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Société Publié le mercredi 29 mai 2013 | Notre Voie

Violation des Droits de l’Homme : Amnesty International charge encore le régime Ouattara

Lors du lancement hier de son rapport annuel pour l’année 2013 au sein du Cerap à Abidjan Cocody, la section Côte d’Ivoire d’Amnesty International a assommé le régime d’Alassane Ouattara. En effet, faisant le bilan des violations des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire de janvier à décembre 2012, Amnesty International a épinglé une nouvelle fois le pouvoir en place pour des manquements graves et inadmissibles. «Tout au long de l’année, des personnes ont été détenues de manière arbitraire et torturée (…). Des journaux ont été interdits. De nombreux prisonniers étaient maintenus en détention sans jugement. L’impunité restait généralisée, particulièrement pour les partisans du gouvernement responsables de crimes de droit international perpétrés durant la crise postélectorale en 2011». D’entrée, la lecture du rapport sur la Côte d’Ivoire par la présidente du bureau exécutif locale d’Amnesty International, Nathalie Kouakou Yao N’Guessan, en dit long sur la justice des vainqueurs, la partialité des politiques, la traque des opposants et la remise en cause des Droits de l’Homme et de la démocratie. Concernant les détentions arbitraires, les tortures et les morts en détention, les faits sont effrayants. «Plus de 200 personnes soupçonnées de menacer la sécurité de l’Etat, y compris des membres du Fpi, ont été emprisonnées illégalement, le plus souvent dans des lieux de détention non officiels. En mars, 77 hommes ont été interpellés sous l’accusation de tentative de déstabilisation du pouvoir. Tous anciens membres des Fds. Un membre du Fpi a été arrêté en août à Abidjan. Il a été relâché deux jours plus tard après que ses parents eurent versé une rançon. Les Frci torturaient et maltraitaient régulièrement des personnes soupçonnées d’avoir participé à des attaques armées ou à des complots politiques. En mars, un membre de l’ancienne armée régulière détenu dans un camp des Frci à Abidjan a été déshabillé, attaché par des menottes à une barre métallique et frappé. Du plastique fondu a aussi été versé sur lui. En août, le sergent-chef de police Serge Hervé Kribié est mort le jour de son arrestation après avoir reçu des décharges électriques au poste de commandement des Frci à San Pedro».
A lire le rapport d’Amnesty International, dont le fond est également partagé le par beaucoup d’autres Ong dont Human Right Watch, il semble qu’il y ait deux Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire futuriste dont parlent les nouvelles autorités du pays et la Côte d’Ivoire de la triste, dure et cruelle réalité que des personnes refusent de voir pour des intérêts politiques et obscurs. Et cette Côte d’Ivoire-là a été vue par des enquêteurs d’Amnesty International venus de l’étranger. «Des membres de groupes ethniques considérés comme des sympathisants de Laurent Gbagbo, notamment des Guéré, ont été pris pour cible et ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires, de passages à tabac, de torture, d’arrestations illégales et de disparitions forcées. En juillet, des Dioula, avec la participation active de combattants dozos et de soldats des Frci, ont attaqué un camp de personnes déplacées et gardées par l’Onuci à Nahibly, près de Duékoué, où vivaient environ 4500 hommes, femmes et enfants (...) En septembre, le Conseil national de la presse a suspendu pour six jours les quotidiens proches du Fpi, affirmant que certaines photographies et légendes relatives à l’ancien président Gbagbo et à d’anciens ministres prolongeaient la crise postélectorale. Dix-huit mois après la crise, seules des personnes liées au régime de l’ancien président Gbagbo avaient été arrêtées. Aucun membre des anciennes Forces nouvelles ni aucun responsable militaire ou civil partisan du président Ouattara n’avait été amené à répondre des violations graves des droits humains commises…», dit le rapport au niveau des chapitres sur les violations des droits humains, la liberté d’expression et la justice nationale.
A en croire Me Louis Mettan, ancien président d’Amnesty Internationale section Côte d’Ivoire, «chaque année, Amnesty International sort un document qui devient l’information officielle en matière des Droits de l’Homme et le baromètre de l’évolution en matière des Droits de l’Homme ».
A la lecture donc de ce baromètre, la Côte d’Ivoire est embourbée dans les violations des Droits de l’Homme au su et au vu de tous, sans que personne, excepté des Ong qui ne peuvent que dénoncer, ne puisse lever le petit doigt.

Herman Bléoué
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