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Société Publié le vendredi 20 septembre 2013 | Le Patriote

Secteur santé / la ministre Raymonde Goudou Coffie : “Pourquoi la gratuité ciblée coince”

© Le Patriote Par Gnamien
“ Les Rendez vous du Gouvernement” avec le Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida sur le thème “2013: Année de la Santé en Côte d’Ivoire”
Jeudi 19 septembre 2013. Abidjan. La ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida a exposé sur le thème “2013: Année de la Santé en Côte d’Ivoire”“ dans le cadre des "Rendez vous du Gouvernement”. Photo : Raymonde Goudou Coffie
“L’application de la mesure de gratuité ciblée sur le terrain n’a pas donné entière satisfaction…». Un aveu de taille. La ministre de la Santé et de la lutte contre le SIDA, Raymonde Goudou Coffie était face à la presse, hier à la salle polyvalente du Ministère de l’Economie et des Finances de l’immeuble SCIAM, à l’occasion de la reprise de la tribune «Les rendez-vous du Gouvernement », pour présenter les grands axes de son département et faire le point des actions entreprises. Ouvrant le bal, la première responsable de la santé en Côte d’Ivoire a évoqué tour à tour, les questions de remise à niveau du système sanitaire, l’amélioration de l’offre et l’accessibilité aux soins, la réhabilitation et l’équipement des infrastructures sanitaires, et surtout, la mesure de la gratuite ciblée. Sans porter de gants, la ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA, a dénoncé une mesure mal appliquée et très décriée par les populations. Elle explique ce fait par «la trop grande charge financière engendrée par l’élargissement du périmètre de la gratuité ciblée qui est allée bien au-delà de la gratuité de la césarienne, de l’accouchement par voie basse et de la prise en charge gratuite des enfants de 0 à 5 ans pour un certain nombre de pathologies les plus courantes». Soulignant également le manque de responsabilité de certains agents de santé. «Actuellement, nous avons la disponibilité en kits d’accouchement et de kits de césarienne. Seuls les médecins ou les pharmaciens sont habilités à faire la demande. S’il n’y a pas de kits dans un hôpital, c’est que le médecin ou le pharmacien ne fait pas son travail », a-t-elle fait savoir. Par ailleurs, la ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA a relevé la faiblesse du taux de financement du secteur de la santé par l’Etat de Côte d’Ivoire. Celui-ci est de 4% contre 15% initialement recommandé en 2011, par la réunion des Chefs d’Etat africains. Cependant, Raymonde Goudou Coffie a expliqué que la mesure a tout de même été salutaire pour les populations, particulièrement pour les plus démunies assurant qu’elle se poursuit.

Les acquis et perspectives
Faisant un point du comportement des agents de santé, Raymonde Goudou se dit un peu satisfaite. La ministre a noté une satisfaction dans le comportement des agents. «C’est clair que nous sommes loin du résultat escompté, mais nous enregistrons quelques améliorations au niveau des services. Notre priorité a été de sensibiliser le personnel de santé à plus de professionnalisme, les réarmer moralement», a-t-elle indiqué. A ce sujet, la ministre a signalé la satisfaction des revendications salariales. Ainsi, un relèvement indiciaire de 400 points (107 390F) a été accordé aux cadres supérieurs de la santé et 150 points (40 270F) aux infirmiers, sages-femmes, techniciens supérieurs et aides-soignants. Toujours au niveau des acquis de son département pour l’année 2013, Dr Raymonde Goudou Coffie a noté que plusieurs résultats ont été obtenus sur la mise en ?uvre de certains programmes prioritaires de santé. Notamment, des campagnes intégrées et éclatées du Programme élargi de vaccination (Pev) sur l’ensemble du territoire, une relative progression pour les différents antigènes dans le cadre de la réalisation des Journées nationales de vaccinations (Jnv). S’agissant du paludisme, de la tuberculose et de la lutte contre le VIH/Sida, des résultats perceptibles sont également à noter. A ce jour, la campagne de promotion de moustiquaires imprégnées a permis de distribuer 8 millions de moustiquaires sur le territoire national et 66% des ménages disposent au moins d’une moustiquaire imprégnée. Dans le domaine de la lutte contre le Sida, le taux actuel de prévalence du VIH/Sida est passé de 4.7% en 2005 à 3.7% en 2012. En outre, un projet d’accessibilité de la mesure de la charge virale a été lancé pour améliorer le suivi des patients. La réhabilitation et l’équipement des infrastructures sanitaires sont également au nombre des actions du ministère. On note pêle-mêle, la réhabilitation et le rééquipement d’hôpitaux et des centres de santé, la mise aux normes des plateaux techniques de structures sanitaires, l’ouverture de l’hôpital général de Gagnoa, la réhabilitation en cours, du bloc gynéco-obstétrical et du bloc néonatal du CHU de Yopougon, l’inauguration du centre d’hémodialyse de Bouaké ainsi que du centre d’hémodialyse et du laboratoire de l’antenne du Centre national de transfusion sanguine de Yamoussoukro, l’inauguration de l’espace de diabétologie du Chu de Treichville, etc. En termes de perspectives immédiates, le ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA prévoit, entre autres, l’augmentation de la couverture vaccinale des enfants de moins de cinq ans, l’immunisation des enfants et des femmes contre le tétanos néonatal, le renforcement de la lutte contre le paludisme pour les enfants et les femmes enceintes, l’ouverture en octobre prochain de l’Hôpital général d’Adjamé. «Notre véritable ambition est de parvenir à une transformation en profondeur de notre système de santé dans toutes ses dimensions, et de parvenir ainsi à faire de notre pays, le hub sous-régional en matière de santé», a conclu Dr Raymonde Goudou Coffie. Sogona Sidibé
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