Lever un coin de voile sur l’une des pages sombres de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. C’est ce qu’a fait hier le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, lors de la célébration du cinquantenaire de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) au siège de cette institution au Plateau. Pour avoir été l’un des garants du processus de sortie de crise, adossé à l’Accord politique de Ouaga, Guillaume Soro en qualité d’ancien Premier ministre et pour avoir géré aussi le portefeuille de la Communication, s’est voulu clair sur le rôle de certains médias étatiques. « Comme moi, vous avez suivi avec certainement beaucoup d’amertume la manipulation dont ont été souvent l’objet les organes de presse et les médias d’Etat dans notre pays. Certains ont quelques fois poussé la démesure dans la promotion de la haine et de la déchirure sociale, à un point tel que plusieurs années encore après les drames que nous avons vécues, nous en sommes à raccommoder patiemment le tissu social». Le disant, le président de l’Assemblée nationale, parrain de la cérémonie, s’est toutefois émerveillé devant «le professionnalisme et l'impartialité dont a fait preuve l'AIP durant les crises qui ont secoué notre pays.» Bien avant lui, la ministre de la Communication, Me Affoussiata Bamba Lamine a loué la clairvoyance des autorités en créant l’Aip qui « 50 ans d’existence après, est un véritable outil de développement.» Quant à Mme Barry Sana Oumou, Directrice de cette agence, elle a dit son ambition de «repositionner l’Aip dans l’univers médiatique ivoirien, voire sous régional.» Créée le 24 mai 1961, l’Aip totalise 53 ans d’existence avec un maillage du territoire ivoirien où elle compte plusieurs bureaux régionaux. Désormais arrimée à la modernité, dans la collecte et la diffusion de l’information de proximité, par la modification du décret l’instituant, aux bons soins du Chef de l’Etat, l’Aip se retrouve désormais sur les réseaux sociaux et des canaux modernes de diffusion.
Jean-Antoine Doudou
Jean-Antoine Doudou