A l’instar de la communauté internationale, la Côte d’Ivoire a célébré, hier jeudi 25 avril 2013, la journée mondiale de lutte contre le paludisme autour du thème : «Investir dans l’avenir, vaincre le paludisme». Le paludisme continue de sévir dans le monde et particulièrement en Côte d’Ivoire. Il constitue la première cause de consultation dans les formations sanitaires du pays.
Ce, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisations et d’information menées par le gouvernement. Selon les statistiques du ministère de la Santé, 43% des consultations dans les centres hôpitaux et autres centres médicaux sont liées à cette pandémie. Les décès causés par la maladie se situent entre 23 et 27%. La frange de la population concernée par ce drame sont les enfants de moins de cinq ans. Devant ce triste constat, la Côte d’Ivoire risque de ne pas être au rendez-vous de 2015, avec les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). En effet, en son chapitre 4, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) souhaite une baisse drastique du taux de décès d’ici 2015. Face à ce drame, l’Etat ne cesse de multiplier les actions. Don de moustiquaires, accès aux soins gratuits. Malgré tout, le mal persiste. Selon Tanoh Méa Antoine, Directeur coordonnateurs du programme national de lutte contre le paludisme, les défis restent à relever. Il s’agit à titre d’exemple, de la prise en charge correcte et rapide des cas de paludisme diagnostiqués, de disposer de médicaments et d’intrants, faire la prévention et de permettre à tous les foyers d’avoir des moustiquaires imprégnées. Toutes ces mesures à prendre sont contenues, selon le directeur coordonnateur, dans le plan stratégie de lutte de 2012-2015. Malgré cette bonne volonté, il se pose le problème du financement. Le dernier rapport 2012, sur la malaria indique que le financement international de la lutte antipaludique semble plafonner à un niveau très inférieur à celui qui serait nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement d’ici 2015. Selon les estimations, entre 2011 et 2020, 5,1 milliards seraient nécessaires chaque année pour parvenir à un accès universel aux interventions antipaludiques dans les 99 pays où la transmission persiste. Si de nombreux pays ont augmenté leur financement national de la lutte antipaludique, le total des fonds disponibles à l’échelle mondiale est resté stable à 2,3 milliards en 2011 – soit moins de la moitié des sommes nécessaires. Cela signifie que des millions de personnes vivant dans des régions de forte endémicité n’ont toujours pas accès à des services efficaces de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme. Le manque de fonds freine également les efforts déployés pour empêcher l'apparition et la propagation d’une résistance du parasite aux antipaludiques actuels et de la résistance du moustique aux insecticides. Alors même que le plafonnement du financement empêche d’intensifier certaines interventions, le rapport indique que les ventes de tests diagnostics rapides ont fortement augmenté entre 2010 et 2011, passant de 88 à 155 millions d’unités, et que la qualité des tests s’est beaucoup améliorée ces dernières années. La distribution de combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (Act), le traitement recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé contre le paludisme à falciparum, a également connu une progression importante, passant de 181 millions d’unités en 2010 à 278 millions d’unités en 2011. Celle-ci s'explique pour une large part par l’essor des ventes d’Act subventionnées dans le secteur privé. Il est très difficile de suivre les progrès de la lutte antipaludique. Aujourd’hui, les systèmes de surveillance du paludisme ne permettent de détecter qu’un dixième du nombre mondial estimé de cas. Dans pas moins de 41 pays, il est impossible d’apprécier de manière fiable l’évolution du paludisme en raison de l’incomplétude ou de l’hétérogénéité des données notifiées au fil des ans. Des systèmes plus solides de surveillance du paludisme s’imposent d’urgence afin de pouvoir riposter rapidement et efficacement au paludisme dans les régions d’endémie, prévenir les flambées et résurgences et déployer les interventions là où elles sont le plus nécessaires.
Joseph Atoumgbré
Ce, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisations et d’information menées par le gouvernement. Selon les statistiques du ministère de la Santé, 43% des consultations dans les centres hôpitaux et autres centres médicaux sont liées à cette pandémie. Les décès causés par la maladie se situent entre 23 et 27%. La frange de la population concernée par ce drame sont les enfants de moins de cinq ans. Devant ce triste constat, la Côte d’Ivoire risque de ne pas être au rendez-vous de 2015, avec les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). En effet, en son chapitre 4, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) souhaite une baisse drastique du taux de décès d’ici 2015. Face à ce drame, l’Etat ne cesse de multiplier les actions. Don de moustiquaires, accès aux soins gratuits. Malgré tout, le mal persiste. Selon Tanoh Méa Antoine, Directeur coordonnateurs du programme national de lutte contre le paludisme, les défis restent à relever. Il s’agit à titre d’exemple, de la prise en charge correcte et rapide des cas de paludisme diagnostiqués, de disposer de médicaments et d’intrants, faire la prévention et de permettre à tous les foyers d’avoir des moustiquaires imprégnées. Toutes ces mesures à prendre sont contenues, selon le directeur coordonnateur, dans le plan stratégie de lutte de 2012-2015. Malgré cette bonne volonté, il se pose le problème du financement. Le dernier rapport 2012, sur la malaria indique que le financement international de la lutte antipaludique semble plafonner à un niveau très inférieur à celui qui serait nécessaire pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement d’ici 2015. Selon les estimations, entre 2011 et 2020, 5,1 milliards seraient nécessaires chaque année pour parvenir à un accès universel aux interventions antipaludiques dans les 99 pays où la transmission persiste. Si de nombreux pays ont augmenté leur financement national de la lutte antipaludique, le total des fonds disponibles à l’échelle mondiale est resté stable à 2,3 milliards en 2011 – soit moins de la moitié des sommes nécessaires. Cela signifie que des millions de personnes vivant dans des régions de forte endémicité n’ont toujours pas accès à des services efficaces de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme. Le manque de fonds freine également les efforts déployés pour empêcher l'apparition et la propagation d’une résistance du parasite aux antipaludiques actuels et de la résistance du moustique aux insecticides. Alors même que le plafonnement du financement empêche d’intensifier certaines interventions, le rapport indique que les ventes de tests diagnostics rapides ont fortement augmenté entre 2010 et 2011, passant de 88 à 155 millions d’unités, et que la qualité des tests s’est beaucoup améliorée ces dernières années. La distribution de combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (Act), le traitement recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé contre le paludisme à falciparum, a également connu une progression importante, passant de 181 millions d’unités en 2010 à 278 millions d’unités en 2011. Celle-ci s'explique pour une large part par l’essor des ventes d’Act subventionnées dans le secteur privé. Il est très difficile de suivre les progrès de la lutte antipaludique. Aujourd’hui, les systèmes de surveillance du paludisme ne permettent de détecter qu’un dixième du nombre mondial estimé de cas. Dans pas moins de 41 pays, il est impossible d’apprécier de manière fiable l’évolution du paludisme en raison de l’incomplétude ou de l’hétérogénéité des données notifiées au fil des ans. Des systèmes plus solides de surveillance du paludisme s’imposent d’urgence afin de pouvoir riposter rapidement et efficacement au paludisme dans les régions d’endémie, prévenir les flambées et résurgences et déployer les interventions là où elles sont le plus nécessaires.
Joseph Atoumgbré