Le Golf Hôtel de la Riviera, abrite depuis le mardi 7 mai, et ce, jusqu’au jeudi 9 mai 2013, la consultation régionale sur la mise à l’échelle de la prévention, le traitement du Vih et d’autres maladies transmissibles chez les populations à haut risque pour le Vih dans la région africaine. Cette réunion qui se tient sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, selon Dr. Allarangar Yokouidé, son représentant en Côte d’Ivoire, pour objectif de passer en revue, l’épidémiologie actuelle du Vih et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) au sein desdites populations dans la région africaine. Dr. Yokouidé a rappelé qu’avec plus de 34 millions de personnes infectées dont les deux tiers en Afrique subsaharienne, le Sida reste une urgence sanitaire. L’OMS se réjouit que depuis 2011, 8 millions de personnes avaient accès à un traitement anti-retroviral (ARV) dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Toutefois, près de 7 millions de personnes n’ont pas encore accès au traitement ARV dont elles auraient besoin. Et parmi elles, les populations clés que sont les travailleuses du sexe (TS), les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH), les utilisateurs de drogues injectables (UDI) et les prisonniers. Ces populations clés continuent d’être à risque de contracter le Vih parce que leurs pratiques sont stigmatisées et pas culturellement acceptées. «Les données actuelles indiquent que la prévalence du Vih dans ces populations, est 19 fois plus élevée que dans la population générale», a dit le représentant de l’OMS. Il s’agit donc de revoir les stratégies et interventions pour les prendre en compte. Quant à Dr. Koné Mamadou, directeur de cabinet adjoint du ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, il a souligné qu’avec une séroprévalence du Vih de 3,7%, le pays est en tête des pays d’Afrique de l’Ouest. Cette réunion est d’autant plus importante que les populations à haut risque interagissent avec la population générale d’où, l’intérêt de leur prise en compte, si l’on veut inverser la tendance. Cela passe par se départir des jugements et opinions personnelles, a-t-il insisté. Pour le ministère ivoirien de la Santé, au-delà de la prévention et de la prise en charge au niveau de ces cibles, il faudrait également se pencher sérieusement sur la question d’accessibilité aux services de santé rendue difficile pour ces populations du fait de la forte stigmatisation et de la discrimination dont elles sont victimes.
Olivier Guédé
Olivier Guédé