Abidjan – L’Autorité de régulation des marchés publics (ANRMP) a présenté, jeudi, à la presse les résultats de deux audits menés au premier trimestre de l’année en cours, sur le circuit d’achat des médicaments par les structures publiques, et les délais sur la chaîne de passation des marchés publics.
Devant des représentants des partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire, notamment la Banque mondiale, l’Union Européenne, les Ambassades des États-Unis, de France et du Japon, le président de l’ANRMP, Coulibaly Non Karna, a expliqué qu’il s’agit de la publication des résultats d’un audit indépendant réalisé par un cabinet qualifié, une activité qui s’impose à l’institution.
Selon la présentation des résultats faite par le secrétaire général de l’ANRMP, Olivier Kossonou, il ressort, concernant le premier audit sur le circuit d’achat des médicaments par les structures publiques, qu’elles ont pour mode d’approvisionnement l’appel d’offres international et le gré à gré.
L’audit montre globalement que dans ces structures, à savoir la Pharmacie de la santé publique (PSP), les Centres hospitaliers universitaires (CHU), l’Institut national de la santé publique (INSP) ainsi que les Centres hospitaliers régionaux (CHR) et Hôpitaux généraux (HR), la lourdeur des procédures de passation de marchés des produits pharmaceutiques est l’une des difficultés majeures.
Ces structures publiques sont confrontées à diverses difficultés dont les problèmes de trésorerie, les ruptures fréquentes de médicaments et accessoires, l’insuffisance de dotation budgétaire des structures sanitaires, le non respect des délais de livraison des produits pharmaceutiques par la PSP.
Pour y remédier, les acteurs préconisent, entre autres, le développement de l’industrie locale pour satisfaire au moins 50% en besoin des médicaments, de simplifier les procédures de passation des marchés d’achats des médicaments, d’éponger la dette de la PSP vis-à-vis des fournisseurs, de créer une régie au sein des CHU pour subvenir aux petites dépenses internes.
Concernant l’audit sur les délais sur la chaîne de passation des marchés publics, il ressort, en gros, que les échéances sont largement supérieures aux normes fixées par la réglementation. Cet audit a porté sur un échantillon comprenant des structures de l’Administration qui passent le plus grand nombre de marchés et de certains projets cofinancés.
Pour le premier groupe, il s’agit des Ministères de l’Education nationale; de la Santé; des Infrastructures économiques; de la Défense, ainsi que du District d’Abidjan et du Port autonome de San Pedro. Ici, l’analyse des résultats globaux montrent que la procédure de passation des appels d’offres, dans la gestion 2012 a mis en moyenne 169 jours, contre 59, normalement.
Quand au second groupe, l’audit concerne trois projets cofinancés (Banque mondiale – Etat ivoirien), à savoir le PUIUR, le DGDI et le FIRCA. A ce niveau également, l’audit révèle que la procédure de passation des appels d’offres (AO), dans la gestion 2012 est en moyenne de 175 jours, contre 67 pour l’AO national et 82 pour l’AO international.
En guise de recommandations, l’ANRMP propose notamment de permettre au SIGMAP de retracer les dates de chaque opération dans la procédure de passation des marchés publics, de mettre en place des Cellules de passation de marchés dans le cadre de l’alimentation du système d’information des marchés publics, de mettre en œuvre des moyens de coercition afin d’amener les acteurs à respecter scrupuleusement les délais qui leur sont impartis.
Des recommandations que le président de l’ANRMP, Coulibaly Non Karna, résume en trois mots : "la bonne gouvernance". Ce, dit-il, pour continuer de mériter, non de « l’aide » des partenaires techniques et financiers, mais plutôt de leur « soutien, en termes de d’idées et d’engagement ».
Créée en 2009, l’ANRMP est opérationnelle depuis mai 2010. Elle a rendu, à ce jour, 64 décisions dont 15 bien fondées et 13 annulations. Précédemment sous tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances, cet organe spécial indépendant, est placé, depuis le 08 mai, sous celle de la Présidence de la République (Décret modificatif N°2013-308 du 08 mai 2013).
(AIP)
kkp/cmas
Devant des représentants des partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire, notamment la Banque mondiale, l’Union Européenne, les Ambassades des États-Unis, de France et du Japon, le président de l’ANRMP, Coulibaly Non Karna, a expliqué qu’il s’agit de la publication des résultats d’un audit indépendant réalisé par un cabinet qualifié, une activité qui s’impose à l’institution.
Selon la présentation des résultats faite par le secrétaire général de l’ANRMP, Olivier Kossonou, il ressort, concernant le premier audit sur le circuit d’achat des médicaments par les structures publiques, qu’elles ont pour mode d’approvisionnement l’appel d’offres international et le gré à gré.
L’audit montre globalement que dans ces structures, à savoir la Pharmacie de la santé publique (PSP), les Centres hospitaliers universitaires (CHU), l’Institut national de la santé publique (INSP) ainsi que les Centres hospitaliers régionaux (CHR) et Hôpitaux généraux (HR), la lourdeur des procédures de passation de marchés des produits pharmaceutiques est l’une des difficultés majeures.
Ces structures publiques sont confrontées à diverses difficultés dont les problèmes de trésorerie, les ruptures fréquentes de médicaments et accessoires, l’insuffisance de dotation budgétaire des structures sanitaires, le non respect des délais de livraison des produits pharmaceutiques par la PSP.
Pour y remédier, les acteurs préconisent, entre autres, le développement de l’industrie locale pour satisfaire au moins 50% en besoin des médicaments, de simplifier les procédures de passation des marchés d’achats des médicaments, d’éponger la dette de la PSP vis-à-vis des fournisseurs, de créer une régie au sein des CHU pour subvenir aux petites dépenses internes.
Concernant l’audit sur les délais sur la chaîne de passation des marchés publics, il ressort, en gros, que les échéances sont largement supérieures aux normes fixées par la réglementation. Cet audit a porté sur un échantillon comprenant des structures de l’Administration qui passent le plus grand nombre de marchés et de certains projets cofinancés.
Pour le premier groupe, il s’agit des Ministères de l’Education nationale; de la Santé; des Infrastructures économiques; de la Défense, ainsi que du District d’Abidjan et du Port autonome de San Pedro. Ici, l’analyse des résultats globaux montrent que la procédure de passation des appels d’offres, dans la gestion 2012 a mis en moyenne 169 jours, contre 59, normalement.
Quand au second groupe, l’audit concerne trois projets cofinancés (Banque mondiale – Etat ivoirien), à savoir le PUIUR, le DGDI et le FIRCA. A ce niveau également, l’audit révèle que la procédure de passation des appels d’offres (AO), dans la gestion 2012 est en moyenne de 175 jours, contre 67 pour l’AO national et 82 pour l’AO international.
En guise de recommandations, l’ANRMP propose notamment de permettre au SIGMAP de retracer les dates de chaque opération dans la procédure de passation des marchés publics, de mettre en place des Cellules de passation de marchés dans le cadre de l’alimentation du système d’information des marchés publics, de mettre en œuvre des moyens de coercition afin d’amener les acteurs à respecter scrupuleusement les délais qui leur sont impartis.
Des recommandations que le président de l’ANRMP, Coulibaly Non Karna, résume en trois mots : "la bonne gouvernance". Ce, dit-il, pour continuer de mériter, non de « l’aide » des partenaires techniques et financiers, mais plutôt de leur « soutien, en termes de d’idées et d’engagement ».
Créée en 2009, l’ANRMP est opérationnelle depuis mai 2010. Elle a rendu, à ce jour, 64 décisions dont 15 bien fondées et 13 annulations. Précédemment sous tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances, cet organe spécial indépendant, est placé, depuis le 08 mai, sous celle de la Présidence de la République (Décret modificatif N°2013-308 du 08 mai 2013).
(AIP)
kkp/cmas