Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) ne veut pas appliquer la valeur du point (1800) de la convention collective des journalistes indiquée par le Conseil national de presse (Cnp), le 31 juillet prochain. Une situation qui soulève le courroux de nombreux rédacteurs.
Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) est catégorique : pas d’application de la convention collective des journalistes à 1800 points à partir du 31 juillet prochain. Ce, malgré la décision du Conseil national de la presse (Cnp), le 7 mai dernier, de maintenir cet indice, à la sortie de la rencontre entre les patrons de presse et les deux syndicats de la presse privée. Le Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) et le Syndicat autonome des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Saappci), selon la déclaration du Gepci, avaient exigé que les entreprises appliquent la convention dans son intégralité, ou à défaut, fassent passer la valeur du point à 1800 dès fin mai ou juin. De leur côté, les patrons ont souhaité faire passer la valeur du point de 1400 à 1600 et faire bénéficier à l’ensemble des employés du secteur une assurance-maladie d’une couverture de 80%, qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2015. Suite à la prise de position de l’organe de régulation, (qui fait office de médiateur, c’est selon) de faire appliquer les 1800 points dès juillet, le Gepci croit que la structure de Raphaël Lakpé «est sorti du cadre de la médiation». Qu’en pensent les journalistes ?
Un comité de soutien au Cnp
Il suffisait de regarder le visage de ceux qui ont couvert le point-presse du Gepci à Adjamé et d’écouter les commentaires pour comprendre leur indignation. Surtout, lorsque le conférencier, Amédée Assi, qui a soutenu bec et ongles que les entreprises de presse sont en faillite, alors que lui se paye le luxe de monter dans une cylindrée pour quitter les lieux. «Regardez la voiture dans laquelle il roule, avec ça, il refuse de bien nous payer», a commenté un rédacteur. Pour un autre journaliste, il s’agit ni plus ni moins d’hommes d’affaires et non des patrons de presse. «Ils clament tous les jours que les journaux ne s’achètent pas. Mais ils investissent dans le secteur et créent de nouveaux titres», a-t-il argumenté. Les travailleurs du secteur sont unanimes pour dire qu’au regard des diplômes qu’on exige pour intégrer une rédaction et pour obtenir la carte de journaliste professionnel et de professionnel de la communication, il est logique de relever les salaires. C’est pourquoi, pour cet autre rédacteur, cette rallonge proposée par le Gepci est de trop. «Le problème ne date pas d’aujourd’hui, et il y a eu beaucoup de propositions. Et depuis, c’est le statu quo. Le Cnp a décidé d’avancer pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette affaire», a-t-il souligné. Un employé du secteur que nous avons joint, hier, reste sceptique quant à l’assurance-maladie que proposent les propriétaires des entreprises de presse. «Pour moi, c’est un leurre. C’est pour ne pas payer les gens», a-t-il déploré, toujours sous le sceau de l’anonymat. Toutefois, la prudence étant mère de sûreté, certains journalistes souhaitent qu’on reste dans le cadre de la négociation. «Il faut continuer à dialoguer pour trouver la meilleure formule. Il faut qu’il y ait des améliorations au niveau des salaires», a souhaité un salarié. Selon lui, il est primordial d’éviter le bras de fer en mettant l’accent sur le dialogue.
Continuer la négociation
«Car si on les oblige, a-t-il souligné, c’est sûr qu’ils vont chercher à déplacer le problème et on retournera à la case départ». Un journaliste présent à la conférence de presse du Gepci lundi a estimé que si on s’en tient à la démonstration du président de cette structure, on ne peut pas tenir rigueur aux patrons. Pour lui, tant qu’on n’est pas informé de la santé des entreprises de presse, c’est leur faire un faux procès que de leur imposer des choses. Il invite de ce fait le Cnp à maîtriser tous les contours de cette situation avant d’adopter une position ferme. Régulateur ou médiateur ? Le rôle du Cnp divise, car il endosse une double responsabilité dans cette affaire.
Sanou A.
Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) est catégorique : pas d’application de la convention collective des journalistes à 1800 points à partir du 31 juillet prochain. Ce, malgré la décision du Conseil national de la presse (Cnp), le 7 mai dernier, de maintenir cet indice, à la sortie de la rencontre entre les patrons de presse et les deux syndicats de la presse privée. Le Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci) et le Syndicat autonome des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Saappci), selon la déclaration du Gepci, avaient exigé que les entreprises appliquent la convention dans son intégralité, ou à défaut, fassent passer la valeur du point à 1800 dès fin mai ou juin. De leur côté, les patrons ont souhaité faire passer la valeur du point de 1400 à 1600 et faire bénéficier à l’ensemble des employés du secteur une assurance-maladie d’une couverture de 80%, qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2015. Suite à la prise de position de l’organe de régulation, (qui fait office de médiateur, c’est selon) de faire appliquer les 1800 points dès juillet, le Gepci croit que la structure de Raphaël Lakpé «est sorti du cadre de la médiation». Qu’en pensent les journalistes ?
Un comité de soutien au Cnp
Il suffisait de regarder le visage de ceux qui ont couvert le point-presse du Gepci à Adjamé et d’écouter les commentaires pour comprendre leur indignation. Surtout, lorsque le conférencier, Amédée Assi, qui a soutenu bec et ongles que les entreprises de presse sont en faillite, alors que lui se paye le luxe de monter dans une cylindrée pour quitter les lieux. «Regardez la voiture dans laquelle il roule, avec ça, il refuse de bien nous payer», a commenté un rédacteur. Pour un autre journaliste, il s’agit ni plus ni moins d’hommes d’affaires et non des patrons de presse. «Ils clament tous les jours que les journaux ne s’achètent pas. Mais ils investissent dans le secteur et créent de nouveaux titres», a-t-il argumenté. Les travailleurs du secteur sont unanimes pour dire qu’au regard des diplômes qu’on exige pour intégrer une rédaction et pour obtenir la carte de journaliste professionnel et de professionnel de la communication, il est logique de relever les salaires. C’est pourquoi, pour cet autre rédacteur, cette rallonge proposée par le Gepci est de trop. «Le problème ne date pas d’aujourd’hui, et il y a eu beaucoup de propositions. Et depuis, c’est le statu quo. Le Cnp a décidé d’avancer pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette affaire», a-t-il souligné. Un employé du secteur que nous avons joint, hier, reste sceptique quant à l’assurance-maladie que proposent les propriétaires des entreprises de presse. «Pour moi, c’est un leurre. C’est pour ne pas payer les gens», a-t-il déploré, toujours sous le sceau de l’anonymat. Toutefois, la prudence étant mère de sûreté, certains journalistes souhaitent qu’on reste dans le cadre de la négociation. «Il faut continuer à dialoguer pour trouver la meilleure formule. Il faut qu’il y ait des améliorations au niveau des salaires», a souhaité un salarié. Selon lui, il est primordial d’éviter le bras de fer en mettant l’accent sur le dialogue.
Continuer la négociation
«Car si on les oblige, a-t-il souligné, c’est sûr qu’ils vont chercher à déplacer le problème et on retournera à la case départ». Un journaliste présent à la conférence de presse du Gepci lundi a estimé que si on s’en tient à la démonstration du président de cette structure, on ne peut pas tenir rigueur aux patrons. Pour lui, tant qu’on n’est pas informé de la santé des entreprises de presse, c’est leur faire un faux procès que de leur imposer des choses. Il invite de ce fait le Cnp à maîtriser tous les contours de cette situation avant d’adopter une position ferme. Régulateur ou médiateur ? Le rôle du Cnp divise, car il endosse une double responsabilité dans cette affaire.
Sanou A.