Pour surmonter la fatigue de plus en plus pesante, des patients tentent de se soulager avec des remontants ou des excitants de tout acabit sans avis médical. Les médecins préviennent contre les dangers de la pratique.
“Quand je suis fatigué, je ne cherche pas longtemps le remède. J’ai mon secret. Je bois de la vitamine C et c’est gagné. » Irié Bi Thomas, docker au port de Treichville, joint par téléphone, reconnaît qu’il répète ce geste chaque fois qu’il se sent épuisé pour maintenir son rendement à la tâche. Lassina Coulibaly, chauffeur de taxi communal communément appelé wôrô-wôrô, sur la ligne de Cocody-Angré, rencontré hier matin, trouve, quant à lui, son stimulant dans le café. « Je prends mon café bien corsé pour tenir. Cela me fait du bien. Je ne sens plus la fatigue », est-il convaincu. La fatigue se présente de plus en plus comme l’ennemi public numéro un. Tous les moyens sont donc utilisés pour la contrecarrer. Du coup, on assiste à une ruée vers les remontants vendus en pharmacie ou même des substances comme le café ou des boissons énergisantes. Cependant, la pratique n’est pas sans danger, selon les praticiens. « C’est une manière de se doper et cela devient une dépendance. Finalement, le sujet est surmédicalisé. Il accumule les toxines et les produits chimiques qui ont des effets pervers », prévient Dr Lamine Cissé, médecin à l’hôpital général de Bingerville, joint par téléphone jeudi dernier. Se fondant sur le cas de Lassina Coulibaly, le conducteur, Dr Cissé poursuit pour dire qu’à la suite d’une forte absorption du café noir corsé, on hallucine. « A la longue, l’individu débloque et nous retrouvons ce genre de cas très souvent en psychiatrie. La substance que le conducteur avale pour conduire est souvent la cause des accidents de la route. Il vous dira, par exemple, qu’il a vu noir, ou bien qu’il a vu un gros trou. »
Le bon remède
Dr Cissé définit le phénomène sans ambages : « Il s’agit de l’automédication. On se dit pressé et on veut gagner du temps. On multiplie les risques et on aura à répondre plus tard des problèmes de santé.» A l’entendre, la fatigue n’est pas une maladie. Mais plutôt un signe d’une maladie. Il appartiendra au médecin d’identifier la cause de la fatigue et de proposer la réponse adéquate. Cette réponse ne sera pas forcément un médicament. « Nous ne sommes pas que des prescripteurs d’ordonnances mais nous sommes surtout des agents conseils. Si l’insomnie est à l’origine de la fatigue, on conseille simplement d’adopter une bonne hygiène de vie. » Cela suppose, selon le praticien, qu’il faut se reposer au moins pendant huit heures. Et ne travailler que pendant huit heures, la journée. Pour le spécialiste, quand on se sent fatigué, le premier reflexe doit être la consultation. « On contrôlera la tension et aussi le fond d’anémie. Actuellement, il y a une épidémie de grippe. Et cette maladie fatigue beaucoup. Donc la fatigue peut cacher la grippe ou une autre maladie. C’est d’ailleurs l’un des signes communs à plusieurs maladies », explique le toubib. Il conseille, entre autres, de manger équilibré et surtout de consommer les fruits. Par ailleurs, ceux qui ont plus de moyens peuvent fréquenter les centres de relaxation en cas de fatigue. « Il n’y a pas de mal à se faire masser par un spécialiste de temps en temps. On peut faire le sport en marchant régulièrement, par exemple », recommande le docteur Cissé.
Par Nesmon DeLaure
“Quand je suis fatigué, je ne cherche pas longtemps le remède. J’ai mon secret. Je bois de la vitamine C et c’est gagné. » Irié Bi Thomas, docker au port de Treichville, joint par téléphone, reconnaît qu’il répète ce geste chaque fois qu’il se sent épuisé pour maintenir son rendement à la tâche. Lassina Coulibaly, chauffeur de taxi communal communément appelé wôrô-wôrô, sur la ligne de Cocody-Angré, rencontré hier matin, trouve, quant à lui, son stimulant dans le café. « Je prends mon café bien corsé pour tenir. Cela me fait du bien. Je ne sens plus la fatigue », est-il convaincu. La fatigue se présente de plus en plus comme l’ennemi public numéro un. Tous les moyens sont donc utilisés pour la contrecarrer. Du coup, on assiste à une ruée vers les remontants vendus en pharmacie ou même des substances comme le café ou des boissons énergisantes. Cependant, la pratique n’est pas sans danger, selon les praticiens. « C’est une manière de se doper et cela devient une dépendance. Finalement, le sujet est surmédicalisé. Il accumule les toxines et les produits chimiques qui ont des effets pervers », prévient Dr Lamine Cissé, médecin à l’hôpital général de Bingerville, joint par téléphone jeudi dernier. Se fondant sur le cas de Lassina Coulibaly, le conducteur, Dr Cissé poursuit pour dire qu’à la suite d’une forte absorption du café noir corsé, on hallucine. « A la longue, l’individu débloque et nous retrouvons ce genre de cas très souvent en psychiatrie. La substance que le conducteur avale pour conduire est souvent la cause des accidents de la route. Il vous dira, par exemple, qu’il a vu noir, ou bien qu’il a vu un gros trou. »
Le bon remède
Dr Cissé définit le phénomène sans ambages : « Il s’agit de l’automédication. On se dit pressé et on veut gagner du temps. On multiplie les risques et on aura à répondre plus tard des problèmes de santé.» A l’entendre, la fatigue n’est pas une maladie. Mais plutôt un signe d’une maladie. Il appartiendra au médecin d’identifier la cause de la fatigue et de proposer la réponse adéquate. Cette réponse ne sera pas forcément un médicament. « Nous ne sommes pas que des prescripteurs d’ordonnances mais nous sommes surtout des agents conseils. Si l’insomnie est à l’origine de la fatigue, on conseille simplement d’adopter une bonne hygiène de vie. » Cela suppose, selon le praticien, qu’il faut se reposer au moins pendant huit heures. Et ne travailler que pendant huit heures, la journée. Pour le spécialiste, quand on se sent fatigué, le premier reflexe doit être la consultation. « On contrôlera la tension et aussi le fond d’anémie. Actuellement, il y a une épidémie de grippe. Et cette maladie fatigue beaucoup. Donc la fatigue peut cacher la grippe ou une autre maladie. C’est d’ailleurs l’un des signes communs à plusieurs maladies », explique le toubib. Il conseille, entre autres, de manger équilibré et surtout de consommer les fruits. Par ailleurs, ceux qui ont plus de moyens peuvent fréquenter les centres de relaxation en cas de fatigue. « Il n’y a pas de mal à se faire masser par un spécialiste de temps en temps. On peut faire le sport en marchant régulièrement, par exemple », recommande le docteur Cissé.
Par Nesmon DeLaure
