Présidentielle 2015/ Stéphane Kipré : « C’est possible de battre Ouattara démocratiquement»

A moins de 9 mois de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, Stéphane Kipré, président de l'Union de nouvelles générations (Ung), a lancé un appel à l'union de tous les partis d'opposition. A l'occasion de l'installation de la section Ung France, le samedi 8 février dernier, l'ancien président des jeunes du Mfa a réclamé des élections justes, libres et transparentes. «Si notre but est de faire partir Ouattara du pouvoir en 2015, changeons notre comportement et engageons-nous résolument dans la lutte pour obtenir des élections libres et transparentes. C’est possible de battre Ouattara démocratiquement car son bilan est nul comparé aux différences promesses qu’il avait faites », a-t-il indiqué. «Certains camarades pensent que nous devons participer aux élections à venir. Nous, nous pensons qu’on peut participer. Il y a une grande différence entre les deux termes. Cela exprime le fait que nous ne sommes pas opposés radicalement à cette éventualité mais nous ne voulons pas y aller pour juste faire de la figuration afin de plaire à certains diplomates», a-t-il ajouté. Selon lui, le régime Ouattara ne s’investit pas pleinement dans la réconciliation en posant les actes pour décrisper l’atmosphère politique et sociale dans le pays parce qu'il n'a pas intérêt à ce que la paix sociale revienne. En clair, pour M. Kipré, Ouattara et son gouvernement entretiennent les antagonismes parce que leur bilan n’est pas reluisant. La politique de logement, de l'emploi jeunes, de santé, de l'école, aucune promesse n'a été tenue par le président de la République, estime l'orateur. «Voici autant de promesses non tenues qui constituent à mon sens les raisons pour lesquelles Ouattara peut être battu par n’importe quel candidat sérieux aux prochaines élections si elles sont démocratiques. C’est parce qu’il est conscient de son échec qu’il nous impose la dictature féroce qui a cours dans notre pays. Ouattara a menti aux Ivoiriens et craint de payer la facture. J’en appelle à un sursaut national et citoyen de tous les leaders qui sont pour le faire partir du pouvoir et non pour l’escorter. Mettons-nous ensemble et battons nous dès à présent pour obtenir plus de liberté et de transparence », poursuit Stéphane Kipré. Le phénomène d’enlèvement d'enfants a été aussi au cœur de sa déclaration. Sur ce sujet, le leader de l'Ung dénonce l’attitude suspecte du gouvernement qui autorise une manifestation en solidarité aux journalistes de Charlie Hebdo assassinés par des extrémistes musulmans mais refuse aux mères ivoiriennes de marcher pour crier leur ras-le-bol face à cette situation. «Pourquoi leurs réactions laissent penser qu’ils en savent plus que ce qu’ils n’affirment en réalité ? Comment peut-on dire à ces mères dont les enfants ont été mutilés que c’est juste de la rumeur ? Mais pourquoi dans ce cas Anne Ouloto a t-elle offert un million à chaque famille des victimes ? », s'interroge-t-il avant de demander au gouvernement d’agir avec responsabilité pour interpeller les vrais auteurs et éviter que des innocents ne soient lynchés dans les rues. Le représentant de l'Ung section France se nomme Freddy N'Guessan.