Officiellement ouvert le 3 avril dernier par le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le SARA (Salon international de l’agriculture et des Ressources animales d’Abidjan) 2015 présente des enjeux importants. Au-delà des spéculations et discours, le monde paysan attend de cette rencontre, des engagements forts.
Le président Ouattara l’a dit : «Notre production vivrière a augmenté de 28% entre 2012 et 2014 et notre production de rente de plus de 14%. Et nous avons créé pendant cette période précisément 656 456 emplois dans ce secteur ». Mais les résultats attendus du secteur agricole auraient été plus importants si un certain nombre de mécanismes avait été mis en place. Encore un rappel, pour dire que, malgré les efforts entrepris dans le cadre du PNIA (Programme National d’Investissement Agricole), le secteur agricole ivoirien peine à décoller. Quoi qu’on dise que le pays est premier producteur mondial de la fève de cacao, mais le constat est que le secteur agricole ivoirien n’a pas évolué. Les pratiques agricoles restent les mêmes. Le travail se fait toujours à la machette (avec des ouvriers), avec les anciennes pratiques de défrichage des espaces cultivables. En absence d’une formation agricole, l’on détruit encore des forêts pour espérer produire beaucoup. Oubliant parfois que cela contribue à la déforestation du pays. L’agriculture ivoirienne est de type traditionnel où la force physique est beaucoup plus employée. En dépit de quelques actions sporadiques, le paysan ivoirien ne bénéficie d’aucun programme de formation sur les pratiques modernes de l’agriculture. C’est une agriculture qui dépend toujours des conditions pluviométriques. A telle enseigne que des produits censés être disponibles sur le marché de la consommation tout le long de l’année, ne le sont qu’une seule fois. Le riz en est un des exemples palpables. Où le pays est obligé d’importer des quantités énormes pour le marché national, à des coûts de milliards de FCFA. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Mais le plus important, c’est de tirer les leçons des échecs ces expériences passées et apprendre à l’Ivoirienne une autre façon de travailler au champ. C’est pour quoi, le SARA 2015, pour le monde agricole, doit constituer une boussole de relance de tout le secteur (élevage, agriculture...). Car, l’émergence, c’est aussi avoir des agriculteurs bien formés, organisés et qui s’adaptent aux contraintes des marchés.
CE QUE LES AGRICULTEURS ATTENDENT DU SARA
Tant les défis à relever sont énormes, le monde agricole ivoirien s’attend à des décisions fortes. Afin de jouer sa participation dans le processus devant conduire à l’émergence en 2020. Mais pour y parvenir, il urge que tous les acteurs soient identifiés, sans rappeler les conditions de financement de l’agriculture ivoirienne. En Côte d’Ivoire, nul n’ignore que les agriculteurs ne bénéficient d’aucun financement. Ce qui a toujours constitué un blocage pour ces acteurs. Ils en souffrent depuis la disparition de la BNDA (Banque nationale de développement agricole), puis récemment de la BFA. En sus, il faut songer déjà à la transformation locale de certains produits agricoles (fruits), comme le font déjà les agriculteurs marocains. Un modèle très simple, mais économique. Car, non seulement, il participe à la lutte contre la pauvreté, mais évite la perte rapide de la valeur des produits. Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui compte sur le monde agricole, en a donné quelques pistes de réflexions, en proposant la transformation locale des produits agricoles. «Il y a quelques semaines, nous avons tenu ici même à Abidjan, « le Forum sur l’émergence en Afrique » et nous avons tous reconnu que l’agriculture était nécessairement le point de départ d’une croissance forte et durable, qui conduit à l’émergence. Néanmoins, nous avons des défis à relever. Le premier défi est celui de la productivité agricole : cela passe par la responsabilisation des acteurs des différentes filières, le renforcement de la recherche, de l'innovation et de la formation. Il nous faudra produire et mettre à la disposition de nos agriculteurs des semences et des plants de qualité ; nous devrons aussi faciliter l'accès aux fertilisants et aux pesticides. Enfin, il nous faudra une maitrise de l'eau à usage agricole et une mécanisation adaptée. Le second défi est celui de la transformation des productions agricoles pour développer le secteur secondaire qui va, lui aussi, entraîner celui des services. Ceci a été le cheminement de la plupart des pays qui sont allés à l’émergence et des pays développés. L’objectif est de créer les meilleures conditions pour accroître les investissements dans le secteur de la transformation. Le troisième défi est celui d'un meilleur accès de nos produits aux marchés extérieurs», explique le président Ouattara.
Honoré Kouassi
Le président Ouattara l’a dit : «Notre production vivrière a augmenté de 28% entre 2012 et 2014 et notre production de rente de plus de 14%. Et nous avons créé pendant cette période précisément 656 456 emplois dans ce secteur ». Mais les résultats attendus du secteur agricole auraient été plus importants si un certain nombre de mécanismes avait été mis en place. Encore un rappel, pour dire que, malgré les efforts entrepris dans le cadre du PNIA (Programme National d’Investissement Agricole), le secteur agricole ivoirien peine à décoller. Quoi qu’on dise que le pays est premier producteur mondial de la fève de cacao, mais le constat est que le secteur agricole ivoirien n’a pas évolué. Les pratiques agricoles restent les mêmes. Le travail se fait toujours à la machette (avec des ouvriers), avec les anciennes pratiques de défrichage des espaces cultivables. En absence d’une formation agricole, l’on détruit encore des forêts pour espérer produire beaucoup. Oubliant parfois que cela contribue à la déforestation du pays. L’agriculture ivoirienne est de type traditionnel où la force physique est beaucoup plus employée. En dépit de quelques actions sporadiques, le paysan ivoirien ne bénéficie d’aucun programme de formation sur les pratiques modernes de l’agriculture. C’est une agriculture qui dépend toujours des conditions pluviométriques. A telle enseigne que des produits censés être disponibles sur le marché de la consommation tout le long de l’année, ne le sont qu’une seule fois. Le riz en est un des exemples palpables. Où le pays est obligé d’importer des quantités énormes pour le marché national, à des coûts de milliards de FCFA. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Mais le plus important, c’est de tirer les leçons des échecs ces expériences passées et apprendre à l’Ivoirienne une autre façon de travailler au champ. C’est pour quoi, le SARA 2015, pour le monde agricole, doit constituer une boussole de relance de tout le secteur (élevage, agriculture...). Car, l’émergence, c’est aussi avoir des agriculteurs bien formés, organisés et qui s’adaptent aux contraintes des marchés.
CE QUE LES AGRICULTEURS ATTENDENT DU SARA
Tant les défis à relever sont énormes, le monde agricole ivoirien s’attend à des décisions fortes. Afin de jouer sa participation dans le processus devant conduire à l’émergence en 2020. Mais pour y parvenir, il urge que tous les acteurs soient identifiés, sans rappeler les conditions de financement de l’agriculture ivoirienne. En Côte d’Ivoire, nul n’ignore que les agriculteurs ne bénéficient d’aucun financement. Ce qui a toujours constitué un blocage pour ces acteurs. Ils en souffrent depuis la disparition de la BNDA (Banque nationale de développement agricole), puis récemment de la BFA. En sus, il faut songer déjà à la transformation locale de certains produits agricoles (fruits), comme le font déjà les agriculteurs marocains. Un modèle très simple, mais économique. Car, non seulement, il participe à la lutte contre la pauvreté, mais évite la perte rapide de la valeur des produits. Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara qui compte sur le monde agricole, en a donné quelques pistes de réflexions, en proposant la transformation locale des produits agricoles. «Il y a quelques semaines, nous avons tenu ici même à Abidjan, « le Forum sur l’émergence en Afrique » et nous avons tous reconnu que l’agriculture était nécessairement le point de départ d’une croissance forte et durable, qui conduit à l’émergence. Néanmoins, nous avons des défis à relever. Le premier défi est celui de la productivité agricole : cela passe par la responsabilisation des acteurs des différentes filières, le renforcement de la recherche, de l'innovation et de la formation. Il nous faudra produire et mettre à la disposition de nos agriculteurs des semences et des plants de qualité ; nous devrons aussi faciliter l'accès aux fertilisants et aux pesticides. Enfin, il nous faudra une maitrise de l'eau à usage agricole et une mécanisation adaptée. Le second défi est celui de la transformation des productions agricoles pour développer le secteur secondaire qui va, lui aussi, entraîner celui des services. Ceci a été le cheminement de la plupart des pays qui sont allés à l’émergence et des pays développés. L’objectif est de créer les meilleures conditions pour accroître les investissements dans le secteur de la transformation. Le troisième défi est celui d'un meilleur accès de nos produits aux marchés extérieurs», explique le président Ouattara.
Honoré Kouassi