Mama (Côte d’Ivoire) - L’ex-chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, détenu par la Cour pénale internationale, a été déclaré jeudi "président" de son parti par un millier de militants, une démarche jugée sans
"aucune valeur" par la direction de cette formation en pleine crise.
Ces partisans se sont retrouvés à Mama, village natal de M. Gbagbo dans l’ouest du pays, pour une cérémonie d’"investiture" de leur champion à la tête du Front populaire ivoirien (FPI). C’est le dernier épisode en date de la crise qui déchire la principale formation d’opposition.
"Camarades, vous venez d’investir Laurent Gbagbo comme président du Front populaire ivoirien", a lancé Sébastien Dano Djédjé, un proche de l’ex-chef de l’Etat, depuis le préau de sa maison, pillée durant la crise postélectorale de
2010-2011.
Les militants présents, dont la plupart portaient un T-shirt à l’effigie de M. Gbagbo faisant le "V" de la victoire, ont alors hurlé de joie, a constaté l’AFP.
Dans une déclaration écrite transmise à l’AFP, les partisans de M. Gbagbo ont annoncé leur "refus de participer à la présidentielle" d’octobre, exigeant notamment "la libération du président Gbagbo, le candidat naturel du FPI", pour revenir sur leur décision.
Le président du parti, Pascal Affi N’Guessan, confronté depuis des mois aux "frondeurs" pro-Gbagbo au sein du FPI, avait à l’inverse affirmé samedi que le parti serait présent à ce scrutin clé pour la stabilisation du pays.
Jeudi, il a jugé que les déclarations du camp rival n’avaient "aucune valeur". "Les autorités du parti n’ont convoqué aucun congrès à Mama", a-t-il expliqué depuis Brobo (centre), où il tenait meeting.
"Je suis affligé de constater que ces camarades s’enferment dans des attitudes puériles", qui ne "font pas avancer la lutte ni pour la libération de Laurent Gbagbo, ni pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire", a-t-il
poursuivi, interrogé par l’AFP.
Le FPI est plus que jamais divisé entre deux camps.
Le premier, derrière Pascal Affi N’Guessan, veut aligner un candidat a scrutin d’octobre face au président Alassane Ouattara. Mais le camp rival refuse un tel scénario et fait de la libération de M. Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
"Affi n’existe plus. C’est du passé. Laurent Gbagbo a été élu président du FPI. Pour nous, c’est une victoire et tout un programme", a lancé Hubert Oulaye, un cadre pro-Gbagbo, depuis Mama.
Les deux camps qui s’affrontent au sein du FPI se sont opposés à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Elle a notamment prononcé fin 2014 l’irrecevabilité de la candidature de M. Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel, la décision est attendue le 5 juin.
L’ancien chef de l’Etat est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour des "crimes contre l’humanité" présumés commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait plus de 3.000 morts.
Le meeting de Mama s’est passé dans le calme. Mais, avant cet événement, des échauffourées avaient eu lieu mercredi soir et jeudi matin entre sympathisants et forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et
effectué des tirs de sommation, selon plusieurs témoins présents.
"La tension était vive ce matin. Il y a eu quelques affrontements", a confirmé un gendarme, requérant l’anonymat. "On n’a pas fait de prisonniers.
Il n’y a pas de blessés", a-t-il assuré.
"Ici, c’est Gbagbo ou rien. Gbagbo, c’est notre choix et notre espoir", a lancé un jeune, le visage badigeonné de peinture noire, un foulard rouge sur la tête.
str-ck-jf/tmo
"aucune valeur" par la direction de cette formation en pleine crise.
Ces partisans se sont retrouvés à Mama, village natal de M. Gbagbo dans l’ouest du pays, pour une cérémonie d’"investiture" de leur champion à la tête du Front populaire ivoirien (FPI). C’est le dernier épisode en date de la crise qui déchire la principale formation d’opposition.
"Camarades, vous venez d’investir Laurent Gbagbo comme président du Front populaire ivoirien", a lancé Sébastien Dano Djédjé, un proche de l’ex-chef de l’Etat, depuis le préau de sa maison, pillée durant la crise postélectorale de
2010-2011.
Les militants présents, dont la plupart portaient un T-shirt à l’effigie de M. Gbagbo faisant le "V" de la victoire, ont alors hurlé de joie, a constaté l’AFP.
Dans une déclaration écrite transmise à l’AFP, les partisans de M. Gbagbo ont annoncé leur "refus de participer à la présidentielle" d’octobre, exigeant notamment "la libération du président Gbagbo, le candidat naturel du FPI", pour revenir sur leur décision.
Le président du parti, Pascal Affi N’Guessan, confronté depuis des mois aux "frondeurs" pro-Gbagbo au sein du FPI, avait à l’inverse affirmé samedi que le parti serait présent à ce scrutin clé pour la stabilisation du pays.
Jeudi, il a jugé que les déclarations du camp rival n’avaient "aucune valeur". "Les autorités du parti n’ont convoqué aucun congrès à Mama", a-t-il expliqué depuis Brobo (centre), où il tenait meeting.
"Je suis affligé de constater que ces camarades s’enferment dans des attitudes puériles", qui ne "font pas avancer la lutte ni pour la libération de Laurent Gbagbo, ni pour la reconstruction de la Côte d’Ivoire", a-t-il
poursuivi, interrogé par l’AFP.
Le FPI est plus que jamais divisé entre deux camps.
Le premier, derrière Pascal Affi N’Guessan, veut aligner un candidat a scrutin d’octobre face au président Alassane Ouattara. Mais le camp rival refuse un tel scénario et fait de la libération de M. Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
"Affi n’existe plus. C’est du passé. Laurent Gbagbo a été élu président du FPI. Pour nous, c’est une victoire et tout un programme", a lancé Hubert Oulaye, un cadre pro-Gbagbo, depuis Mama.
Les deux camps qui s’affrontent au sein du FPI se sont opposés à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Elle a notamment prononcé fin 2014 l’irrecevabilité de la candidature de M. Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel, la décision est attendue le 5 juin.
L’ancien chef de l’Etat est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour des "crimes contre l’humanité" présumés commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait plus de 3.000 morts.
Le meeting de Mama s’est passé dans le calme. Mais, avant cet événement, des échauffourées avaient eu lieu mercredi soir et jeudi matin entre sympathisants et forces de l’ordre, qui ont lancé des gaz lacrymogènes et
effectué des tirs de sommation, selon plusieurs témoins présents.
"La tension était vive ce matin. Il y a eu quelques affrontements", a confirmé un gendarme, requérant l’anonymat. "On n’a pas fait de prisonniers.
Il n’y a pas de blessés", a-t-il assuré.
"Ici, c’est Gbagbo ou rien. Gbagbo, c’est notre choix et notre espoir", a lancé un jeune, le visage badigeonné de peinture noire, un foulard rouge sur la tête.
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