuis le 4 août 2012, je suis désormais le Chef LIKPI LASSIE AGNIBA.

C’est donc en cette autre qualité que j’ai tenu à associer la chefferie traditionnelle à cette cérémonie solennelle de rentrée parlementaire.

Mesdames et Messieurs, je vous présente, à ce stade de mon propos, mes collègues et invités spéciaux, leurs majestés:
- Nanan Amon N’Douffou V, Roi du Sanwi ;

- KOUDOU Grah 1er, Chef suprême des Krou ;
- Kpagné Abouré Emmanuel, Chef de Likpilassié, dans le Département de Grand-Lahou ;
- Nanan KONAN Kan, Chef de Kami, représentant le Chef de Canton des Akouês, Nanan Augustin Boigny N’dri III ;
COULIBALY Bafowa, Chef de Canton de Korhogo ici représenté, et à qui je souhaite prompt rétablissement,

Distingués invités,
Honorables députés,

En invitant spécialement quelques chefs traditionnels à cette cérémonie d’ouverture de notre deuxième session ordinaire, je veux dire, à l’ensemble de nos Rois et Chefs traditionnels, l’importance que leur accorde la Représentation nationale, en tant que gardiens des us et coutumes de notre pays. Vous êtes des vecteurs efficaces de communication dans nos villages, dans nos campagnes. En effet, la chefferie traditionnelle, constitue le premier maillon de notre administration territoriale.

A ce titre, et me référant à l’enjeu du moment pour notre pays, à savoir, la réconciliation nationale, je voudrais souligner ici la contribution très appréciable que les Rois et chefs traditionnels peuvent apporter à la réalisation de l’édifice de la cohésion nationale.

Certes, et cela est notre conviction, la réconciliation nationale doit se faire avec tous les ivoiriens sans exclusion. Mais la réconciliation doit se fonder sur le pardon, sur l’humilité, sur la repentance et l’acceptation des uns et des autres.

Reconnaitre une faute n’est pas un aveu de faiblesse et demander pardon est plutôt une qualité. C’est à ce prix que les ivoiriens, main dans la main, bâtiront la nation ivoirienne, dans la paix mais aussi dans la justice. Car on ne peut avancer par mensonge en rembobinant le fil de l’histoire comme si la réalité ne devait pas exister.

Aussi, dans le droit fil de la démarche du Chef de l’Etat, je demande, au nom de la Représentation nationale, aux ivoiriens qui sont à l’extérieur, volontairement exilés, de renoncer à tous projets sans issues et d'accepter d'occuper la place qui est la leur dans la République

Les portes de la Côte d’Ivoire sont grandes ouvertes. Je demande aux bonnes volontés de se mettre en mission pour ramener nos frères ivoiriens, qui se sont éloignés un instant de la maison familiale.
Les temps ont changé et ils doivent l’admettre.

Mesdames et messieurs,

J’en reviens aux activités qui ont meublé notre intersession pour vous indiquer, qu’au-delà des visites de terrain, cette période nous a permis d’accélérer la réhabilitation de nos infrastructures.

A ce sujet, c’est avec plaisir que je vous annonce que la première phase des travaux de rénovation de notre hémicycle est achevée. Je me réjouis, par avance, de ce que nous pourrons réintégrer, dès notre retour à Abidjan, notre lieu naturel de travail dans un cadre plus moderne et plus convivial.
De même, les bureaux des Présidents de Commissions permanentes ont été réhabilités et sont disponibles. Ceux des Vice-présidents sont en phase de finition et seront mis à leur disposition très rapidement.

Nous nous sommes aussi employés à rechercher des moyens matériels supplémentaires pour améliorer les conditions de travail des députés. Et je peux, d’ores et déjà vous annoncer que, grâce à l’appui de l’USAID, nous avons pu acquérir du matériel informatique.
Les questions touchant aux conditions sociales des députés ont été également au centre de nos préoccupations durant cette période. Ainsi notre implication a permis de lever les obstacles sur le dossier de l’assurance maladie et a également permis que le trésor public puisse accompagner les membres de notre Assemblée nationale, en vue de l’acquisition de véhicule.

Au plan diplomatique, notre Représentation nationale a répondu à l’invitation des Parlements du Gabon et du Burkina Faso. A ces deux occasions, j’ai eu l’opportunité de faire une adresse à mes Collègues de ces Pays.

Au Gabon j’ai évoqué le souvenir de l’histoire commune de nos deux pays. J’y ai relevé que nos démocraties devraient s’inspirer de l’olympisme, que les acteurs politiques devraient se considérer comme des athlètes et faire preuve de fair-play. En votre nom à tous, je voudrais remercier Son Excellence Ali BONGO, Président de la République du Gabon, ainsi que mon Doyen Guy N’ZOUBA-N’DAMA, Président de l’Assemblée nationale gabonaise.

Au Burkina, j’ai particulièrement insisté sur la fraternité multiséculaire qui a toujours uni les peuples ivoiriens et burkinabés. Nous avons célébré ces liens sacrés, des liens que nous avons l’obligation de préserver pour le bonheur et la postérité de nos deux pays. J’ai insisté sur le fait que les frontières artificielles qui nous ont été imposées par le colonisateur, ne devraient pas être source de conflits, mais bien au contraire un lieu de passage vers l’autre, un lieu d’échanges. La frontière est le carrefour de l’amitié.

Une autre de nos actions au cours de l’intersession, a été de doter notre Institution d’un véritable programme de travail en vue de permettre une meilleure planification des activités des organes et des services et une meilleure visibilité de notre cheminement.

J’ai suivi l’ensemble du processus d’élaboration de ce programme auquel j’accorde grand intérêt. Cette activité a mobilisé plusieurs députés désignés comme points focaux. Leur travail préparatoire, en liaison avec le comité scientifique mis en place à cet effet, a abouti à l’élaboration d’un projet de Programme de Travail de l’Assemblée Nationale qui fera l’objet d’un séminaire que je présiderai demain jeudi 04 octobre, ici même.

Vous l’aurez remarqué, chers collègues, tout comme vous, ma période d’intersession n’a pas été de tout repos.

Distingués invités,
Honorables députés,

La présente session est placée sous le thème, « Mettre le citoyen au cœur de l’action publique ».
Elle sera, certes, l’occasion pour les élus que nous sommes, d’exprimer au Gouvernement et de partager avec ses représentants, l’espoir des populations ivoiriennes en des lendemains meilleurs mais, au-delà, notre thème nous invite à faire en sorte que les populations fassent corps avec nos actions dans une interaction constante qui fera d’elles, les véritables acteurs et bénéficiaires des changements qualitatifs que nous poursuivons.

Mesdames et Messieurs,

L’ensemble de nos prérogatives constitutionnelles que sont : le vote de la Loi, le contrôle de l’action gouvernementale et la représentation nationale, doivent avoir pour but essentiel, de « Mettre le citoyen au cœur de l’action publique ».
Servir le citoyen et non se servir, telle doit être notre conduite de chaque instant.

Chers Collègues, la présente session d’octobre est généralement connue sous le nom de session budgétaire, en référence à notre Constitution qui prescrit que l’Assemblée nationale vote le projet de loi de finances dont elle est saisie dès l’ouverture de la session d’octobre.

Au cours de nos travaux, notre obligation constitutionnelle sera de voter un budget équilibré, prévoyant les recettes nécessaires à la couverture intégrale des dépenses.

Et nous aurons, Mesdames et Messieurs les Députés, un délai de soixante-dix (70) jours pour nous prononcer sur le projet de loi de finances que le Gouvernement nous a transmis.

Présentée comme telle, la loi de finances est une loi qui détermine, pour une année civile, "la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges de l’Etat, ainsi que l’équilibre budgétaire et financier qui en résulte".

En d’autres termes, cette loi a pour but de prévoir les recettes et les dépenses de l'Etat pour l'année suivante. Comme elle autorise la perception des recettes par l'Etat, elle doit obligatoirement être votée avant le début de l'année de référence.

En plus de cette Loi de finances dite "initiale", une Loi de finances dite "rectificative" peut ensuite intervenir en cours d'année.

Mais qu’est-ce donc, Honorables Députés, qu’examiner rigoureusement une loi des finances ?

Véritable temps crucial de l’activité parlementaire, l’examen de la loi de finances 2013 requiert de nous, dans le respect des règles budgétaires nationales et internationales, une bonne articulation entre les besoins et les objectifs, les moyens et les résultats, en même temps qu’une élaboration méticuleuse des indicateurs adaptés à la conjoncture de notre pays, afin qu’un suivi effectif des projets soit assuré.

L’examen de la loi de finances 2013 requiert, par ailleurs, que nous passions au peigne fin la gestion des crédits de chaque département ministériel pendant l’exercice précédent, en mobilisant vigilance, perspicacité, pertinence et probité, dans un esprit d’harmonie et de responsabilité.

Nos commissions permanentes ont donc ici une tâche importante à assumer car c’est grâce à elles que la certitude de la bonne santé de notre démocratie parlementaire s’imposera comme une tradition.

De la loi des finances initiale à la loi de règlement en passant par la loi des finances rectificative, nous devons exercer sereinement le travail d’examen que nous a confié le Peuple de Côte d’Ivoire. C’est ainsi que nous apporterons la preuve à ceux qui demeurent dubitatifs que nous servons avec abnégation le Bien Commun des Ivoiriennes et des Ivoiriens.

Chers Collègues,

Cette deuxième session sera également mise à profit pour aborder, à travers nos traditionnelles séances d’information parlementaire, plusieurs préoccupations que j’ai annoncées dans mon discours de clôture de la première session ordinaire en juillet, à savoir les questions de l’Ecole, la sécurité nationale, la santé, le chômage des jeunes, la pauvreté et enfin la réconciliation nationale.

La rénovation des universités ivoiriennes, que nous saluons ici, mérite qu’on s’y attarde. C’est un formidable message d’espoir aux jeunes ivoiriens.

Aussi, il y a lieu d’inviter notre jeunesse, les dirigeants de demain, à saisir cette opportunité pour relever sans répit le défi de la formation de cette bataille mondiale.
Tout le monde conviendra que la richesse d’un pays, c’est d’abord une ressource humaine de qualité.

L’Université ne doit pas être un lieu de pugilat, du moins le pugilat ne devrait être qu’intellectuel en ce haut lieu du savoir.

Ceci m’amène à parler de la question récurrente de la sécurité et de l’intégrité du territoire national suite aux attaques que nous avons subies ces derniers temps.

Si la question de l’intégrité du territoire nationale s’est trouvée posée ces jours-ci avec l’attaque de la ville de Noé, frontalière du Ghana, elle a pu être maîtrisée par nos Forces de Défense et de Sécurité qui ont su promptement enrayer le danger.

En revanche, l’insécurité dans nos villages et dans nos villes peut être considérée sous un autre angle. Ne faudrait-il pas aborder la question de la sécurité parallèlement à celle de l’emploi des jeunes ? N’y a-t-il aucun lien entre l’insécurité grandissante et la précarisation dans nos contrées ? Certains jeunes ne voient-ils pas en cette arme un moyen de subsistance ?

Aussi, il me semble qu’il nous faut engager une politique de l’emploi plus hardie. Il nous faut diminuer le taux de chômage dans notre pays.

Des études crédibles montrent bien que le secteur de l’agriculture est un gros pourvoyeur d’emploi et qu’il est accessible à tous les niveaux d’études et de qualification.

A la lumière de tout ceci, l’agriculture, le socle de notre développement depuis des décennies, ne devrait-elle pas être relancée avec plus de vigueur ? En lui consacrant une part conséquente du budget national
Je demeure convaincu que le gouvernement s’y emploiera et que les résultats ne se feront pas attendre.

Parce qu’en réalité, Chers Collègues, nous ne pouvons pas nous permettre de dire à ceux qui ont faim de prendre leur mal en patience. Nous ne pouvons pas suggérer aux malades d’oublier un tant soit peu leur souffrance. Nous ne pouvons pas dire à la veuve et à l’orphelin que leur cause est ajournée.

Les Ivoiriens ont raison d’attendre de nous tout le bien que nous devons leur apporter de par notre position. Nous n’avons qu’un devoir, redonner toute sa noblesse à l’action politique dans notre jeune démocratie.

Honorables députés,

Comme vous pouvez le noter, les perspectives pour notre pays me semblent prometteuses. Pour notre Institution, je vous avais promis de travailler à son rayonnement.

Aussi, tout juste après notre réintégration au sein de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, il y a à peine un trimestre, à Bruxelles, en Belgique, la Côte d’Ivoire est cette fois à l’honneur pour abriter la 39ième session de l’APF au mois de juillet 2013.

Ce choix, évidemment, est une exceptionnelle marque de confiance de la part des 78 parlements ou organisations parlementaires que compte cette assemblée à travers l’Afrique, l’Asie-Pacifique, l’Amérique et l’Europe. Cette confiance nous impose donc l’obligation du succès.

Nous recevrons également, et ce n’est pas peu, en marge de cette session, la réunion du Parlement Francophone des Jeunes qui représente l’un des meilleurs cadres pour susciter des vocations parlementaires mais aussi, pour faire la promotion de nos institutions.

En décembre prochain, ce sera au tour de l’Union Interparlementaire, en relation avec notre assemblée, d’organiser un important séminaire sur « le Rôle des Parlementaires dans la Promotion des droits de l’Homme ».

Au titre de mes prochains déplacements internationaux, je me rendrai très prochainement au Québec, du 21 au 26 octobre 2012 pour prendre part à la 127ème session de l’Union Interparlementaire puis en Belgique en visite officielle, du 29 au 1er octobre 2012, à l’invitation du Parlement Fédéral Belge. Nous signerons une convention de partenariat, la première du genre.

Cette opportunité sera aussi l’occasion de nouer des contacts de haut niveau avec le Parlement européen, au profit de notre Institution.

Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Chers Collègues,

Comment terminer mon propos sans apporter le soutien de la Représentation ivoirienne au Peuple frère du Mali. La tragédie qui y a cours interpelle tous les citoyens du monde.

Oui Mesdames et Messieurs.

Tant que personne ne mourait au Mali, nous n’aurions rien trouvé à redire. Tant qu’il n’y avait pas de bras coupés, de sang versé, tout cela aurait pu n’être qu’une banale aventure. Mais quand les massacres sont commis par des individus, aux cœurs verrouillés à toute forme de pitié, nous africains, avons le devoir et l’obligation de nous mêler !

C’est pour cela que les maliens peuvent compter sur la grande détermination d Président de la CEDEAO, Son Excellence Alassane OUATTARA, pour aider à trouver une solution définitive à la crise qui secoue ce pays.

Hier encore, j’en parlais avec le Président de la République, sans prétention et loin de nous l’idée de nous ériger en donneur de leçon.

Le Mali, ce pays frère et ami, attaché à la Côte d’Ivoire, doit privilégier au-dessus de tout, l’intégrité de son territoire. Les acteurs politiques maliens, toutes tendances confondues, pourraient s’inspirer de la palabre africaine bien de chez nous et qu’en Côte d’Ivoire nous avons appelé le Dialogue Direct, pour parler et se parler sous l’œil vigilant du tiers facilitateur.

Certes, toutes les situations ne sont pas les mêmes et je ne crois pas à la transposition systématique mais, j’ai la forte et ferme conviction que la solution à la crise malienne jaillira du génie des maliens, assister par leurs frères de la sous-région.

L’optimisme que j’exprime ici, me vient de notre propre expérience ivoirienne. Le dialogue direct et le Facilitateur nous ont permis d’organiser des élections. Car, une population qui manque de tout, se découvre parfois une capacité d’abnégation insoupçonnée.

Distingués invités, c’est sur ces mots d’espoir que je veux clore mon propos en vous renouvelant, à tous, mes sincères remerciements.

Puissent les travaux de notre deuxième session être à la hauteur des attentes des Ivoiriennes et des Ivoiriens qui nous ont accordé leur confiance.

Je vous remercie.
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