Après l’annonce du voyage de Affi N’guessan et Sangaré Abou Drahamane à La Haye, l’on s’attendait à l’enterrement de la hache de guerre au FPI. Que nenni. La décision de Justice du vendredi 3 avril n’a fait qu’aggraver la situation.
Le bicéphalisme au Front populaire ivoirien (FPI) est sur le point de non retour. A sept mois des joutes électorales, le navire FPI continue de prendre l’eau de toutes parts. Le dernier rebondissement de cette hydre est la saisine du président statutaire Pascal Affi N’guessan. Suite à laquelle, la Justice a interdit les frondeurs d’utiliser le logo et le sigle de ce parti, sous peine d’une amende de 10 millions de Fcfa à chaque usage. Si Affi se dit "soulagé" par la décision de justice qui le reconnaît comme le président de ce parti, ce soulagement n’est pas partagé par le meneur de la fronde Abou Drahamane Sangaré. Qui affirmait après la décision de justice: « On peut gagner des procès mais… ce sont les militants du Fpi qui vont me rendre justice ! ». C’est dire que son camp et lui sont prêts à aller jusqu’au bout. « Personne ne peut m’interdire d’aller au contact des militants du Fpi », a-t-il répliqué. Mieux, il a procédé à un réaménagent technique. A la faveur d’un comité central extraordinaire tenu le samedi 4 avril, Laurent Akoun a été nommé en qualité de président par intérim, assurant l’intérim d’Aboudramane Sangaré, lui-même anciennement intérimaire. Koné Boubacar a été également nommé secrétaire général par intérim en lieu et place d’Alphonse Douaty. Une riposte à la décision de Justice. C’est le cas de le dire, les frondeurs ne décolèrent pas. Pis, ils veulent en découdre avec Pascal Affi N’guessan.
La présidentielle n’est pas à l’ordre du jour
Plongé dans la division, le FPI est absent des débats politiques. La modification du code électoral, la constitution de la Commission électorale indépendante (CEI), l’éligibilité du président Alassane Ouattara etc. sont des questions sur lesquelles, le FPI demeure muet. Car préoccupé par le conflit de leadership entre Affi et Sangaré. Ainsi, à sept mois des consultations générales, le candidat du parti n’est pas encore désigné. Tandis que l’adversaire, le RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix) fait bloc autour de la candidature unique de Alassane Ouattara, le congrès du FPI est relégué aux calendres grecs.
La coalition de l’opposition bat de l’aile
L’effondrement du FPI dépeint sur la coalition de l’opposition. Annoncée par un véritable matraquage médiatique, celle-ci semble avoir du mal à décoller. Le projet grandeur nature s’avère être, pour l’heure, un pétard mouillé. Tant la désignation d’un chef de file de l’opposition divise. Il ne pouvait en être autrement quand le principal parti de l’opposition baigne lui-même dans le bicéphalisme. Ainsi, avant de se liguer contre Ouattara, chaque parti fait son chemin. Kouadio Konan Bertin (KKB) et les irréductibles prêchent à Paris. Le FPI lave son linge sale au Tribunal. Quant au cavalier solitaire, Mamadou Koulibaly, il fait des sorties sporadiques depuis sa coquille pour se prononcer sur l’actualité politique. Tous attendent certainement la veille des élections pour présenter aux Ivoiriens leurs programmes de gouvernement.
Les militants déboussolés
Le cœur meurtri de voir leur parti politique en lambeaux, les militants du FPI observent impuissamment le feuilleton Affi-Sangaré. Dont ils ignorent le dénouement. En face, ils contemplent les réalisations du président Alassane Ouattara. Dont le bilan les confond davantage. Accrochés à l’hypothétique libération de Laurent Gbagbo, ils ont les yeux rivés vers la Haye tant la réalité du parti laisse à désirer. Tandis que les modérés veulent se refaire une santé après avoir tout perdu pendant la crise postélectorale de 2010, les téméraires ne veulent faire aucune concession au régime en place. Car enfermés dans le concept ‘‘Gbagbo ou rien’’. C’est du reste le véritable point d’achoppement entre les leaders Affi et Sangaré. Une question de stratégie et non idéologique selon Affi N’guessan. N’empêche qu’aucun projet ne leur est présenté. Encore moins une orientation. Le parti les prépare sans doute au boycott de la présidentielle 2015.
Ouattara, le grand gagnant
La fracture de l’opposition ne peut être profitable qu’au président candidat Alassane Ouattara. Candidat déclaré de son parti politique le RDR (Rassemblement des républicains), il jouit également du soutien des partis alliés du RHDP. Et se prépare pour la convention de cette plate-forme politique le 25 avril à Yamoussoukro. Cette date marquera le début de la campagne politique. Toute chose pour dire que l’horizon est dégagé pour Alassane Ouattara. C’est donc à juste titre que ses sofas soutiennent que son véritable adversaire est le taux de participation. Il est certes vrai qu’aucune élection n’est gagnée d’avance. Mais l’opposition ivoirienne, telle qu’elle se présente à quelques mois de la présidentielle, ne devrait pas faire de l’ombre à Alassane Ouattara. Qui ne cesse d’engranger de la popularité. Car auréolé de son bilan honorable. Un taux de participation supérieur au 80 % de la dernière élection présidentielle et une victoire écrasante sont les véritables raisons susceptibles de priver Alassane Ouattara de dormir les points fermés.
Cyrille Nahin
Le bicéphalisme au Front populaire ivoirien (FPI) est sur le point de non retour. A sept mois des joutes électorales, le navire FPI continue de prendre l’eau de toutes parts. Le dernier rebondissement de cette hydre est la saisine du président statutaire Pascal Affi N’guessan. Suite à laquelle, la Justice a interdit les frondeurs d’utiliser le logo et le sigle de ce parti, sous peine d’une amende de 10 millions de Fcfa à chaque usage. Si Affi se dit "soulagé" par la décision de justice qui le reconnaît comme le président de ce parti, ce soulagement n’est pas partagé par le meneur de la fronde Abou Drahamane Sangaré. Qui affirmait après la décision de justice: « On peut gagner des procès mais… ce sont les militants du Fpi qui vont me rendre justice ! ». C’est dire que son camp et lui sont prêts à aller jusqu’au bout. « Personne ne peut m’interdire d’aller au contact des militants du Fpi », a-t-il répliqué. Mieux, il a procédé à un réaménagent technique. A la faveur d’un comité central extraordinaire tenu le samedi 4 avril, Laurent Akoun a été nommé en qualité de président par intérim, assurant l’intérim d’Aboudramane Sangaré, lui-même anciennement intérimaire. Koné Boubacar a été également nommé secrétaire général par intérim en lieu et place d’Alphonse Douaty. Une riposte à la décision de Justice. C’est le cas de le dire, les frondeurs ne décolèrent pas. Pis, ils veulent en découdre avec Pascal Affi N’guessan.
La présidentielle n’est pas à l’ordre du jour
Plongé dans la division, le FPI est absent des débats politiques. La modification du code électoral, la constitution de la Commission électorale indépendante (CEI), l’éligibilité du président Alassane Ouattara etc. sont des questions sur lesquelles, le FPI demeure muet. Car préoccupé par le conflit de leadership entre Affi et Sangaré. Ainsi, à sept mois des consultations générales, le candidat du parti n’est pas encore désigné. Tandis que l’adversaire, le RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix) fait bloc autour de la candidature unique de Alassane Ouattara, le congrès du FPI est relégué aux calendres grecs.
La coalition de l’opposition bat de l’aile
L’effondrement du FPI dépeint sur la coalition de l’opposition. Annoncée par un véritable matraquage médiatique, celle-ci semble avoir du mal à décoller. Le projet grandeur nature s’avère être, pour l’heure, un pétard mouillé. Tant la désignation d’un chef de file de l’opposition divise. Il ne pouvait en être autrement quand le principal parti de l’opposition baigne lui-même dans le bicéphalisme. Ainsi, avant de se liguer contre Ouattara, chaque parti fait son chemin. Kouadio Konan Bertin (KKB) et les irréductibles prêchent à Paris. Le FPI lave son linge sale au Tribunal. Quant au cavalier solitaire, Mamadou Koulibaly, il fait des sorties sporadiques depuis sa coquille pour se prononcer sur l’actualité politique. Tous attendent certainement la veille des élections pour présenter aux Ivoiriens leurs programmes de gouvernement.
Les militants déboussolés
Le cœur meurtri de voir leur parti politique en lambeaux, les militants du FPI observent impuissamment le feuilleton Affi-Sangaré. Dont ils ignorent le dénouement. En face, ils contemplent les réalisations du président Alassane Ouattara. Dont le bilan les confond davantage. Accrochés à l’hypothétique libération de Laurent Gbagbo, ils ont les yeux rivés vers la Haye tant la réalité du parti laisse à désirer. Tandis que les modérés veulent se refaire une santé après avoir tout perdu pendant la crise postélectorale de 2010, les téméraires ne veulent faire aucune concession au régime en place. Car enfermés dans le concept ‘‘Gbagbo ou rien’’. C’est du reste le véritable point d’achoppement entre les leaders Affi et Sangaré. Une question de stratégie et non idéologique selon Affi N’guessan. N’empêche qu’aucun projet ne leur est présenté. Encore moins une orientation. Le parti les prépare sans doute au boycott de la présidentielle 2015.
Ouattara, le grand gagnant
La fracture de l’opposition ne peut être profitable qu’au président candidat Alassane Ouattara. Candidat déclaré de son parti politique le RDR (Rassemblement des républicains), il jouit également du soutien des partis alliés du RHDP. Et se prépare pour la convention de cette plate-forme politique le 25 avril à Yamoussoukro. Cette date marquera le début de la campagne politique. Toute chose pour dire que l’horizon est dégagé pour Alassane Ouattara. C’est donc à juste titre que ses sofas soutiennent que son véritable adversaire est le taux de participation. Il est certes vrai qu’aucune élection n’est gagnée d’avance. Mais l’opposition ivoirienne, telle qu’elle se présente à quelques mois de la présidentielle, ne devrait pas faire de l’ombre à Alassane Ouattara. Qui ne cesse d’engranger de la popularité. Car auréolé de son bilan honorable. Un taux de participation supérieur au 80 % de la dernière élection présidentielle et une victoire écrasante sont les véritables raisons susceptibles de priver Alassane Ouattara de dormir les points fermés.
Cyrille Nahin