L’annonce de l’indemnisation des victimes de la crise postélectorale dans le mois de Juillet, c’est-à-dire à 3 mois de la fin du mandat du Président Alassane Ouattara ne peut concourir à la réconciliation nationale. Car, les Ivoiriens, tous des victimes potentielles de crise postélectorale, pour avoir tous payé un lourd tribut au cours de cette crise, se regardent toujours en chien de faïence. L’opération d’indemnisation des victimes apparait comme une séduction auprès des victimes de la crise postélectorale. Malheureusement, elle ne saurait pour ainsi dire se substituer à la réconciliation nationale qui est encore au point mort. En effet, malgré le déblocage de cet important fond au profit d’une catégorie d’Ivoiriens, force est de reconnaitre que les choses vont de mal et pire. Comme en témoigne la traque quasi-quotidienne des opposants au régime Ouattara suivis de leurs emprisonnements. Le président Alassane Ouattara en choisissant l’angle de l’indemnisation au détriment d’une véritable réconciliation qui, du reste demeure encore une autre promesse de milliards, se met à dos une bonne partie de la population. Car, quoiqu’on dise, ce ne sont pas les billets de banque qui parviendront à réconcilier les Ivoiriens. La réconciliation nationale reste donc une véritable gageure à quelques 6 mois de l’élection présidentielle même si le pouvoir Ouattara tente de présenter la situation autrement. Les dissensions au sein des partis politiques tels que le FPI, le PDCI, le MFA et tout récemment le PIT illustrent parfaitement la volonté manifeste du pouvoir Ouattara à briser toute unité de l’opposition politique. De toute évidence, la présidentielle de 2015 qui s’annonce inéluctablement se prépare dans un environnement délétère. Avec la contestation à nouveau de la composition de la commission électorale indépendante avec en ligne de mire une réforme totale du processus électoral par une nouvelle coalition de l’opposition. Les rapports entre le pouvoir et opposition se radicalisent au fur et à mesure. Et la réconciliation qui elle-même était sur une corde raide se brise à nouveau avec les arrestations de dirigeants du Front populaire ivoirien. 2015 présente fort étrangement les mêmes prémices que l’année électorale 2010. C’est pourquoi le pouvoir doit revoir sa copie au risque de d’une énième crise?
JB Koffi
JB Koffi