Malgré les différentes crises, le système bancaire ivoirien reste l’un des plus performants de la sous région ouest africaine. En 2012, plusieurs faits ont marqué ce marché, confirmant ainsi la dynamique d’un secteur en pleine mutation.
S’il y a un axe de l’économie ivoirienne qui a des fondements solides, c’est bien le système bancaire. Hors mis les critiques afférents à l’insuffisance de crédits accordés aux personnes physiques et morales, les banques ivoiriennes démontrent une certaine performance. Une chose qui s’est confirmée l’année dernière, avec le taux de bancarisation qui est passé à 14,7%, en se fiant aux estimations de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). A ce niveau, les Etablissements bancaires et Institutions de micro-finance sont à part presqu’égales. En sus, le marché financier a connu l’arrivée de trois nouvelles banques dans la même année. Il s’agit des nigérianes, Diamond Bank et GT Bank du Nigéria, et la BGFI Bank d’origine gabonaise. Du coup, le potentiel ivoirien s’est enrichit de 18 banques en 2004 à 24 en 2012. Un indicateur qui prouve que le marché local attire encore des investisseurs étrangers, notamment africains. Un autre fait marquant de l’année, c’est l’annonce faite par le président de la République Alassane Ouattara devant le patronat français (le Medef) en janvier 2012, de procéder à la liquidation ou privatisation des cinq banques publiques nationales. Les concernées sont la Banque nationale d’investissement (Bni), la Banque pour le financement de l’agriculture (Bfa), la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci), la Caisse nationale de crédit et d’épargne (Cnce) et la Versus Bank. Cette décision du président Alassane Ouattara, bien qu’ayant pas été effectif dans la même année, vise à donner plus d’ardeur et de dynamisme au système bancaire ivoirien. L’Etat voulant se limiter à son rôle de régulateur et non d’acteur direct du marché. Ce qui a bien sûr des avantages et inconvénients…
Une année marquée de jubilé
Trois grandes banques installées depuis les indépendances en terre ivoirienne ont célébré leur cinquantenaire l’année dernière. Il s’agit de la Société ivoirienne de banque (Sib), qui avec l’arrivée du groupe marocain Attijariwafa Bank, n’a cessé d’accroitre son potentiel. En espace d’une année, cinq nouvelles agences ont été ouvertes, portant ainsi le réseau de la banque à 41 agences. Près de trois fois le potentiel existant en 2010. Aujourd’hui, la Sib fait partie des banques qui, à travers sa politique marketing, commerciale et communication, capte l’attention des ivoiriens. Et les festivités du cinquantenaire ont permis de démontrer cela sur six mois presque. Quant à la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (Bicici), filiale du groupe français BNP Paribas, le jubilé a été célébré dans une certaine sobriété. Pas de manifestation de grande envergure, sauf les journées portes ouvertes qui ont permis de créer l’interaction entre banquiers et clients. Retenons que l’année jubilaire a permis à la Bicici de relooker la quasi-totalité de ses agences. Un outil marketing pour accroitre ou offrir une nouvelle visibilité. Par ailleurs, des produits bancaires et de monétique innovants sont lancés pour intéresser les cibles plus vulnérables. La troisième banque concernée par les cinquantenaires est la Société générale des banques de Côte d’Ivoire (Sgbci), qui se positionne comme leader en termes de portefeuille clientèle depuis des décennies. Le jubilé n’a servi que de formalités pour encore se faire valoir sur le marché local.
Un secteur encore dynamique
Parmi les banques qui ont marqué l’année écoulée, il y a la Biao-ci détenue par le groupe Nsia, devenant ainsi Nsia Bank. Ce sont quatre nouvelles agences ouvertes à Abidjan et à l’intérieur du pays. Depuis quelques temps, la Banque atlantique commence à peser dans le système financier ivoirien. Et cela s’est accru un temps soit peu l’année dernière. Sans ignorer les banques privées africaines United Bank for Africa (UBA), qui prennent de la notoriété avec les solutions numériques. Le marché financier de plus en plus concurrentiel et chacun apporte une touche particulière pour se démarquer. Ces sont les offres de mobile-banking et e-payment pris comme atouts par certains institutions. D’autres banques ont commencé à mettre bancassurance parmi leurs priorités pour un faire un autre pan de croissance. Tout cela témoigne du dynamisme du secteur bancaire ivoirien. Du côté des banques publiques, l’annonce de leur privatisation a donné une certaine vitalité. L’année dernière, chacune d’elle a commencé à recentrer ses activités pour être dans leur visée originelle. C’est ainsi, la Banque nationale d’investissement (Bni) reste à accompagner les pouvoirs publics pour la mise en route de grands chantiers de l’Etat. Quant à la Bhci, elle s’engage à offrir des terrains viabilisés et des habitats à coûts et délais de remboursement mesurés. Du côté de Versus Bank, c’est l’engagement total à financer les Petites et moyennes entreprises (Pme). Et la Cnce est tournée revient à la charge pour étendre davantage son réseau en vue de la mobilisation de l’épargne populaire ; sans ignorer la Bfa désormais tournée vers le secteur agricole. Mais, tout cela n’enlève en rien la motivation des autorités ivoiriennes de liquider ou privatiser toutes ces banques. Et l’année en cours devrait dévoiler les premiers résultats. En réalité, le système bancaire ne fait que croitre, à travers la performance de ses acteurs. Ce qui confirme que le secteur bancaire s’est bien comporté l’année dernière, et devrait l’être plus encore en 2013.
JEAN-JACQUES AMOND
guyassane3@gmail.com
S’il y a un axe de l’économie ivoirienne qui a des fondements solides, c’est bien le système bancaire. Hors mis les critiques afférents à l’insuffisance de crédits accordés aux personnes physiques et morales, les banques ivoiriennes démontrent une certaine performance. Une chose qui s’est confirmée l’année dernière, avec le taux de bancarisation qui est passé à 14,7%, en se fiant aux estimations de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). A ce niveau, les Etablissements bancaires et Institutions de micro-finance sont à part presqu’égales. En sus, le marché financier a connu l’arrivée de trois nouvelles banques dans la même année. Il s’agit des nigérianes, Diamond Bank et GT Bank du Nigéria, et la BGFI Bank d’origine gabonaise. Du coup, le potentiel ivoirien s’est enrichit de 18 banques en 2004 à 24 en 2012. Un indicateur qui prouve que le marché local attire encore des investisseurs étrangers, notamment africains. Un autre fait marquant de l’année, c’est l’annonce faite par le président de la République Alassane Ouattara devant le patronat français (le Medef) en janvier 2012, de procéder à la liquidation ou privatisation des cinq banques publiques nationales. Les concernées sont la Banque nationale d’investissement (Bni), la Banque pour le financement de l’agriculture (Bfa), la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci), la Caisse nationale de crédit et d’épargne (Cnce) et la Versus Bank. Cette décision du président Alassane Ouattara, bien qu’ayant pas été effectif dans la même année, vise à donner plus d’ardeur et de dynamisme au système bancaire ivoirien. L’Etat voulant se limiter à son rôle de régulateur et non d’acteur direct du marché. Ce qui a bien sûr des avantages et inconvénients…
Une année marquée de jubilé
Trois grandes banques installées depuis les indépendances en terre ivoirienne ont célébré leur cinquantenaire l’année dernière. Il s’agit de la Société ivoirienne de banque (Sib), qui avec l’arrivée du groupe marocain Attijariwafa Bank, n’a cessé d’accroitre son potentiel. En espace d’une année, cinq nouvelles agences ont été ouvertes, portant ainsi le réseau de la banque à 41 agences. Près de trois fois le potentiel existant en 2010. Aujourd’hui, la Sib fait partie des banques qui, à travers sa politique marketing, commerciale et communication, capte l’attention des ivoiriens. Et les festivités du cinquantenaire ont permis de démontrer cela sur six mois presque. Quant à la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (Bicici), filiale du groupe français BNP Paribas, le jubilé a été célébré dans une certaine sobriété. Pas de manifestation de grande envergure, sauf les journées portes ouvertes qui ont permis de créer l’interaction entre banquiers et clients. Retenons que l’année jubilaire a permis à la Bicici de relooker la quasi-totalité de ses agences. Un outil marketing pour accroitre ou offrir une nouvelle visibilité. Par ailleurs, des produits bancaires et de monétique innovants sont lancés pour intéresser les cibles plus vulnérables. La troisième banque concernée par les cinquantenaires est la Société générale des banques de Côte d’Ivoire (Sgbci), qui se positionne comme leader en termes de portefeuille clientèle depuis des décennies. Le jubilé n’a servi que de formalités pour encore se faire valoir sur le marché local.
Un secteur encore dynamique
Parmi les banques qui ont marqué l’année écoulée, il y a la Biao-ci détenue par le groupe Nsia, devenant ainsi Nsia Bank. Ce sont quatre nouvelles agences ouvertes à Abidjan et à l’intérieur du pays. Depuis quelques temps, la Banque atlantique commence à peser dans le système financier ivoirien. Et cela s’est accru un temps soit peu l’année dernière. Sans ignorer les banques privées africaines United Bank for Africa (UBA), qui prennent de la notoriété avec les solutions numériques. Le marché financier de plus en plus concurrentiel et chacun apporte une touche particulière pour se démarquer. Ces sont les offres de mobile-banking et e-payment pris comme atouts par certains institutions. D’autres banques ont commencé à mettre bancassurance parmi leurs priorités pour un faire un autre pan de croissance. Tout cela témoigne du dynamisme du secteur bancaire ivoirien. Du côté des banques publiques, l’annonce de leur privatisation a donné une certaine vitalité. L’année dernière, chacune d’elle a commencé à recentrer ses activités pour être dans leur visée originelle. C’est ainsi, la Banque nationale d’investissement (Bni) reste à accompagner les pouvoirs publics pour la mise en route de grands chantiers de l’Etat. Quant à la Bhci, elle s’engage à offrir des terrains viabilisés et des habitats à coûts et délais de remboursement mesurés. Du côté de Versus Bank, c’est l’engagement total à financer les Petites et moyennes entreprises (Pme). Et la Cnce est tournée revient à la charge pour étendre davantage son réseau en vue de la mobilisation de l’épargne populaire ; sans ignorer la Bfa désormais tournée vers le secteur agricole. Mais, tout cela n’enlève en rien la motivation des autorités ivoiriennes de liquider ou privatiser toutes ces banques. Et l’année en cours devrait dévoiler les premiers résultats. En réalité, le système bancaire ne fait que croitre, à travers la performance de ses acteurs. Ce qui confirme que le secteur bancaire s’est bien comporté l’année dernière, et devrait l’être plus encore en 2013.
JEAN-JACQUES AMOND
guyassane3@gmail.com