Droits de l’Homme et des Libertés publiques / Le ministre Coulibaly Gnénéma aux magistrats : ‘‘Celui qui fait mal son travail nous trouvera sur son chemin’’

«Je n’ai pas de problème de personne, mais j’ai des problèmes de travail. Celui qui fait mal son travail nous trouvera sur son chemin. Celui qui ne travaille pas, nous trouvera sur son chemin…. ». C’est en ces termes que Coulibaly Gnénéma Mamadou, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques a interpellé, le lundi 4 mars 2013, les magistrats en fonction au tribunal de première instance de Bouaflé et partant ceux des autres juridictions du pays. C’était lors de sa visite de terrain dans cette juridiction pour constater de visu les conditions dans lesquelles les magistrats travaillent. Au cours des échanges avec ses collaborateurs, il a relevé quelques maux qui gangrènent la justice ivoirienne. Selon le ministre, le juge doit être impartial «Ne rendez pas de services, mais des décisions de justice, rien que des décisions de justice. On vous demande d’appliquer la loi, et rien que la loi. C’est aussi simple que tout métier», a-t-il rappelé. Poursuivant, il fait remarquer qu’un juge qui rend des services est un ‘’danger’’. Or, souligne-t-il, la Côte d’Ivoire a besoin de magistrats exemplaires. «Faites en sorte qu’on puisse compter sur vous par la qualité du travail. Parce que tout juge qui se compromet n’est plus digne de confiance de la part de la population. (…) Notre vocation première, c’est de rapprocher et de réconcilier la justice avec les Ivoiriens», a conseillé le ministre. Avant d’exhorter les hommes de droit à se départir des mauvaises habitudes. «Que les procédures des personnes ne souffrent pas dans vos casiers», encourage Coulibaly Gnénéma Mamadou. A ce propos, il a demandé aux juges d’instructions et greffiers de réduire considérablement les mandats de dépôts et le nombre de détentions inutiles. Auparavant, une visite guidée des locaux de ce tribunal a permis au ministre d’être situé sur l’état des bâtiments. «Nous avons à cœur de faire en sorte que les conditions de travail s’améliorent dans toutes les juridictions en Côte d’Ivoire», a-t-il rassuré.
Diallo Harry