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Politique Publié le jeudi 22 novembre 2012 | Le Patriote

Guillaume Soro aux députés : “La bonne loi, c’est celle qui traverse les siècles”

© Le Patriote Par PRISCA
Assemblée Nationale : Cloture de la 1ere session ordinaire de l`Assemblee Nationale.
Mercredi 25 juillet 2012. Abidjan. Plateau. Ministère des Affaires Étrangère. Cloture de la 1ere session ordinaire.
«Je voudrais remercier les présidents des groupes parlementaires. Nous avons eu en ma qualité du président de l’Assemblée nationale, à échanger avec eux, non seulement sur la marche de notre institution mais sur le sujet du jour, comme il est de mon droit de parler avec les présidents des groupes parlementaires. Je l’ai dit, je le réaffirme, l’Assemblée national de Côte d’Ivoire ne peut pas et ne sera pas une caisse de résonnance. L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire entend jouer son rôle au sein de la République. Nous entendons être le lieu par excellence du débat et de la démocratie.

Nous ne devons pas craindre le débat. Parce qu’en réalité, c’est l’absence de débat, de communication, qui peut générer les frustrations. Mais en même temps, l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire montrera de la responsabilité en assurant ses missions constitutionnelles, dévolues à cette institution. Ce qui impose, non seulement une vraie prise de conscience, mais une grande responsabilité pour chacun des députés. Je pense que c’est important. C’est pourquoi le député ivoirien de cette législature, ne doit être un citoyen banal et banaliser els institutions. Oui, je suis content que le débat ait été mené a profusion sur cette question, mais en même temps la responsabilité pour les dépositaires d’une part de la souveraineté que nous sommes, nous devons montrer que nous privilégions en premier lieu l’intérêt général de la République. C’est ce qui doit forger la conviction de chacun. C’est ainsi que nous montrerons aux citoyens qui ont décidé de nous voter, que nous sommes responsables, que nous savons faire la part de rupture entre l’intérêt général et les intérêts partisans.

Il était donc de mon devoir de parler avec les présidents des groupes parlementaires pour bien faire voir, sans parti-pris. Nous devons consolider la force et la marche de notre institution. C’est pourquoi je me permets de prendre la parole, pour le dire avec force. J’ai demandé aux présidents de groupes parlementaires de passer le message. Ce ne sera pas ici le lieu de laisser court au tohu-bohu. Ici, c’est le lieu, en faisant un savant dosage entre l’intérêt national, l’intérêt général, de voir ce qui est bon pour notre pays. Et tout particulièrement sur ce projet de loi. Je ne voudrais pas donner un avis personnel. Il faudra, bien sûr s’il était adopté, que les députés s’impliquent pour l’expliquer aux Ivoiriens. Je ne ferai pas comme si nous n’avions pas tous noté qu’un gouvernement a été dissous. Aussi nous ne devons pas oublier qu’au sujet la dissolution aujourd’hui, j’ai moi-même participé à échanger avec les uns et les autres, en vue de contribuer à la cohésion. Et ça c’est important. Je veux que chacun d’entre vous le sache. La Côte d’Ivoire sort d’une situation difficile. Notre rôle en tant qu’institution c’est de faire en sorte que cette sortie de crise soit réussie. L’Assemblée nationale a été mise en place, c’est pour consolider la sortie de crise, favoriser la démocratie. C’est d’abord et avant tout le rôle d’une institution comme celle qui est la notre et qui occupe la 2ème place au sein de l’Etat de la Côte d’Ivoire. C’est vrai que ce projet de loi, tel qu’il est parvenu à l’Assemblée nationale, méritait d’être entièrement et totalement discuté. Ce que vous avez fait. Mais après les discussions, lorsqu’il faut passer au vote, il faut regarder l’intérêt général et l’Assemblée ne doit pas légiférer de façon conjoncturelle.

La bonne loi est celle qui traverse les siècles. Or, le monde évolue. La globalisation, la mondialisation impose ses règles. La Côte d’Ivoire, dans le concert des nations, ne peut échapper à son destin. Si on vote la loi certes, on peut la voter sur le prisme du joug en vertu duquel la loi est soumise. Il faut voter et légiférer pour nos enfants et petits enfants. Quand le président Houphouët-Boigny en 1964 soumettait à la Côte d’Ivoire, un projet de loi pour adopter la monogamie, c’est sûr que le contexte ne lui était pas favorable. Et il avait des résistances fortes. Je veux une ambition vraie pour notre Assemblée nationale. La modernité que nous proclamons, ce n’est pas seulement dans cet hémicycle, dans ses locaux, mais la modernité que nous proclamons doit se sentir au niveau des textes que nous votons. Et ces textes doivent être imbibés de cette notion de modernité. Je voudrais demander aux députés de souscrire dans la voie du progrès, de la modernité et de la solidarité».

Propos recueillis par LO
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