L'Union africaine, avec le soutien de l'Unfpa (Fonds des nations unies pour la population), a récemment lancé la campagne pour la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (Carmma). Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), ce sont 16 femmes qui meurent en couche chaque jour en Côte d’Ivoire, et le risque est 150 fois plus élevé de mourir suite à une complication de grossesse ou de l’accouchement dans les pays d’Afrique sub-saharienne, que dans les pays développés. Dans une déclaration rendue publique, le vendredi dernier, le Directeur exécutif de l'Unfpa, Dr Babatounde Osotimehin, a indiqué que la situation de la santé maternelle ne s'est pas améliorée en Afrique au même rythme que sur les autres continents. Malgré les efforts consentis par les gouvernements africains dans le domaine de la santé maternelle, la situation reste inquiétante. Selon le Directeur exécutif de l’Unfpa, une récente étude a montré qu’en 2008, huit des dix pays ayant enregistré les taux de mortalité les plus élevés se trouvent en Afrique. Avant d’ajouter que même si l’Afrique compte seulement 14% de la population mondiale, à elle seule, elle fait plus de la moitié des décès maternels dans le monde. Et pourtant, ces choses ne sont pas dans l’ordre de l’irréalisable. Les causes des mortalités maternelles sont multiples au dire du Dr Babatounde. La faute incombe aussi bien aux mères qu’aux gouvernants. Il est vrai que très souvent, les femmes rurales, n’espacent pas les grossesses. Certaines ne font aucune consultation prénatale, jusqu’à l’accouchement. Mais il est parfois déplorable de voir que dans les campagnes et villages, il n’existe pas de maternité ou de centre de santé. Parfois les femmes sont obligées de parcourir des kilomètres pour mettre au monde leur bébé. Il arrive même qu’on les transporte à motos, sur des pistes tortueuses. «C’est le manque d’accès à la planification familiale, de soins élémentaires et d’une assistance qualifiée lors de l’accouchement, qui sont les principales causes de ces pertes en vies humaines», a révélé Babatounde Osotimehin. Qui a, par ailleurs, affirmé que si l’Afrique veut poursuivre son progrès économique et social, elle doit impérativement faire en sorte qu’aucune femme ne meure en donnant la vie.
Fatime Souamée
Fatime Souamée