A qui dédiez-vous ce prix ?
Je dédie ce prix à feu mon père Marie Bernard Koissy qui m’a transmise le virus de la radio. Ensuite à tous les grands professionnels de la RTI qui m’ont appris et fait aimer le métier: Fernand Didia, Tony Adiatou, Maurice Yao Konan, Pol Dokui, Brigitte Obrou... Je ne les oublierai jamais. Merci à eux de m’avoir permis de réaliser mon rêve de faire de la radio et d’aller au-delà de mon rêve en devenant manager.
Pour vous, qu'est-ce qui justifie votre distinction ?
Ce qui justifie ce prix, c’est, je crois, la reconnaissance officielle de mon mérite, de mon travail, de mon apport à ce secteur, de ma persévérance. Je me sens honorée, à titre costume, comme disait le grand frère Georges Tai Benson, l’année de mes 50 ans et mes 15 ans de radio (Cocody FM 98.5)...Merci à tous ceux qui ont cru en moi, qui m’ont accompagnée et qui m’accompagnent encore dans ce formidable voyage radiophonique. ..
A 50 ans, vous êtes encore distinguée comme excellente manager, quel est votre secret ?
Mais il n’y a pas d’âge pour être excellent, vous savez. Mon secret, c’est la passion qui m’anime au quotidien. Quand on aime ce qu’on fait, on trouve toujours les ressources pour réaliser et vivre sa passion. Je suis une passionnée du travail. Je n’ai pas d’heure, pas de limite, pas de week-end, pas de vie en dehors de ma radio...Merci Seigneur de me donner cette énergie. Je lui rends gloire.
Réalisé par
A. Dinguy’s N
Interview avec Gaoté Guy Marc, ancien international ivoirien :
« Drogba, Kolo, Zokora…, partez !»
« L’Africa a besoin de nouvelles personnes avec de nouvelles idées »
Gaoté Guy Marc est champion d’Afrique avec l’Asec d’Abidjan en 1998. Après avoir fait les beaux jours du football ivoirien, il s’est reconverti en entraîneur. Dans cette interview, il s’étend sur l’actualité du football ivoirien.
Que devenez-vous après avoir fait les beaux jours du football ivoirien ?
Après avoir remporté la Champion’s League avec l’Asec, je suis parti en France où j’ai évolué dans le Championnat de France amateur(CFA). Après, je suis revenu à Abidjan pour jouer, avant d’aller au Maroc. Où j’ai raccroché pour un problème de santé. J’ai eu un problème au genou, un croisé de ligaments. C’est ce qui m’a éloigné des stades. Depuis la saison dernière, je me suis engagé dans le métier d’entraîneur. J’ai commencé par un club de D3, en l’occurrence Santa Cruz. Un club qui s’est maintenu en D3. Et là, il n’y a pas longtemps, je viens d’être coopté pour coacher l’équipe réserve de l’Africa Sport.
Parlant de l’Africa, ces deux dernières années, le club a été secoué par des crises. En tant qu’ancien de l’Africa, qu’est-ce que cela vous a-t-il fait ?
Je dirai que je n’étais pas totalement en retrait, parce que sous l’ère Koné Cheick Oumar, j’étais l’intendant de l’Africa Sports. Après, j’ai dû partir pour certains problèmes. C’est regrettable. C’est avec un pincement au cœur, qu’aujourd’hui, j’aborde le sujet Africa. Ce que le club Vert et Rouge vit aujourd’hui, ne lui ressemble pas. J’ai été athlète à l’Africa. Aujourd’hui, je suis entraîneur. J’avoue que ce n’est pas beau d’entendre et de voir ce qui se passe à l’Africa.
Quelle solution préconisez-vous pour éviter toutes ces crises à l’Africa ?
Je pense que c’est un problème d’organisation. Il faut réorganiser l’Africa. Il faut ramener de nouvelles personnes avec de nouvelles et de très bonnes idées pour pouvoir faire avancer ce club. Il faut remettre une organisation en place pour faire venir des sponsors, faire venir des gens qui ont les moyens, des possibilités pour pouvoir faire avancer ce club.
Pensez-vous qu’en l’état actuel des choses, ce sera compliqué pour le redémarrage de l’Africa ?
Je pense qu’avec Vagba, une petite organisation est en train de se mettre en place avec certaines personnes que je sais et dont je tais les noms. Parce que ces personnes n’ont jamais voulu se présenter. Ça promet et il y a un petit espoir.
Comment voyez-vous le niveau du football ivoirien aujourd’hui, comparativement à votre époque ?
Le football, à notre époque, comparativement à aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. Nous, quand on jouait au football, on jouait d’abord parce que c’était une passion pour nous. Parce qu’on aimait le football. Et quand on jouait, on jouait avec le cœur, les tripes. On ne jouait pas tout de suite pour de l’argent. Aujourd’hui, ce n’est pas pareil. Aujourd’hui, c’est l’argent tout de suite. Et puis les joueurs n’ont pas le talent qu’il faut. Ils n’ont pas le fighting spirit, comme on le dit.
Quel a été votre parcours dans le football?
J’ai 5 sélections avec les Eléphants. Deux sélections avec les Espoirs et trois sélections avec l’équipe A.
Les Eléphants sont encore sortis au premier tour du Mondial 2014 alors que tout le monde espérait au moins le deuxième tour cette fois. Un commentaire ?
Sincèrement, j’ai très mal pour cette génération. Parce que quand on prend ces joueurs individuellement, le potentiel qu’on a, on n’en trouve pas dans d’autres pays. Même dans des clubs européens. Toute modestie mise à part, on a un bon groupe. Mais aujourd’hui, le problème de ces jeunes, c’est le problème de personne, de leadership. Avec ces problèmes, même le meilleur entraîneur du monde ne réussira pas. Et quand c’est comme ça au football, ça ne peut pas marcher. Une équipe qui n’est pas soudée ne peut pas avancer. Ce n’est pas possible. Et moi, ça me fait très mal parce que ces jeunes-là ont le talent qu’il faut. Malheureusement, on ne le ressent pas dans notre équipe nationale. Et c’est dommage.
Après l’élimination des Eléphants, il est question du renouvellement de l’équipe. Pensez-vous que les ténors tels que Drogba, Kolo, Maestro… devraient encore revenir ?
Moi, je pense qu’il faut carrément faire un balayage. Il faut refaire l’équipe. Il faut prendre des jeunes à qui on peut faire confiance sur au moins deux ans et espérer quelque chose. Il faut refaire carrément cette équipe. Les autres ont eu leur chance, ils ont eu leur temps. Les hommes passent, le football demeure. Il faut donner la chance aux autres. Aujourd’hui, à cause de ces soi-disant ténors et cadres-là, on a barré la voie à certains jeunes joueurs qui sont restés aujourd’hui dans l’anonymat. Et ça, ce n’est pas bon. Il y a eu Abdoulaye Traoré, il est parti. Aujourd’hui, il y a Drogba, qu’il parte. Il faut donner la chance aux autres.
Après le départ de Sabri Lamouchi, il est question de trouver un nouveau sélectionneur aux Eléphants. Selon vous, quel serait le sélectionneur idéal pour Ivoiriens ?
En Côte d’Ivoire, on a des gens qui ont joué au football. Il faut leur faire confiance. Je prends le cas de Gouaméné Alain. Mon choix se porte sur lui. Je veux qu’on lui donne sa chance. Il est Ivoirien, il a joué pour la Côte d’Ivoire. Je pense qu’on peut lui donner sa chance.
Qu’est-ce que le football vous a apporté ?
Le football m’a apporté beaucoup de choses. Le football m’a apporté la vie que je mène en ce moment. Et il continue de m’apporter. Je vais commencer mes diplômes d’entraîneur.
Nous sommes tentés de vous demander ce que vous avez réalisé.
Je ne dirai pas tout de suite ce que j’ai réalisé. Mais je dirai que ça va. J’ai une vie tranquille. Je suis en tout cas à l’abri de besoin. Je dis merci à Dieu et merci au football.
Quels ont été vos meilleurs et vos pires moments dans votre carrière de footballeur ?
Le meilleur moment de ma carrière, c’est le jour où j’ai remporté la champion’s League avec l’Asec en 1998. Le pire moment, c’est quand j’ai pris une blessure au genou au stade Félix Houphouët-Boigny, lors d’une rencontre Asec-Africa. Depuis lors, je l’ai trainée jusqu’à ce que je raccroche. Parce que je n’ai jamais voulu me faire opérer.
Quelles sont vos relations avec les footballeurs de votre génération?
Nous avons de très bonnes relations. Notamment avec Maxime Gouaméné, Dao Lacina, Badra Aliou, Cyrille Domauraud. Mais je suis plus ami à Kalou Bonaventure. On partage beaucoup de moments ensemble.
Un projet ensemble avec Kalou Bonaventure ?
Oui, mais pas tout de suite. Je dirai jusqu’à l’année prochaine.
Pouvons-nous avoir la primeur de ce projet ?
Non, on garde le secret pour l’instant. Mon dernier mot, c’est qu’il faut réorganiser même la Fédération. Il faut penser à la formation. Une très bonne formation surtout parce que c’est la base. C’est à partir de cela qu’on pourra parler aujourd’hui et demain de la Côte d'Ivoire dans le football. Je dis merci à ma femme Talina Amari qui me soutient beaucoup.
Interview réalisée par Francis Aké
Je dédie ce prix à feu mon père Marie Bernard Koissy qui m’a transmise le virus de la radio. Ensuite à tous les grands professionnels de la RTI qui m’ont appris et fait aimer le métier: Fernand Didia, Tony Adiatou, Maurice Yao Konan, Pol Dokui, Brigitte Obrou... Je ne les oublierai jamais. Merci à eux de m’avoir permis de réaliser mon rêve de faire de la radio et d’aller au-delà de mon rêve en devenant manager.
Pour vous, qu'est-ce qui justifie votre distinction ?
Ce qui justifie ce prix, c’est, je crois, la reconnaissance officielle de mon mérite, de mon travail, de mon apport à ce secteur, de ma persévérance. Je me sens honorée, à titre costume, comme disait le grand frère Georges Tai Benson, l’année de mes 50 ans et mes 15 ans de radio (Cocody FM 98.5)...Merci à tous ceux qui ont cru en moi, qui m’ont accompagnée et qui m’accompagnent encore dans ce formidable voyage radiophonique. ..
A 50 ans, vous êtes encore distinguée comme excellente manager, quel est votre secret ?
Mais il n’y a pas d’âge pour être excellent, vous savez. Mon secret, c’est la passion qui m’anime au quotidien. Quand on aime ce qu’on fait, on trouve toujours les ressources pour réaliser et vivre sa passion. Je suis une passionnée du travail. Je n’ai pas d’heure, pas de limite, pas de week-end, pas de vie en dehors de ma radio...Merci Seigneur de me donner cette énergie. Je lui rends gloire.
Réalisé par
A. Dinguy’s N
Interview avec Gaoté Guy Marc, ancien international ivoirien :
« Drogba, Kolo, Zokora…, partez !»
« L’Africa a besoin de nouvelles personnes avec de nouvelles idées »
Gaoté Guy Marc est champion d’Afrique avec l’Asec d’Abidjan en 1998. Après avoir fait les beaux jours du football ivoirien, il s’est reconverti en entraîneur. Dans cette interview, il s’étend sur l’actualité du football ivoirien.
Que devenez-vous après avoir fait les beaux jours du football ivoirien ?
Après avoir remporté la Champion’s League avec l’Asec, je suis parti en France où j’ai évolué dans le Championnat de France amateur(CFA). Après, je suis revenu à Abidjan pour jouer, avant d’aller au Maroc. Où j’ai raccroché pour un problème de santé. J’ai eu un problème au genou, un croisé de ligaments. C’est ce qui m’a éloigné des stades. Depuis la saison dernière, je me suis engagé dans le métier d’entraîneur. J’ai commencé par un club de D3, en l’occurrence Santa Cruz. Un club qui s’est maintenu en D3. Et là, il n’y a pas longtemps, je viens d’être coopté pour coacher l’équipe réserve de l’Africa Sport.
Parlant de l’Africa, ces deux dernières années, le club a été secoué par des crises. En tant qu’ancien de l’Africa, qu’est-ce que cela vous a-t-il fait ?
Je dirai que je n’étais pas totalement en retrait, parce que sous l’ère Koné Cheick Oumar, j’étais l’intendant de l’Africa Sports. Après, j’ai dû partir pour certains problèmes. C’est regrettable. C’est avec un pincement au cœur, qu’aujourd’hui, j’aborde le sujet Africa. Ce que le club Vert et Rouge vit aujourd’hui, ne lui ressemble pas. J’ai été athlète à l’Africa. Aujourd’hui, je suis entraîneur. J’avoue que ce n’est pas beau d’entendre et de voir ce qui se passe à l’Africa.
Quelle solution préconisez-vous pour éviter toutes ces crises à l’Africa ?
Je pense que c’est un problème d’organisation. Il faut réorganiser l’Africa. Il faut ramener de nouvelles personnes avec de nouvelles et de très bonnes idées pour pouvoir faire avancer ce club. Il faut remettre une organisation en place pour faire venir des sponsors, faire venir des gens qui ont les moyens, des possibilités pour pouvoir faire avancer ce club.
Pensez-vous qu’en l’état actuel des choses, ce sera compliqué pour le redémarrage de l’Africa ?
Je pense qu’avec Vagba, une petite organisation est en train de se mettre en place avec certaines personnes que je sais et dont je tais les noms. Parce que ces personnes n’ont jamais voulu se présenter. Ça promet et il y a un petit espoir.
Comment voyez-vous le niveau du football ivoirien aujourd’hui, comparativement à votre époque ?
Le football, à notre époque, comparativement à aujourd’hui, c’est le jour et la nuit. Nous, quand on jouait au football, on jouait d’abord parce que c’était une passion pour nous. Parce qu’on aimait le football. Et quand on jouait, on jouait avec le cœur, les tripes. On ne jouait pas tout de suite pour de l’argent. Aujourd’hui, ce n’est pas pareil. Aujourd’hui, c’est l’argent tout de suite. Et puis les joueurs n’ont pas le talent qu’il faut. Ils n’ont pas le fighting spirit, comme on le dit.
Quel a été votre parcours dans le football?
J’ai 5 sélections avec les Eléphants. Deux sélections avec les Espoirs et trois sélections avec l’équipe A.
Les Eléphants sont encore sortis au premier tour du Mondial 2014 alors que tout le monde espérait au moins le deuxième tour cette fois. Un commentaire ?
Sincèrement, j’ai très mal pour cette génération. Parce que quand on prend ces joueurs individuellement, le potentiel qu’on a, on n’en trouve pas dans d’autres pays. Même dans des clubs européens. Toute modestie mise à part, on a un bon groupe. Mais aujourd’hui, le problème de ces jeunes, c’est le problème de personne, de leadership. Avec ces problèmes, même le meilleur entraîneur du monde ne réussira pas. Et quand c’est comme ça au football, ça ne peut pas marcher. Une équipe qui n’est pas soudée ne peut pas avancer. Ce n’est pas possible. Et moi, ça me fait très mal parce que ces jeunes-là ont le talent qu’il faut. Malheureusement, on ne le ressent pas dans notre équipe nationale. Et c’est dommage.
Après l’élimination des Eléphants, il est question du renouvellement de l’équipe. Pensez-vous que les ténors tels que Drogba, Kolo, Maestro… devraient encore revenir ?
Moi, je pense qu’il faut carrément faire un balayage. Il faut refaire l’équipe. Il faut prendre des jeunes à qui on peut faire confiance sur au moins deux ans et espérer quelque chose. Il faut refaire carrément cette équipe. Les autres ont eu leur chance, ils ont eu leur temps. Les hommes passent, le football demeure. Il faut donner la chance aux autres. Aujourd’hui, à cause de ces soi-disant ténors et cadres-là, on a barré la voie à certains jeunes joueurs qui sont restés aujourd’hui dans l’anonymat. Et ça, ce n’est pas bon. Il y a eu Abdoulaye Traoré, il est parti. Aujourd’hui, il y a Drogba, qu’il parte. Il faut donner la chance aux autres.
Après le départ de Sabri Lamouchi, il est question de trouver un nouveau sélectionneur aux Eléphants. Selon vous, quel serait le sélectionneur idéal pour Ivoiriens ?
En Côte d’Ivoire, on a des gens qui ont joué au football. Il faut leur faire confiance. Je prends le cas de Gouaméné Alain. Mon choix se porte sur lui. Je veux qu’on lui donne sa chance. Il est Ivoirien, il a joué pour la Côte d’Ivoire. Je pense qu’on peut lui donner sa chance.
Qu’est-ce que le football vous a apporté ?
Le football m’a apporté beaucoup de choses. Le football m’a apporté la vie que je mène en ce moment. Et il continue de m’apporter. Je vais commencer mes diplômes d’entraîneur.
Nous sommes tentés de vous demander ce que vous avez réalisé.
Je ne dirai pas tout de suite ce que j’ai réalisé. Mais je dirai que ça va. J’ai une vie tranquille. Je suis en tout cas à l’abri de besoin. Je dis merci à Dieu et merci au football.
Quels ont été vos meilleurs et vos pires moments dans votre carrière de footballeur ?
Le meilleur moment de ma carrière, c’est le jour où j’ai remporté la champion’s League avec l’Asec en 1998. Le pire moment, c’est quand j’ai pris une blessure au genou au stade Félix Houphouët-Boigny, lors d’une rencontre Asec-Africa. Depuis lors, je l’ai trainée jusqu’à ce que je raccroche. Parce que je n’ai jamais voulu me faire opérer.
Quelles sont vos relations avec les footballeurs de votre génération?
Nous avons de très bonnes relations. Notamment avec Maxime Gouaméné, Dao Lacina, Badra Aliou, Cyrille Domauraud. Mais je suis plus ami à Kalou Bonaventure. On partage beaucoup de moments ensemble.
Un projet ensemble avec Kalou Bonaventure ?
Oui, mais pas tout de suite. Je dirai jusqu’à l’année prochaine.
Pouvons-nous avoir la primeur de ce projet ?
Non, on garde le secret pour l’instant. Mon dernier mot, c’est qu’il faut réorganiser même la Fédération. Il faut penser à la formation. Une très bonne formation surtout parce que c’est la base. C’est à partir de cela qu’on pourra parler aujourd’hui et demain de la Côte d'Ivoire dans le football. Je dis merci à ma femme Talina Amari qui me soutient beaucoup.
Interview réalisée par Francis Aké