Hier, étudiants, les voilà qui tutoient le pouvoir, aujourd’hui. La réception de 50 ordinateurs et de 30 manuels juridiques offerts par le parlement français au parlement ivoirien, au siège de celui-ci, au Plateau, a été l’occasion de retrouvailles, hier, entre deux vieux copains de la lutte syndicale estudiantine. L’un, le président Guillaume Soro. Et l’autre, Pouria Amirshahi. Ce dernier est député des Français de l’étranger et président du groupe d’amitié Côte d’Ivoire-France. Il a été surtout, à 22 ans, président de l’Union des étudiants de France (Unef-Id), à la même période qu’un certain Guillaume Soro. Le président du parlement ivoirien, Guillaume Soro, a vu dans ces retrouvailles d’hier, le témoignage d’une "nouvelle génération montante" aux affaires. "Le député Pouria et moi-même, sommes de la même génération. Il a été président de l’Union nationale des étudiants de France (Unef-Id), dans exactement la même période où j’étais secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Donc, les temps ont changé. Il y a une nouvelle génération montante. Au moment où il était président de l’Union nationale des étudiants de France, moi, j’étais secrétaire général, ici. Son adjoint était Guillaume Houzel. Voici mon Guillaume Houzel qui est assis, Karamoko Yayoro (député d’Abobo), qui était mon adjoint dans le mouvement estudiantin. Nous nous retrouvons, monsieur le député, à l’Assemblée nationale, vous française, et moi, de Côte d’Ivoire. Ceci, bien entendu, doit permettre de renforcer nos relations, mais en même temps, mettre cette amitié, longue, au profit de nos deux Institutions", a indiqué Guillaume Soro. L’ancien étudiant de la Fesci a dit aussi sa reconnaissance à ses pairs Français qui ont envoyé, à sa demande, de «hauts fonctionnaires» du Palais Bourbon, dans la préparation et l’ouverture de la première session législative ivoirienne en avril 2012 à Yamoussoukro. "Nous entendons renforcer la coopération entre l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et l’Assemblée nationale française, parce que, pour nous, la Côte d’Ivoire ne peut pas vivre en autarcie et que, pour nous, la diplomatie parlementaire a un sens, un contenu, que nous entendons conforter, consolider. Et (Nous entendons) dire en même temps que ce qui s’est passé dans notre pays, le sentiment artificiel anti-français, qu’on a voulu entretenir dans ce pays, est passé. Aujourd’hui, il est profondément ancré dans les cœurs des Ivoiriens, l’amitié et la fraternité entre les peuples français et les peuples de Côte d’Ivoire", a assuré l’ancien Premier ministre, président du parlement ivoirien. Notons que la cérémonie de remise de ce matériel a eu lieu en présence, outre du député Pourria, de plusieurs parlementaires français et de l’ambassadeur en Côte d’Ivoire, Georges Serre. Ce dernier a, de son côté, interprété ce geste de fraternité parlementaire, comme le signe de la bonne santé des relations entre les deux hémicycles et entre les deux chefs d’Etat français et ivoirien. Il a surtout promis le soutien de L’Elysée aux deux parlements. Pourria a été chargé, par son ami Guillaume Soro, de transmettre au président du parlement français, Claude Bartolone, une invitation à venir en Côte d’Ivoire pour rendre visite aux députés et au parlement ivoirien."
BENOIT HILI
BENOIT HILI
