A l’occasion de la 6e édition du Partenariat public-privé (Ppp) en Afrique qui s’est tenue à Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire les 19, 20 et 21 novembre 2014, le directeur des Opérations, bureau du vice-président de la Banque islamique de développement (Bid) s’est prêté aux questions de Fratmat.info
Ces dernières décennies votre institution s’oriente de plus en plus vers les projets structurants en Afrique. A Combien peut-on estimer les montants décaissés par la banque pour relever l’économie de ces pays ?
C’est difficile pour moi de donner un chiffre ici. Parce que je n’ai pas les statistiques devant moi. La Banque islamique, c’est une banque qui a 40 ans. Et depuis, nous aidons. Et donc nous finançons beaucoup de projets dans tous les secteurs: agricole, éducation et dans les infrastructures. En Côte d’Ivoire, on a financé des projets dans l’agriculture, on a financé l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, le centre de cardiologie de Bouaké, des écoles techniques à l’ouest et a Bouaké aussi, et nous avons récemment financé des écoles professionnelles dans l’agriculture. Donc on finance dans tous les secteurs mais c’est difficile pour moi aujourd’hui de vous donner un nombre à cette conférence.
Quelle approche la Banque islamique de développement propose par rapport au partenariat public-privé ?
Notre mission en fait c’est d’aider nos pays membres. On joue un rôle de facilitateur, c’est-à-dire qu’on assiste le pays a préparer des documents qui sont bancables. On apporte des ressources financières propres de la banque et on apporte avec nous d’autres financiers particulièrement, les bailleurs de fonds arabes qui viennent avec nous, financer les projets. Donc nous avons les 3 types d’interventions dans les pays c’est à dire, il y a la préparation du document banquable, on apporte notre financement propre et maintenant à côté, il y a le financement de nos bailleurs de fond.
La banque islamique est-elle seulement là pour les pays dits islamiques ?
La banque islamique a 27 pays membres de l’Afrique au sud du Sahara.
Bien que ces pays ne soient pas des pays islamiques c’est à dire ayant plus de 75% de population musulmane ?
Non, non il suffit d’être membre de la conférence islamique qui est basée à Djeddah et puis après demander a adhérer a la banque islamique. Le critère c’est d’être d’abord membre de la conférence islamique. Si tu es membre, tu es éligible à être membre de la banque islamique. Nous avons des pays comme le Mozambique, qui a environ 20% de musulmans, il y a le Gabon qui est membre, il y a l’Ouganda qui est membre. En Afrique de l’ouest, c’est seulement le Ghana et le Liberia qui ne sont pas membres. Tous les autres pays sont membres de la Banque islamique.
Avec les nouvelles performances réalisées par les pays africains dans le Doing business, pourrait-on s’attendre à une multiplication de votre appui envers le continent ? Si oui dans quels secteurs prioritairement ?
Bien sûre parce que, disons que la Banque islamique de développement est une banque de solidarité. Je peux vous donner un exemple lorsqu’il y a eu la guerre ou les problèmes en Côte d’ivoire, tout le monde est parti sauf notre institution. Nous regardons d’abord ce qui nous intéresse, la couche la plus pauvre. Donc ce sont ces personnes-là qui nous intéressent à priori. Ce n’est pas seulement cette avancée dans le Doing business qui nous intéresse. En tant qu’institution on peut aider un pays.
Est-ce que parce qu’il est monté d’un cran qu’on va augmenter les ressources ?
Non, on regarde les besoins du pays. S’il faut faire des reformes on va les aider à faire ces réformes, s’il faut faire des investissements spécifiques on fera les investissements spécifiques. Nos investissements ne sont pas seulement nécessairement liés au Doing Business de la Banque Mondiale. C’est plutôt le besoin du pays et surtout les ressources que nous, nous avons à notre disponibilité pour investir. Donc comme je le disais tantôt, lorsqu’il y a eu la guerre en Côte d’ivoire, nous étions là. Si en ce moment on regardait le Doing Business on ne serait pas venu. On aurait fait comme tous les autres.
Mais nous on se dit que c’est quand il y a des difficultés, quand il y a des problèmes, c’est en ce moment que les pays doivent être aidés. On a pas de couleur politique, ni d’idéologie, on ne s’intéresse pas de savoir qui est président ou bien quel parti domine. Ce qui nous intéresse c’est cette population là aujourd’hui qui a besoin de nous qui est là, qui a besoin de la banque islamique. Elle a besoin d’eau, d’électricité, Il faut qu’elle mange. Quel que soit la couleur politique, quel que soit le chef de l’Etat, cette population-là a besoin de nous.
C’est essentiellement ce qui nous motive : quels sont les besoins ? Et qu’est-ce qu’on peut apporter ?
Cela veut-il dire que vous n’avez pas de secteur prioritaire ?
On a des secteurs prioritaires. Il y a des secteurs où on ne s’engage pas. Mais généralement, les secteurs prioritaires sont comme dans toutes les institutions, On suit les priorités du pays. Quel que soit le pays ils ont un document de stratégie, ils ont leurs stratégies. Donc on essaie de s’aligner vis-à-vis de cette stratégie. Mais cependant, nous n’avons pas les ressources, personne n’a toutes les ressources pour répondre au besoin de la stratégie. Donc on regarde la stratégie du pays, on regarde les prêteurs de la banque, nos capacités, on essaie de faire un alignement et on accompagne. Un exemple très simple, dans chaque pays l’éducation, la santé, les infrastructures sont les priorités. Et généralement ce que nous faisons, c’est l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures qui sont les principaux secteurs d’intervention de la banque.
Merci beaucoup Monsieur Diallo, pour terminer que diriez-vous des perspectives en Afrique ?
Bon ! vous savez, moi j’ai travaillé pour la Bad où j’y suis resté 10ans. Et maintenant je suis à la Banque Islamique. La Banque Islamique, c’est la seule institution multilatérale de cette envergure dont tous les pays sont bénéficiaires des financements et tous les pays sont financés. Chaque pays donne de l’argent et chaque pays aussi bénéficie de ce financement. On n’a pas de membre. Nos membres sont les pays régionaux et non régionaux comme le veut l’institution.
Et la banque a été créée pour une question de solidarité, pour aider le peuple, Nous sommes tous dans l’organe des institutions islamiques, la conférence islamique, nous avons des pays qui sont riches et des pays qui sont pauvres. Il faut que cette institution soit une institution de solidarité pour créer un moyen afin que les pays qui sont riches aident les pays qui sont moins riches. Donc c’est ça la philosophie de la banque. Ce n’est pas pour essayer de dominer ou de faire quoi que ce soit. C’est de pouvoir aider ces pays-là. Donc en fait c’est l’esprit, il n’y a pas de philosophie, il n’y a pas d’idéologie pour dire que moi je suis plus riche et donc je ne dois pas financer. C’est la solidarité qui définit cette institution. Ce qui la différencie des autres institutions multilatérales.
Ces dernières décennies votre institution s’oriente de plus en plus vers les projets structurants en Afrique. A Combien peut-on estimer les montants décaissés par la banque pour relever l’économie de ces pays ?
C’est difficile pour moi de donner un chiffre ici. Parce que je n’ai pas les statistiques devant moi. La Banque islamique, c’est une banque qui a 40 ans. Et depuis, nous aidons. Et donc nous finançons beaucoup de projets dans tous les secteurs: agricole, éducation et dans les infrastructures. En Côte d’Ivoire, on a financé des projets dans l’agriculture, on a financé l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, le centre de cardiologie de Bouaké, des écoles techniques à l’ouest et a Bouaké aussi, et nous avons récemment financé des écoles professionnelles dans l’agriculture. Donc on finance dans tous les secteurs mais c’est difficile pour moi aujourd’hui de vous donner un nombre à cette conférence.
Quelle approche la Banque islamique de développement propose par rapport au partenariat public-privé ?
Notre mission en fait c’est d’aider nos pays membres. On joue un rôle de facilitateur, c’est-à-dire qu’on assiste le pays a préparer des documents qui sont bancables. On apporte des ressources financières propres de la banque et on apporte avec nous d’autres financiers particulièrement, les bailleurs de fonds arabes qui viennent avec nous, financer les projets. Donc nous avons les 3 types d’interventions dans les pays c’est à dire, il y a la préparation du document banquable, on apporte notre financement propre et maintenant à côté, il y a le financement de nos bailleurs de fond.
La banque islamique est-elle seulement là pour les pays dits islamiques ?
La banque islamique a 27 pays membres de l’Afrique au sud du Sahara.
Bien que ces pays ne soient pas des pays islamiques c’est à dire ayant plus de 75% de population musulmane ?
Non, non il suffit d’être membre de la conférence islamique qui est basée à Djeddah et puis après demander a adhérer a la banque islamique. Le critère c’est d’être d’abord membre de la conférence islamique. Si tu es membre, tu es éligible à être membre de la banque islamique. Nous avons des pays comme le Mozambique, qui a environ 20% de musulmans, il y a le Gabon qui est membre, il y a l’Ouganda qui est membre. En Afrique de l’ouest, c’est seulement le Ghana et le Liberia qui ne sont pas membres. Tous les autres pays sont membres de la Banque islamique.
Avec les nouvelles performances réalisées par les pays africains dans le Doing business, pourrait-on s’attendre à une multiplication de votre appui envers le continent ? Si oui dans quels secteurs prioritairement ?
Bien sûre parce que, disons que la Banque islamique de développement est une banque de solidarité. Je peux vous donner un exemple lorsqu’il y a eu la guerre ou les problèmes en Côte d’ivoire, tout le monde est parti sauf notre institution. Nous regardons d’abord ce qui nous intéresse, la couche la plus pauvre. Donc ce sont ces personnes-là qui nous intéressent à priori. Ce n’est pas seulement cette avancée dans le Doing business qui nous intéresse. En tant qu’institution on peut aider un pays.
Est-ce que parce qu’il est monté d’un cran qu’on va augmenter les ressources ?
Non, on regarde les besoins du pays. S’il faut faire des reformes on va les aider à faire ces réformes, s’il faut faire des investissements spécifiques on fera les investissements spécifiques. Nos investissements ne sont pas seulement nécessairement liés au Doing Business de la Banque Mondiale. C’est plutôt le besoin du pays et surtout les ressources que nous, nous avons à notre disponibilité pour investir. Donc comme je le disais tantôt, lorsqu’il y a eu la guerre en Côte d’ivoire, nous étions là. Si en ce moment on regardait le Doing Business on ne serait pas venu. On aurait fait comme tous les autres.
Mais nous on se dit que c’est quand il y a des difficultés, quand il y a des problèmes, c’est en ce moment que les pays doivent être aidés. On a pas de couleur politique, ni d’idéologie, on ne s’intéresse pas de savoir qui est président ou bien quel parti domine. Ce qui nous intéresse c’est cette population là aujourd’hui qui a besoin de nous qui est là, qui a besoin de la banque islamique. Elle a besoin d’eau, d’électricité, Il faut qu’elle mange. Quel que soit la couleur politique, quel que soit le chef de l’Etat, cette population-là a besoin de nous.
C’est essentiellement ce qui nous motive : quels sont les besoins ? Et qu’est-ce qu’on peut apporter ?
Cela veut-il dire que vous n’avez pas de secteur prioritaire ?
On a des secteurs prioritaires. Il y a des secteurs où on ne s’engage pas. Mais généralement, les secteurs prioritaires sont comme dans toutes les institutions, On suit les priorités du pays. Quel que soit le pays ils ont un document de stratégie, ils ont leurs stratégies. Donc on essaie de s’aligner vis-à-vis de cette stratégie. Mais cependant, nous n’avons pas les ressources, personne n’a toutes les ressources pour répondre au besoin de la stratégie. Donc on regarde la stratégie du pays, on regarde les prêteurs de la banque, nos capacités, on essaie de faire un alignement et on accompagne. Un exemple très simple, dans chaque pays l’éducation, la santé, les infrastructures sont les priorités. Et généralement ce que nous faisons, c’est l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures qui sont les principaux secteurs d’intervention de la banque.
Merci beaucoup Monsieur Diallo, pour terminer que diriez-vous des perspectives en Afrique ?
Bon ! vous savez, moi j’ai travaillé pour la Bad où j’y suis resté 10ans. Et maintenant je suis à la Banque Islamique. La Banque Islamique, c’est la seule institution multilatérale de cette envergure dont tous les pays sont bénéficiaires des financements et tous les pays sont financés. Chaque pays donne de l’argent et chaque pays aussi bénéficie de ce financement. On n’a pas de membre. Nos membres sont les pays régionaux et non régionaux comme le veut l’institution.
Et la banque a été créée pour une question de solidarité, pour aider le peuple, Nous sommes tous dans l’organe des institutions islamiques, la conférence islamique, nous avons des pays qui sont riches et des pays qui sont pauvres. Il faut que cette institution soit une institution de solidarité pour créer un moyen afin que les pays qui sont riches aident les pays qui sont moins riches. Donc c’est ça la philosophie de la banque. Ce n’est pas pour essayer de dominer ou de faire quoi que ce soit. C’est de pouvoir aider ces pays-là. Donc en fait c’est l’esprit, il n’y a pas de philosophie, il n’y a pas d’idéologie pour dire que moi je suis plus riche et donc je ne dois pas financer. C’est la solidarité qui définit cette institution. Ce qui la différencie des autres institutions multilatérales.