Ce samedi 3 mai 2014, le monde de la presse s’est retrouvé au Plateau à la faveur de la célébration de la 21è édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Entre deux manifestations, les journalistes ivoiriens ont adressé leurs doléances au gouvernement. Nous vous proposons en intégralité, la réponse du gouvernement du Président Ouattara à leurs préoccupations, lue par le ministre de la Communication, porte-parole adjointe du gouvernement, Me Affoussiata Bamba-Lamine. C’était à la Maison de la Presse, au Plateau.
- Monsieur le Représentant résident de l’UNESCO en Côte d’Ivoire ;
- Messieurs les Présidents des organes de régulation et d’autorégulation ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des organisations professionnelles du secteur des médias ;
- Mesdames et Messieurs les journalistes et professionnels de la communication ;
- Chers invités,
Instituée le 20 décembre 1993 par l’UNESCO, la journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année à la date du 03 mai par la plupart des pays dont la Côte d’Ivoire.
En effet, notre pays qui ne déroge pas à cette règle, commémore cette année encore cet événement de dimension mondiale qui en est à sa 21ème édition.
Mesdames et Messieurs, je note avec vous que la liberté de la presse s’impose de plus en plus à tous les Etats comme l’un des indicateurs majeurs de la bonne gouvernance et un facteur de développement.
Le thème retenu par l’UNESCO pour la présente édition, intitulé « la liberté des médias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015 », corrobore cette double réalité.
En choisissant ce thème, l’UNESCO veut manifestement mettre en évidence le rôle des journalistes dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en prenant comme référence l’année 2015.
La Journée mondiale de la liberté de presse, comme vient de le rappeler le représentant résident de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, est l’occasion de :
- célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse ;
- évaluer la liberté de la presse ;
- se souvenir des journalistes tués parce qu’ils faisaient leur devoir.
La célébration de cette année met l’accent sur :
- des médias libres, facteurs de bonne gouvernance, d’autonomisation et d’éradication de la pauvreté ;
- l’état de droit, indispensable pour assurer la sécurité des journalistes et combattre l’impunité :
- un journalisme viable et professionnel ; partie intégrante du développement.
Afin d’atteindre ces objectifs, l’UNESCO insiste cette année sur le respect par les professionnels des médias des normes éthiques et déontologiques les plus élevées, comme étant l’infrastructure fondamentale dont la liberté d’expression a besoin pour exister.
Pour ce qui est de notre pays, le thème choisi est « Liberté de presse et développement: quels enjeux pour la Côte d’Ivoire en période pré-électorale ». Ici encore, il s’agit d’interpeller non seulement les professionnels des médias mais aussi les responsables politiques et les acteurs sociaux sur le rôle moteur que la liberté de la presse joue dans le développement politique, économique et social des nations.
Le Président de la Banque Africaine de Développement, Monsieur Donald Kaberuka, ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme ceci : « La liberté de la presse et le développement sont liés. Vous en manquez un et vous passez à côté des deux! Ce n’est que lorsque vous, les membres de la presse êtes libres, transparents et responsables qu’il peut y avoir du développement ».
Quant au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, il œuvre depuis son accession à la tête de l’Etat, pour la promotion des valeurs démocratiques, de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier.
En effet, en économiste émérite et en homme d’Etat averti, le Président de la république a toujours fait montre d’une grande sollicitude vis-à-vis de la presse nationale.
Nous pourrons citer entre autres l’organisation des Etats généraux de la presse les 29 et 30 août 2012, le vote par l’Assemblée Nationale en 2013 de la loi portant accès à l’information et aux documents d’intérêt public, l’appui financier et matériel du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) aux entreprises de presse, associations et syndicats.
Cette contribution du FSDP de 2011 à 2013 s’élève à environ un milliard neuf-cent vingt millions neuf cent cinquante et un mille neuf cent soixante-deux (1 920 951 962) FCFA, dont sept cent vingt-six (726) millions de francs CFA en 2013. Cette subvention a contribué à l’équipement des entreprises de presse et des organisations professionnelles, au renforcement des capacités des professionnels des médias et à l’augmentation du Fonds de garantie.
Le Conseil de Gestion du FSDP a également créé pour les entreprises de presse et de communication audiovisuelle un fond de garantie doté à ce jour d’environ 1 milliard 500 millions de FCFA et qui est malheureusement insuffisamment sollicité.
C’est pour avoir compris que l’exercice de la liberté de la presse est vain sans moyen, que l’Etat ivoirien a décidé de soutenir la presse nationale afin qu’elle puisse réellement jouir de sa liberté.
Je fais observer à tous ceux et à toutes celles qui refusent de reconnaitre ces efforts du Gouvernement faits en faveur de la presse ivoirienne que ce n’est pas le cas partout ailleurs. Dans certains pays, l’appui financier à la presse n’existe pas, quand c’est le cas, elle est réduite comme peau de chagrin, au point où on se demande comment la presse peut s’en sortir ? Regardez les pays africains autour de vous, pour vous apercevoir que la liberté de la pressée en Côte d’Ivoire est une réalité, et non une notion abstraite !
Certes, des efforts restent encore à faire sur le long chemin de la liberté de la presse, mais, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que la presse en Côte d’ivoire n’est pas baillonnée, encore moins muselée, et cela, nonobstant le militantisme politique avéré de certains journalistes qui confondent liberté de la presse et fantasme, et préfèrent parfois, la propagande à l’information!
Mesdames et Messieurs, au regard des énormes efforts financiers du Gouvernement en faveur de notre presse, l’on peut légitimement se poser la question de savoir, ce que fait la presse pour donner un sens à cette liberté qu’elle réclame à cor et à cri? Doit-on accepter l’inacceptable au nom de la liberté de la presse? Est-ce responsable de la part de certains journalistes, qui en toute connaissance de cause, mettent la vie d’autrui en danger, lorsqu’ils incitent les populations à consommer de la viande de brousse, quand on sait qu’en raison des risques de contamination par le virus d’Ebola, le Gouvernement en interdit la consommation? Est-ce faire preuve de liberté quand on récidive dans l’offense au Chef de l’Etat et qu’on porte ainsi atteinte à sa dignité?
Non, je ne le crois pas, c’est donc à juste titre, que les quotidiens «Aujourd’hui », « le Quotidien d’Abidjan », « Le Temps » et « Soir Info », ainsi que l’hebdomadaire « Bolkotch » ont été sanctionnés par le CNP pour non respect des règles de déontologie et d’éthique, sanctions qui ont d’ailleurs depuis, été relevées.
Mesdames et Messieurs, il est aisé de constater que la Côte d’Ivoire, depuis l’accession au pouvoir de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA n’a enregistré ni arrestation, ni emprisonnement, ni atteinte à l’intégrité physique, encore moins de morts de journalistes, dans l’exercice de leurs fonctions, du fait des pouvoirs publics.
Par ailleurs, de nombreux titres de presse, toutes catégories confondues (quotidiens, hebdomadaires, bimensuels, mensuels, magazines) continuent de paraître régulièrement, sauf ceux qui sont suspendus de temps à autre, par le Conseil National de la Presse (CNP), pour non-respect des règles de déontologie et d’éthique de leur métier.
Les correspondants de la presse internationale présents dans notre pays ont eux aussi jouit de cette liberté ; car en dépit des attaques répétées de certains des leurs contre les tenants actuels du pouvoir, ils n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque intimidation.
Mesdames et Messieurs, ces faits sont étayés par les statistiques suivantes fournies par le CNP et qui concernent la période allant de 2012 à 2013 :
- nombre de publications sur le marché: 78 à la date du 31 mars 2014 dont 25 quotidiens, 30 hebdomadaires et 23 mensuels ;
- nombre de journalistes emprisonnés : 00
- nombre de journalistes violentés (agressés) : 08
- nombre de journalistes victimes d’enlèvement par des inconnus: 01
- nombre d’entreprises de presse victimes de cambriolages: 05 (Notre Voie, Groupe Cyclone, AIP, Nord Sud, siège du journal Le Sport) ;
- nombre de journalistes tués : 01 dont les auteurs sont des bandits.
À ce stade de mon propos, je tiens à rappeler en matière de liberté de la presse d’où nous venons; il n’a échappé à personne que la Côte d’Ivoire occupait la 159ème place et a fait un bond en avant pour devenir 96ème du classement mondial de reporters sans frontières? Et, cela, même si elle a perdu 5 places aujourd’hui, il faut saluer les efforts qui sont faits pour qu’elle retrouve le peloton de tête.
C’est le lieu également de faire d´autres rappels et mises au point :
- la loi n° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse protège les journalistes dans notre pays. En effet, cette loi garantit l’exercice de la liberté de la presse (articles 1 et 4 pour les libertés de parution et de distribution), protège les sources d’information (article 28) et dépénalise les délits de presse (article 68) ;
- l’ouverture des médias publics à toutes les sensibilités est une réalité dans notre pays ;
- le décret portant nomination des membres du comité de gestion de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) a été bel et bien signé et n’attend qu’à être diffusé ;
- le licenciement économique intervenu à la RTI à viser à assainir la gestion financière peu reluisante héritée de l’ancienne direction ;
- la situation actuelle à Fraternité Matin fait l’objet d’une attention particulière de la tutelle ;
- le cautionnement à payer pour l’obtention d’une fréquence et la redevance annuelle forfaitaire seront soumis à la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), pour avis.
Au chapitre des perspectives qui constituent des priorités pour le Chef de l’Etat, on peut mentionner l’application effective et intégrale de la convention collective des journalistes professionnels, le renforcement de leurs capacités professionnelles, la libéralisation de l’espace télévisuel, le passage au numérique et l’amendement des deux lois jumelles de 2004 régissant les médias, pour tenir compte des évolutions.
Mesdames et Messieurs les professionnels des médias, tous ces efforts seront vains si en retour vous ne respectez pas les règles élémentaires de votre profession.
Le Gouvernement en appelle donc à votre professionnalisme et à votre sens des responsabilités. Arrêtez de demander ce que l’Etat peut faire pour vous en matière de liberté de la presse, mais plutôt, dites nous comment vous pouvez contribuez à faire de cette liberté un instrument au service du développement?
C’est pourquoi, je vous invite à méditer sur cette pensée du journaliste, homme politique et religieux français Henri Lacordaire qui affirme que : « la liberté n’est possible que dans un pays où le droit l’emporte sur les passions ». C’est ensemble que nous devons tracer les sillons d’une presse plus responsable, plus crédible et donc plus libre!
C’est seulement à ce prix, que notre presse participera pleinement au développement socio-économique de notre pays. Unis et solidaires, hommes politiques, professionnels des médias et de la communication et société civile de notre pays pourront relever ce challenge, car beaucoup reste encore à faire.
Mesdames et Messieurs, c’est sur cette exhortation que je voudrais clore mes propos, sans avoir mis à profit la présente commémoration, pour saluer la mémoire de tous les professionnels de médias du monde entier qui ont perdu la vie en menant le noble et passionnant métier de journaliste.
A toutes et à tous, je vous souhaite une bonne fête de la liberté.
Je vous remercie !
- Monsieur le Représentant résident de l’UNESCO en Côte d’Ivoire ;
- Messieurs les Présidents des organes de régulation et d’autorégulation ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des organisations professionnelles du secteur des médias ;
- Mesdames et Messieurs les journalistes et professionnels de la communication ;
- Chers invités,
Instituée le 20 décembre 1993 par l’UNESCO, la journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année à la date du 03 mai par la plupart des pays dont la Côte d’Ivoire.
En effet, notre pays qui ne déroge pas à cette règle, commémore cette année encore cet événement de dimension mondiale qui en est à sa 21ème édition.
Mesdames et Messieurs, je note avec vous que la liberté de la presse s’impose de plus en plus à tous les Etats comme l’un des indicateurs majeurs de la bonne gouvernance et un facteur de développement.
Le thème retenu par l’UNESCO pour la présente édition, intitulé « la liberté des médias pour un avenir meilleur : contribuer à l’agenda de développement post-2015 », corrobore cette double réalité.
En choisissant ce thème, l’UNESCO veut manifestement mettre en évidence le rôle des journalistes dans l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en prenant comme référence l’année 2015.
La Journée mondiale de la liberté de presse, comme vient de le rappeler le représentant résident de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, est l’occasion de :
- célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse ;
- évaluer la liberté de la presse ;
- se souvenir des journalistes tués parce qu’ils faisaient leur devoir.
La célébration de cette année met l’accent sur :
- des médias libres, facteurs de bonne gouvernance, d’autonomisation et d’éradication de la pauvreté ;
- l’état de droit, indispensable pour assurer la sécurité des journalistes et combattre l’impunité :
- un journalisme viable et professionnel ; partie intégrante du développement.
Afin d’atteindre ces objectifs, l’UNESCO insiste cette année sur le respect par les professionnels des médias des normes éthiques et déontologiques les plus élevées, comme étant l’infrastructure fondamentale dont la liberté d’expression a besoin pour exister.
Pour ce qui est de notre pays, le thème choisi est « Liberté de presse et développement: quels enjeux pour la Côte d’Ivoire en période pré-électorale ». Ici encore, il s’agit d’interpeller non seulement les professionnels des médias mais aussi les responsables politiques et les acteurs sociaux sur le rôle moteur que la liberté de la presse joue dans le développement politique, économique et social des nations.
Le Président de la Banque Africaine de Développement, Monsieur Donald Kaberuka, ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme ceci : « La liberté de la presse et le développement sont liés. Vous en manquez un et vous passez à côté des deux! Ce n’est que lorsque vous, les membres de la presse êtes libres, transparents et responsables qu’il peut y avoir du développement ».
Quant au Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, il œuvre depuis son accession à la tête de l’Etat, pour la promotion des valeurs démocratiques, de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier.
En effet, en économiste émérite et en homme d’Etat averti, le Président de la république a toujours fait montre d’une grande sollicitude vis-à-vis de la presse nationale.
Nous pourrons citer entre autres l’organisation des Etats généraux de la presse les 29 et 30 août 2012, le vote par l’Assemblée Nationale en 2013 de la loi portant accès à l’information et aux documents d’intérêt public, l’appui financier et matériel du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) aux entreprises de presse, associations et syndicats.
Cette contribution du FSDP de 2011 à 2013 s’élève à environ un milliard neuf-cent vingt millions neuf cent cinquante et un mille neuf cent soixante-deux (1 920 951 962) FCFA, dont sept cent vingt-six (726) millions de francs CFA en 2013. Cette subvention a contribué à l’équipement des entreprises de presse et des organisations professionnelles, au renforcement des capacités des professionnels des médias et à l’augmentation du Fonds de garantie.
Le Conseil de Gestion du FSDP a également créé pour les entreprises de presse et de communication audiovisuelle un fond de garantie doté à ce jour d’environ 1 milliard 500 millions de FCFA et qui est malheureusement insuffisamment sollicité.
C’est pour avoir compris que l’exercice de la liberté de la presse est vain sans moyen, que l’Etat ivoirien a décidé de soutenir la presse nationale afin qu’elle puisse réellement jouir de sa liberté.
Je fais observer à tous ceux et à toutes celles qui refusent de reconnaitre ces efforts du Gouvernement faits en faveur de la presse ivoirienne que ce n’est pas le cas partout ailleurs. Dans certains pays, l’appui financier à la presse n’existe pas, quand c’est le cas, elle est réduite comme peau de chagrin, au point où on se demande comment la presse peut s’en sortir ? Regardez les pays africains autour de vous, pour vous apercevoir que la liberté de la pressée en Côte d’Ivoire est une réalité, et non une notion abstraite !
Certes, des efforts restent encore à faire sur le long chemin de la liberté de la presse, mais, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que la presse en Côte d’ivoire n’est pas baillonnée, encore moins muselée, et cela, nonobstant le militantisme politique avéré de certains journalistes qui confondent liberté de la presse et fantasme, et préfèrent parfois, la propagande à l’information!
Mesdames et Messieurs, au regard des énormes efforts financiers du Gouvernement en faveur de notre presse, l’on peut légitimement se poser la question de savoir, ce que fait la presse pour donner un sens à cette liberté qu’elle réclame à cor et à cri? Doit-on accepter l’inacceptable au nom de la liberté de la presse? Est-ce responsable de la part de certains journalistes, qui en toute connaissance de cause, mettent la vie d’autrui en danger, lorsqu’ils incitent les populations à consommer de la viande de brousse, quand on sait qu’en raison des risques de contamination par le virus d’Ebola, le Gouvernement en interdit la consommation? Est-ce faire preuve de liberté quand on récidive dans l’offense au Chef de l’Etat et qu’on porte ainsi atteinte à sa dignité?
Non, je ne le crois pas, c’est donc à juste titre, que les quotidiens «Aujourd’hui », « le Quotidien d’Abidjan », « Le Temps » et « Soir Info », ainsi que l’hebdomadaire « Bolkotch » ont été sanctionnés par le CNP pour non respect des règles de déontologie et d’éthique, sanctions qui ont d’ailleurs depuis, été relevées.
Mesdames et Messieurs, il est aisé de constater que la Côte d’Ivoire, depuis l’accession au pouvoir de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA n’a enregistré ni arrestation, ni emprisonnement, ni atteinte à l’intégrité physique, encore moins de morts de journalistes, dans l’exercice de leurs fonctions, du fait des pouvoirs publics.
Par ailleurs, de nombreux titres de presse, toutes catégories confondues (quotidiens, hebdomadaires, bimensuels, mensuels, magazines) continuent de paraître régulièrement, sauf ceux qui sont suspendus de temps à autre, par le Conseil National de la Presse (CNP), pour non-respect des règles de déontologie et d’éthique de leur métier.
Les correspondants de la presse internationale présents dans notre pays ont eux aussi jouit de cette liberté ; car en dépit des attaques répétées de certains des leurs contre les tenants actuels du pouvoir, ils n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque intimidation.
Mesdames et Messieurs, ces faits sont étayés par les statistiques suivantes fournies par le CNP et qui concernent la période allant de 2012 à 2013 :
- nombre de publications sur le marché: 78 à la date du 31 mars 2014 dont 25 quotidiens, 30 hebdomadaires et 23 mensuels ;
- nombre de journalistes emprisonnés : 00
- nombre de journalistes violentés (agressés) : 08
- nombre de journalistes victimes d’enlèvement par des inconnus: 01
- nombre d’entreprises de presse victimes de cambriolages: 05 (Notre Voie, Groupe Cyclone, AIP, Nord Sud, siège du journal Le Sport) ;
- nombre de journalistes tués : 01 dont les auteurs sont des bandits.
À ce stade de mon propos, je tiens à rappeler en matière de liberté de la presse d’où nous venons; il n’a échappé à personne que la Côte d’Ivoire occupait la 159ème place et a fait un bond en avant pour devenir 96ème du classement mondial de reporters sans frontières? Et, cela, même si elle a perdu 5 places aujourd’hui, il faut saluer les efforts qui sont faits pour qu’elle retrouve le peloton de tête.
C’est le lieu également de faire d´autres rappels et mises au point :
- la loi n° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse protège les journalistes dans notre pays. En effet, cette loi garantit l’exercice de la liberté de la presse (articles 1 et 4 pour les libertés de parution et de distribution), protège les sources d’information (article 28) et dépénalise les délits de presse (article 68) ;
- l’ouverture des médias publics à toutes les sensibilités est une réalité dans notre pays ;
- le décret portant nomination des membres du comité de gestion de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) a été bel et bien signé et n’attend qu’à être diffusé ;
- le licenciement économique intervenu à la RTI à viser à assainir la gestion financière peu reluisante héritée de l’ancienne direction ;
- la situation actuelle à Fraternité Matin fait l’objet d’une attention particulière de la tutelle ;
- le cautionnement à payer pour l’obtention d’une fréquence et la redevance annuelle forfaitaire seront soumis à la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), pour avis.
Au chapitre des perspectives qui constituent des priorités pour le Chef de l’Etat, on peut mentionner l’application effective et intégrale de la convention collective des journalistes professionnels, le renforcement de leurs capacités professionnelles, la libéralisation de l’espace télévisuel, le passage au numérique et l’amendement des deux lois jumelles de 2004 régissant les médias, pour tenir compte des évolutions.
Mesdames et Messieurs les professionnels des médias, tous ces efforts seront vains si en retour vous ne respectez pas les règles élémentaires de votre profession.
Le Gouvernement en appelle donc à votre professionnalisme et à votre sens des responsabilités. Arrêtez de demander ce que l’Etat peut faire pour vous en matière de liberté de la presse, mais plutôt, dites nous comment vous pouvez contribuez à faire de cette liberté un instrument au service du développement?
C’est pourquoi, je vous invite à méditer sur cette pensée du journaliste, homme politique et religieux français Henri Lacordaire qui affirme que : « la liberté n’est possible que dans un pays où le droit l’emporte sur les passions ». C’est ensemble que nous devons tracer les sillons d’une presse plus responsable, plus crédible et donc plus libre!
C’est seulement à ce prix, que notre presse participera pleinement au développement socio-économique de notre pays. Unis et solidaires, hommes politiques, professionnels des médias et de la communication et société civile de notre pays pourront relever ce challenge, car beaucoup reste encore à faire.
Mesdames et Messieurs, c’est sur cette exhortation que je voudrais clore mes propos, sans avoir mis à profit la présente commémoration, pour saluer la mémoire de tous les professionnels de médias du monde entier qui ont perdu la vie en menant le noble et passionnant métier de journaliste.
A toutes et à tous, je vous souhaite une bonne fête de la liberté.
Je vous remercie !