’’Financement de la Santé en Afrique : Le choix de l’assurance-maladie obligatoire (AMO)’’, c’est le titre de l’ouvrage qu’a présenté jeudi dernier 14 novembre, Donatien Robé, dans le cadre du Salon international du livre d’Abidjan (Sila) qui se tient au Parc des sports de Treichville. Cet essai passe en revue toutes les politiques de financement de la santé en Afrique depuis 1960. Ce tour d’horizon permet à l’auteur de conclure que seul l’Assurance maladie obligatoire (AMO) est capable de pérenniser l’accès des Africains aux soins de santé. « De nombreuses politiques ont été expérimentées : financement public, mutualité, paiement direct, assurances privées. Leurs résultats sont connus. Une seule, l’AMO manque à l’appel. L’Afrique a intérêt à l’expérimenter d’autant qu’avec l’évolution, ces dernières années, de cette politique de financement de la santé qui inclut désormais un financement par l’impôt, de grands espoirs sont permis », a-t-il affirmé. Mais, dira-t-il, la mise en œuvre de l’AMO, doit obligatoirement s’accompagner d’une démarche rigoureuse dans le financement, la gestion et la maîtrise des dépenses. L’auteur pense qu’il est difficile de développer un système de mutualité dans une économie informelle comme celle des pays africains. « L’AMO peut être l’occasion de formaliser cette économie en raison de son caractère obligatoire qui ne laissera aucun choix aux entreprises. Elles seront contraintes à se faire immatriculer », a-t-il soutenu. Concernant la Couverture maladie universelle (CMU) en préparation en Côte d’Ivoire, l’expert en sécurité sociale, a proposé des solutions. « Nous constatons qu’il y a une volonté politique forte pour permettre aux Ivoiriens d’avoir accès aux soins de santé. Mais la formule ne permet pas selon nous, un financement solide et une maîtrise des dépenses de santé. C’est pourquoi nous proposons le forfait sanitaire sécurisé que nous avons conçu pour tous les pays dont la structure de l’économie est dominée par le secteur informel. Basé sur une carte à puce ou à bande, le système permet à chaque assuré de disposer d’un compte personnel à points qu’il gérera en toute responsabilité en constituant lui-même son panier de soins. Il y aura un accès plafonné qui permet la gratuité des soins de base ou primaires, y compris la gratuité des consultations. Au delà du plafond, l’assuré paye un ticket modérateur. Ce système qui est ouvert à tous va ainsi permettre l’accès aux soins à tous les Ivoiriens et favoriser la maîtrise des dépenses », a expliqué Donatien Robé.
Franck SOUHONE
Franck SOUHONE
