Aux lendemains de la disparition de la Société des nations (Sdn), le chef de l’Etat français d’alors, le général Charles de Gaulle, avait qualifié l’Onu de «machin». Il protestait ainsi contre le fait que cette structure soit manipulée par les Etats-Unis. Plus de 60 ans après, ce constat de De Gaulle constitue d’être d’actualité. Sauf que désormais, le «machin» n’est pas uniquement un instrument des Etats-Unis mais également de la France et de toutes les puissances impérialistes. Censée être au service de toutes les nations de la planète et de la paix dans le monde, l’Onu pose des actes qui la discréditent tous les jours. Le rapport dit confidentiel produit par des «experts» de l’Onu et qui accuse, de façon puérile, les exilés pro-Gbagbo de préparer la déstabilisation du régime Ouattara avec le soutien d’islamistes radicaux liés à Aqmi et Al Qaeda, compte au nombre de ces actes qui tirent inexorablement l’Onu vers le bas. Ce rapport indexe Marcel Gossio, ancien Directeur général du Port Autonome d’Abidjan, l’ex- ministre Koné Katinan, Pasteur Moïse Koré, Damana Pickass, Nady Bamba et bien d’autres exilés Ivoiriens, d’avoir tenu une réunion à Takoradi (Ghana) pour renverser le régime de Ouattara. Et qu’ils auraient pour cela pris contact avec le groupe islamique Ansar Dine qui occupe le nord du Mali. « Faux », soutiennent les mis en cause. Marcel Gossio met l’Onu au défi de prouver que depuis le 19 avril 2011 qu’il s’exilé au Maroc, il est une fois sorti de ce pays. Il demande également que les auteurs du rapport lui apportent la preuve qu’il a financé une quelconque action de déstabilisation du régime Ouattara. Même son de cloche pour Damana Pickass qui affirme tomber des nus tant il ignore tout du mouvement Ansar Dine avec lequel le rapport de l’Onu dit qu’il aurait pris contact. Le mensonge est tellement grossier que l’Onu a dû se débiner en indiquant à travers sa représentation que le rapport n’émane pas de ses instances, mais d’un groupe d’experts indépendants. Mais cela ne disculpe pas cette organisation internationale qui a habitué les ivoiriens de ce genre de faux rapports pour accabler le président Gbagbo et ses partisans depuis la rébellion armée de septembre 2002. Et puis, ces prétendus experts « indépendants » ne peuvent pas produire un tel rapport au nom de l’Onu sans que cette organisation internationale n’en soit informée. En réalité, cet autre rapport qui pue le mensonge vise à couvrir, voire justifier le martyr que le régime Ouattara fait subir au peuple de Côte d’Ivoire. En effet, depuis le 11 avril 2002 qu’Alassane Ouattara a été installé au pouvoir, les Ivoiriens, notamment ceux qui sont soupçonnés d’être des partisans du président Gbagbo, subissent toutes sortes d’exactions. Les enlèvements, les tortures et les exécutions sommaires sont devenus monnaie courante. Ceux qui ne sont pas enlevés, torturés ou assassinés, sont victimes, dans l’administration ou le secteur privé, de la politique du « rattrapage » ethnique. Et c’est sur cette gestion chaotique du régime Ouattara qui achève progressivement le tissu social que devrait s’attarder l’Onu. C’est sur cette gestion qu’on attend un rapport de l’Onu. Au lieu de cela, cette organisation tente de distraire le monde à travers un vrai faux rapport sur les pro-Gbagbo en exil.
Boga Sivori
Boga Sivori