Les deux semaines de fermeture des frontières entre la Côte d’Ivoire et le Ghana n’ont pas été sans conséquences sur les affaires entre les deux pays. Si bien qu’à la réouverture des frontières terrestres, hier matin, l’ambiance était à la timidité à Noé.
C’est comme une machine laissée à l’arrêt pendant longtemps. Remise en marche, elle met du temps avant d’atteindre sa vitesse de croisière. Hier, après que la frontière terrestre avec le Ghana a été rouverte, l’ambiance des grands jours d’affaires n’avait pas encore repris à Noé. «Nous avons ouvert effectivement la frontière dès 7h comme annoncé, en présence du commissaire de police, des éléments de la douane et du sous-préfet. Tous les camions qui étaient bloqués des deux côtés de la frontière ont pu regagner leur destination», a confié le sous-préfet, Brahima Traoré. Pour cette première journée de réouverture, les activités sont toujours au ralenti. La gare routière qui, d’ordinaire, grouille de monde est presque vide ce lundi matin. Les vendeuses de pains sucrés et autres ne sont pas encore sorties. Le tintamarre des véhicules banalisés communément appelés Woyo n’est pas encore perceptible. Le marché, situé à l’entrée de la ville, est vide de son monde. Si la majorité des commerces et autres magasins ont pu lever leur rideau, ce n’est pas le cas pour la seule banque qui reste toujours fermée. Les quelques magasins qui ont ouvert attendent de potentiels clients. «Je pense que cette reprise timide est due au fait que personne ne s’attendait à la réouverture de la frontière maintenant. Fatigués de se tourner les pouces, beaucoup de propriétaires de magasins ont dû voyager. Les agents de la banque sont en route pour rouvrir dès demain, (aujourd’hui, ndlr», pense Julien Akéssé, transitaire au poste frontière, avant d’ajouter : «Je suis vraiment content. Depuis ce matin, j’ai déjà obtenu 11 déclarations des services de la douane. Les camions pour lesquels j’ai obtenu ces déclarations sont déjà passés ; 8 autres attendent. D’ici peu, ils vont passer. Cette décision de fermeture, bien que salutaire, nous a causé beaucoup de désagréments. Je souhaite maintenant que le Ghana aide la Côte d’Ivoire à se stabiliser». Akouba Kouassi, vendeuse d’ustensiles de cuisine résidant à Elubo, ne cache pas elle aussi sa satisfaction. Cependant, elle dit attendre les clients pour la relance de ses activités. «Je suis contente, seulement, les clients n’ont pas encore repris la route de Noé. Je pense que d’ici mercredi, les choses redeviendront comme avant. L’argent nous manquait énormément. Rien ne marchait et la vie ici à Elubo devenait de plus en plus chère. Je souhaite que cela ne se reproduise plus entre la Côte d’ivoire et le Ghana. Vraiment, on a eu chaud nous les Ghanéens. La Côte d’ivoire est vraiment le poumon de l’Afrique de l’Ouest», admet-elle. Coulibaly Salif, mécanicien auto à Noé depuis 5 ans, ne dit pas le contraire. Il avait carrément fermé son garage pour se retrouver à Aboisso. «Pour l’heure, rien ne marche, on attend toujours. La frontière est ouverte, mais le trafic n’a pas encore bien repris. D’ordinaire, lundi est un jour calme, on attend jusqu’à mercredi pour voir», témoigne-t-il. Pour Anoh N’guessan, secrétaire départemental de la Coordination des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci) section Aboisso, les plus grands perdants dans cette fermeture, sont les transporteurs. «Toutes nos lignes convergent vers des localités qui font frontière avec le Ghana, je veux parler de Bianouan, de Tiapoum, de Noé. Avant la fermeture, on pouvait avoir 160 départs journaliers vers ces zones mais avec la fermeture, on n’enregistrait parfois aucun départ. Depuis ce matin, on a pu dénombrer 30 départs pour toutes ces localités. Je pense que progressivement, ça va aller», a-t-il signifié.
Camara Madjer à Aboisso
C’est comme une machine laissée à l’arrêt pendant longtemps. Remise en marche, elle met du temps avant d’atteindre sa vitesse de croisière. Hier, après que la frontière terrestre avec le Ghana a été rouverte, l’ambiance des grands jours d’affaires n’avait pas encore repris à Noé. «Nous avons ouvert effectivement la frontière dès 7h comme annoncé, en présence du commissaire de police, des éléments de la douane et du sous-préfet. Tous les camions qui étaient bloqués des deux côtés de la frontière ont pu regagner leur destination», a confié le sous-préfet, Brahima Traoré. Pour cette première journée de réouverture, les activités sont toujours au ralenti. La gare routière qui, d’ordinaire, grouille de monde est presque vide ce lundi matin. Les vendeuses de pains sucrés et autres ne sont pas encore sorties. Le tintamarre des véhicules banalisés communément appelés Woyo n’est pas encore perceptible. Le marché, situé à l’entrée de la ville, est vide de son monde. Si la majorité des commerces et autres magasins ont pu lever leur rideau, ce n’est pas le cas pour la seule banque qui reste toujours fermée. Les quelques magasins qui ont ouvert attendent de potentiels clients. «Je pense que cette reprise timide est due au fait que personne ne s’attendait à la réouverture de la frontière maintenant. Fatigués de se tourner les pouces, beaucoup de propriétaires de magasins ont dû voyager. Les agents de la banque sont en route pour rouvrir dès demain, (aujourd’hui, ndlr», pense Julien Akéssé, transitaire au poste frontière, avant d’ajouter : «Je suis vraiment content. Depuis ce matin, j’ai déjà obtenu 11 déclarations des services de la douane. Les camions pour lesquels j’ai obtenu ces déclarations sont déjà passés ; 8 autres attendent. D’ici peu, ils vont passer. Cette décision de fermeture, bien que salutaire, nous a causé beaucoup de désagréments. Je souhaite maintenant que le Ghana aide la Côte d’Ivoire à se stabiliser». Akouba Kouassi, vendeuse d’ustensiles de cuisine résidant à Elubo, ne cache pas elle aussi sa satisfaction. Cependant, elle dit attendre les clients pour la relance de ses activités. «Je suis contente, seulement, les clients n’ont pas encore repris la route de Noé. Je pense que d’ici mercredi, les choses redeviendront comme avant. L’argent nous manquait énormément. Rien ne marchait et la vie ici à Elubo devenait de plus en plus chère. Je souhaite que cela ne se reproduise plus entre la Côte d’ivoire et le Ghana. Vraiment, on a eu chaud nous les Ghanéens. La Côte d’ivoire est vraiment le poumon de l’Afrique de l’Ouest», admet-elle. Coulibaly Salif, mécanicien auto à Noé depuis 5 ans, ne dit pas le contraire. Il avait carrément fermé son garage pour se retrouver à Aboisso. «Pour l’heure, rien ne marche, on attend toujours. La frontière est ouverte, mais le trafic n’a pas encore bien repris. D’ordinaire, lundi est un jour calme, on attend jusqu’à mercredi pour voir», témoigne-t-il. Pour Anoh N’guessan, secrétaire départemental de la Coordination des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci) section Aboisso, les plus grands perdants dans cette fermeture, sont les transporteurs. «Toutes nos lignes convergent vers des localités qui font frontière avec le Ghana, je veux parler de Bianouan, de Tiapoum, de Noé. Avant la fermeture, on pouvait avoir 160 départs journaliers vers ces zones mais avec la fermeture, on n’enregistrait parfois aucun départ. Depuis ce matin, on a pu dénombrer 30 départs pour toutes ces localités. Je pense que progressivement, ça va aller», a-t-il signifié.
Camara Madjer à Aboisso