Abidjan – Dans un brouhaha infini de voix d’exposants, de visiteurs, d’officiels et d’anonymes de toutes catégories amplifié par les sons distillés dans les haut-parleurs, la TV SARA ou par les vrombissements des engins, un tour des différents stands dressés à l’occasion de la 3ème édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2015) qui se déroule sur un site de 8 ha vers l’aéroport international d’Abidjan laisse entrevoir une diversité d’ambitions au niveau des participants.
Ressuscité après 16 ans de léthargie -les deux premières éditons du SARA ayant eu lieu respectivement en 1997 et 1999- le SARA 2015 a suscité un certain engouement auprès de centaines d’exposants issus d’horizons divers pour diverses raisons.
« Nous sommes venus au SARA pour voir comment ça se passe… », admet Mme Amani Frédérique du Groupement d’intérêt économique (GIE) Vivre’Ivoire de Tiassalé. En l’absence de sa « patronne » qui s’était éloignée momentanément du stand, la brave paysanne explique dans un Français approximatif, qu’elle est chargée de la vente des produits dont une partie est exposée.
Des pastèques, des aubergines, du poivron, du piment, du choux, de la banane plantain et bien d’autres vivres sont produits par les 18 membres du GIE. Lorsque la production est vendue, une partie de l’argent est reversée au GIE, fait-elle savoir. Le SARA, « c’est bien, c’est très très bien, grâce à Dieu », conclut-elle.
A quelques pas de son stand, un autre où sont assis trois jeunes dont une demoiselle. Dans les va-et-vient ambiants, ceux-ci semblent s’ennuyer. Ivorian Rubber Group (IRG) est une structure créée seulement en 2013. Ou plutôt « depuis 2013 », raconte son responsable Transit, transport, Logistique, Yedoh Lath, qui ajoute que le groupe est basé aux Deux-Plateaux les perles, dans la commune de Cocody (Abidjan).
Porté sur les fonts baptismaux par des Ivoiriens, précise le jeune homme, Ivorian Rubber Group est un holding composé de deux sociétés. L’une, IRG qui exporte le caoutchouc et l’autre, Ivorian Cashew Industry (ICI), le cajou.
« Au SARA, nous espérons avoir plusieurs partenaires, des bailleurs de fonds pour nous aider dans nos projets », décline-t-il à la reporter de l’AIP. Ces projets, révèle-t-il, c’est la construction d’usines et faire de la fabrication de pneus.
Société anonyme au capital de 10 millions FCFA, IRC a été créée le 19 septembre 2013 par Dr Aman Ali. Son domaine de prédilection est le négoce, l’achat, l’import-export de matériel végétal hévéicole et de produit d’entretien des plantations d’hévéa; l’encadrement et l’assistance technique aux planteurs d’hévéa, la production sur site du matériel végétal; la consommation de tous produits dérivés du caoutchouc naturel.
Quant à ICI, il a pour objectif principal d’être le leader en approvisionnement et transformation de l’anacarde sur le marché ivoirien et à l’international, mettant l’accent sur l’encadrement et l’assistance technique des planteurs d’anacarde; participer à l’ambition du Président de la République de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Autre stand, autre réalité. Au contraire du carré de Ivorian Rubber Group, celui de l’Intercoton. Le responsable Communication de l’Association interprofessionnelle de la filière coton de Côte d’Ivoire, Laurent Fihox, expliquait alors, à la mi-journée de samedi, que depuis l’ouverture officielle du SARA 2015 la veille, déjà 130 personnes sont venues à son stand pour poser des questions, recueillir des informations sur la filière.
« On reçoit tout le monde, aussi bien des paysans que des intellectuels », répond-il lorsqu’on lui demande le profil des visiteurs. Il ajoute qu’il y a suffisamment de documentation à mettre à leur disposition.
Au stand du Centre national de recherche agronomique (CNRA), le chercheur en agronomie, Lekadou Tacra, indique qu’il y est donné des informations sur les résultats de la recherche notamment concernant les variétés de maïs, de manioc, de régimes de graine de palme et de banane plantain, en vulgarisation. Il regrette que les résultats des travaux de recherche effectués par le CNRA ne soient pas suffisamment sus du grand public, une situation que le SARA va corriger en partie.
Divers stands reçoivent aussi leurs curieux : le Conseil du café-cacao, le Conseil du coton–anacarde, le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), mais aussi le Port autonome d’Abidjan (PAA), des banques et assurances, des compagnies aériennes dont Air Côte d’Ivoire et Ethiopian Airlines, REDD+ (Réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts).
Un autre pavillon est réservé aux exposants venus des pays étrangers dont le Burkina Faso, le Mali, le Niger.
Aux côtés des différents stands occupés par divers promoteurs des secteurs de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, des eaux et forêts, sont visibles ceux des grands groupes agro-industriels.
Le groupe Nestlé y dresse trois stations. La 1ère présente tout ce qui concerne la science des plants relatif au processus de recherche sur le cacao, le café et le manioc, entre autres, ainsi que le processus d’accompagnement des planteurs et celui de la transformation. La 2ème station est en rapport avec les usines et la 3ème intègre la recherche en rapport avec les céréales.
« Tout cela contribue à la promotion de l’agriculture durable », résume Kané Omaro, ajoutant qu’en plus du stand, un espace gastronomique dédié à la dégustation gratuite « à gogo » est ouvert sur le site du SARA ainsi qu’un marché où sont vendus des produits Nestlé à des prix compétitifs.
Au stand de SIFCA, sponsor officiel du SARA 2015, Ibrahim Ouattara fait savoir que le groupe n’est pas venu pour présenter ce qu’il fait habituellement, mais pour montrer que « pour SIFCA, l’agriculture de demain, c’est aujourd’hui ».
« Nous sommes venus pour montrer que nous sommes dans l’innovation, l’adaptation de l’agriculture aux NTIC » à travers le développement du système "SIG", poursuit-il, annonçant toutefois une alternance, tous les trois jours, de la présentation des filières hévéa, huile et sucre.
M. Ouattara laisse alors le soin à Daniel Thomas, directeur géomatique de Comafrique Technologies (filiale de SIFCA), d’expliquer le SIG (Système d’informations géographiques). Celui-ci déclare vendre de la technologie, ce qui apporte beaucoup dans l’agriculture.
Par exemple, le SIG permet le suivi des plantations industrielles et villageoises, de suivre les mouvements des engins, de gérer les ressources humaines et les infrastructures de façon précise. Il ajoute disposer de drones permettant d’avoir des informations détaillées liées à l’exploitation.
Le SARA draine du monde tant au niveau des stands que des activités scientifiques. « La seule fausse note, c’est la chaleur », fulmine un exposant trempé de sueur. C’est que, dit-il, on a transposé en Côte d’Ivoire des stands venus du Maroc où il fait froid, sans chercher à les adapter à notre climat.
En outre, il a été donné de constater des interruptions d’électricité, comme ce fut le cas lors de la cérémonie officielle d’ouverture, vendredi, pendant le discours du ministre ivoirien de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa. Et ce, devant les autorités marocaines et ivoiriennes, en l’occurrence le Premier ministre marocain, Abdel-Ilah Benkirane et le Président ivoirien, Alassane Ouattara.
La plupart des participants interrogés espèrent que les organisateurs vont rectifier le tir à ce niveau d’ici la fin du Salon, le 12 avril.
(AIP)
cmas
Ressuscité après 16 ans de léthargie -les deux premières éditons du SARA ayant eu lieu respectivement en 1997 et 1999- le SARA 2015 a suscité un certain engouement auprès de centaines d’exposants issus d’horizons divers pour diverses raisons.
« Nous sommes venus au SARA pour voir comment ça se passe… », admet Mme Amani Frédérique du Groupement d’intérêt économique (GIE) Vivre’Ivoire de Tiassalé. En l’absence de sa « patronne » qui s’était éloignée momentanément du stand, la brave paysanne explique dans un Français approximatif, qu’elle est chargée de la vente des produits dont une partie est exposée.
Des pastèques, des aubergines, du poivron, du piment, du choux, de la banane plantain et bien d’autres vivres sont produits par les 18 membres du GIE. Lorsque la production est vendue, une partie de l’argent est reversée au GIE, fait-elle savoir. Le SARA, « c’est bien, c’est très très bien, grâce à Dieu », conclut-elle.
A quelques pas de son stand, un autre où sont assis trois jeunes dont une demoiselle. Dans les va-et-vient ambiants, ceux-ci semblent s’ennuyer. Ivorian Rubber Group (IRG) est une structure créée seulement en 2013. Ou plutôt « depuis 2013 », raconte son responsable Transit, transport, Logistique, Yedoh Lath, qui ajoute que le groupe est basé aux Deux-Plateaux les perles, dans la commune de Cocody (Abidjan).
Porté sur les fonts baptismaux par des Ivoiriens, précise le jeune homme, Ivorian Rubber Group est un holding composé de deux sociétés. L’une, IRG qui exporte le caoutchouc et l’autre, Ivorian Cashew Industry (ICI), le cajou.
« Au SARA, nous espérons avoir plusieurs partenaires, des bailleurs de fonds pour nous aider dans nos projets », décline-t-il à la reporter de l’AIP. Ces projets, révèle-t-il, c’est la construction d’usines et faire de la fabrication de pneus.
Société anonyme au capital de 10 millions FCFA, IRC a été créée le 19 septembre 2013 par Dr Aman Ali. Son domaine de prédilection est le négoce, l’achat, l’import-export de matériel végétal hévéicole et de produit d’entretien des plantations d’hévéa; l’encadrement et l’assistance technique aux planteurs d’hévéa, la production sur site du matériel végétal; la consommation de tous produits dérivés du caoutchouc naturel.
Quant à ICI, il a pour objectif principal d’être le leader en approvisionnement et transformation de l’anacarde sur le marché ivoirien et à l’international, mettant l’accent sur l’encadrement et l’assistance technique des planteurs d’anacarde; participer à l’ambition du Président de la République de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
Autre stand, autre réalité. Au contraire du carré de Ivorian Rubber Group, celui de l’Intercoton. Le responsable Communication de l’Association interprofessionnelle de la filière coton de Côte d’Ivoire, Laurent Fihox, expliquait alors, à la mi-journée de samedi, que depuis l’ouverture officielle du SARA 2015 la veille, déjà 130 personnes sont venues à son stand pour poser des questions, recueillir des informations sur la filière.
« On reçoit tout le monde, aussi bien des paysans que des intellectuels », répond-il lorsqu’on lui demande le profil des visiteurs. Il ajoute qu’il y a suffisamment de documentation à mettre à leur disposition.
Au stand du Centre national de recherche agronomique (CNRA), le chercheur en agronomie, Lekadou Tacra, indique qu’il y est donné des informations sur les résultats de la recherche notamment concernant les variétés de maïs, de manioc, de régimes de graine de palme et de banane plantain, en vulgarisation. Il regrette que les résultats des travaux de recherche effectués par le CNRA ne soient pas suffisamment sus du grand public, une situation que le SARA va corriger en partie.
Divers stands reçoivent aussi leurs curieux : le Conseil du café-cacao, le Conseil du coton–anacarde, le Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles (FIRCA), mais aussi le Port autonome d’Abidjan (PAA), des banques et assurances, des compagnies aériennes dont Air Côte d’Ivoire et Ethiopian Airlines, REDD+ (Réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et de la dégradation des forêts).
Un autre pavillon est réservé aux exposants venus des pays étrangers dont le Burkina Faso, le Mali, le Niger.
Aux côtés des différents stands occupés par divers promoteurs des secteurs de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, des eaux et forêts, sont visibles ceux des grands groupes agro-industriels.
Le groupe Nestlé y dresse trois stations. La 1ère présente tout ce qui concerne la science des plants relatif au processus de recherche sur le cacao, le café et le manioc, entre autres, ainsi que le processus d’accompagnement des planteurs et celui de la transformation. La 2ème station est en rapport avec les usines et la 3ème intègre la recherche en rapport avec les céréales.
« Tout cela contribue à la promotion de l’agriculture durable », résume Kané Omaro, ajoutant qu’en plus du stand, un espace gastronomique dédié à la dégustation gratuite « à gogo » est ouvert sur le site du SARA ainsi qu’un marché où sont vendus des produits Nestlé à des prix compétitifs.
Au stand de SIFCA, sponsor officiel du SARA 2015, Ibrahim Ouattara fait savoir que le groupe n’est pas venu pour présenter ce qu’il fait habituellement, mais pour montrer que « pour SIFCA, l’agriculture de demain, c’est aujourd’hui ».
« Nous sommes venus pour montrer que nous sommes dans l’innovation, l’adaptation de l’agriculture aux NTIC » à travers le développement du système "SIG", poursuit-il, annonçant toutefois une alternance, tous les trois jours, de la présentation des filières hévéa, huile et sucre.
M. Ouattara laisse alors le soin à Daniel Thomas, directeur géomatique de Comafrique Technologies (filiale de SIFCA), d’expliquer le SIG (Système d’informations géographiques). Celui-ci déclare vendre de la technologie, ce qui apporte beaucoup dans l’agriculture.
Par exemple, le SIG permet le suivi des plantations industrielles et villageoises, de suivre les mouvements des engins, de gérer les ressources humaines et les infrastructures de façon précise. Il ajoute disposer de drones permettant d’avoir des informations détaillées liées à l’exploitation.
Le SARA draine du monde tant au niveau des stands que des activités scientifiques. « La seule fausse note, c’est la chaleur », fulmine un exposant trempé de sueur. C’est que, dit-il, on a transposé en Côte d’Ivoire des stands venus du Maroc où il fait froid, sans chercher à les adapter à notre climat.
En outre, il a été donné de constater des interruptions d’électricité, comme ce fut le cas lors de la cérémonie officielle d’ouverture, vendredi, pendant le discours du ministre ivoirien de l’Agriculture, Coulibaly Mamadou Sangafowa. Et ce, devant les autorités marocaines et ivoiriennes, en l’occurrence le Premier ministre marocain, Abdel-Ilah Benkirane et le Président ivoirien, Alassane Ouattara.
La plupart des participants interrogés espèrent que les organisateurs vont rectifier le tir à ce niveau d’ici la fin du Salon, le 12 avril.
(AIP)
cmas