La nouvelle réforme du secteur du transport terrestre émise, récemment, par le ministre des Transports, Gaoussou Touré, fait jaser. Elle fait état, à travers une convention avec l’Etat de Côte d’Ivoire, du transfert des compétences de toutes les structures étatiques exerçant dans le domaine des transports (SONATT, AGETU, OSER, SICTA, GUA, OFT) à une entreprise de droit colombien dénommée « Quipux Afrique », par le truchement de la Direction générale des transports terrestres et de la circulation (DGTTC). Cette entreprise sera donc chargée de la conception, l’ingénierie, le financement, la mise en place et l’exploitation d’un système de gestion intégrée qui regroupe les activités des acteurs de la circulation et du transport terrestre automoteur de Côte d’Ivoire. Au cours d’un point de presse, hier à son siège, le Groupement des Professionnels de Taxis-Compteurs (GPTC) s’est prononcé sur le sujet. « Même si l’ambition du ministère des Transports reste noble quant à la volonté de moderniser le secteur, nous, transporteurs, restons réservés et perplexes quant au succès d’une telle opération menée par le ministère de façon cavalière et solitaire, sans concertation préalable avec les acteurs et à la surprise générale », a relevé le président du GPTC, Coulibaly Adama. En effet, pour les propriétaires de taxi-compteurs, toute réforme initiée au profit des transporteurs sans leur avis, comporte ‘‘les germes de l’incompréhension et de l’opposition.’’. « Nous sommes bien curieux de comprendre en quoi la centralisation numérique des bases de données du secteur des transports peut lutter contre le racket, ou encore en quoi, elle peut faciliter la célérité des procédures quant à l’engouement humain déjà fortement manifesté aux portes des nombreuses structures existantes qui se retrouveraient concentrées aux portes d’une et une seule entreprise? Cette modernisation souhaitée ne deviendrait-elle pas par cette lourdeur monocentriste institutionnelle source d’engorgement, de lourdeur et de désordre ? », a demandé Coulibaly Adama. C’est pourquoi, en attendant l’approbation de la convention par décret présidentiel en Conseil des Ministres, le GPTC demande que le ministère organise une rencontre avec les organisations professionnelles du secteur pour une concertation franche.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé