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Santé Publié le lundi 18 novembre 2013 | Soir Info

Couverture Maladie Universelle (CMU): Les erreurs à éviter

La Couverture Maladie Universelle (CMU) démarre, dans sa phase expérimentale, en fin d'année ou au début de l'année 2014, selon le gouvernement. Mais, pour éviter des erreurs, Donatien Robé, spécialisé en protection sociale et en Économie de la santé, lors de sa conférence tenue dans le cadre du Salon international du Livre d'Abidjan (Sila) avec la collaboration de la Librairie de France, à Treichville, le jeudi 14 novembre 2013, a apporté son grain de sel. C'était pendant qu'il présentait son nouvel ouvrage de 70 pages, intitulé « Financement de la santé en Afrique : le choix de l'Assurance Maladie obligatoire (Amo) ».

Pour l'auteur, il serait bon de faire le Mix des systèmes Bismarkiens (cotisation des travailleurs, entreprises et Etat), beveridgien (financé exclusivement par l'impôt et donnant l'accès à la gratuité des soins) et libéral. « Concernant la Cmu en préparation, nous constatons qu’il y a une volonté politique forte de permettre aux Ivoiriens d’avoir accès aux soins. Mais la formule choisie ne permet pas, selon nous, un financement solide et une maîtrise des dépenses de santé. C’est pourquoi nous proposons « le forfait sanitaire sécurisé » que nous avons conçu pour tous les pays dont la structure de l’économie est dominée par le secteur informel. Basé sur une carte à puce ou à bande, le système permet à chaque assuré de disposer d’un compte personnel à points qu’il gérera en toute responsabilité en constituant lui-même son panier de soins. Il y aura un accès gratuit plafonné qui permet la gratuité des soins de base ou primaires, y compris la gratuité des consultations. Au-delà du plafond, l’assuré paye un ticket modérateur. Ce système qui est ouvert à tous, va ainsi permettre l’accès des Ivoiriens aux soins mais favoriser la maîtrise des dépenses », a laissé entendre le conférencier. Selon lui, seule l'Assurance Maladie Obligatoire est capable de pérenniser l'accès des Africains aux soins. Car dira-t-il, "tous les systèmes efficaces dans le monde sont obligatoires pour tous". Toute exclusion constituerait une erreur dans la politique de santé publique, à l'en croire. Aussi, tous les moyens de communication, pour lui, doivent être mobilisés pour une sensibilisation permanente des populations. De l'avis de M. Robé, la disposition qui veut que le secteur informel s'organise en mutuelles avant d'être intégré dans la Cmu sera inefficace. « La mutualité qui a échoué en Afrique représente un réel danger pour la cohésion sociale. Tous les Ivoiriens doivent être dans le même système pour éviter l'inégalité face à la maladie », a relevé le conférencier, citant la déclaration en 2010 de la directrice de l'Oms, Margaret Chan : « un grand nombre de témoignages prouvent que la collecte de fonds par prépaiement obligatoire est la base la plus efficace pour augmenter la proportion de la population couverte. L'expérience montre que cette approche est la meilleure lorsque le prépaiement provient d'un grand nombre ». L'expert a proposé que le financement de la CMU ne soit pas le seul fait des cotisations, mais il faut ajouter les fruits de la « taxe santé », par exemple.

Cette taxe devrait être prélevée sur les produits polluants, les produits nocifs (alcool, tabac, produits sucrés, , salés, etc.), les transactions financières, les produits importés consommés par la classe moyenne et aisée, les appels téléphoniques, etc. Pour lui, il faut aussi mettre l'accent sur les soins primaires et préventifs. « Les soins préventifs ne doivent pas être considérés comme des dépenses supplémentaires. L'accent doit être mis sur les soins primaires. Il faut également que la qualité des soins soit la même partout. Celui qui paie pour sa couverture santé doit être satisfait des soins », a noté le président de Orphelins secours.

Dominique FADEGNON
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