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Politique Publié le lundi 3 août 2015 | La Synthèse

Présidentielle 2015 / Ouattara Gnonzié (Pdt RPP) : « Il faut suspendre l’élection présidentielle »

© La Synthèse Par CK
Politique: le RPP remobilise ses troupes dans la région du Gbèkè
Samedi 25 juillet 2015. Bouaké. Le président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP), Ouattara Gnonzié a tenu un grand meeting de rémobilisation des sections RPP de la région du Gbèkè au foyer des jeunes de Bouaké autour du thème `` Le RPP nouvelle vision pour une Côte d`Ivoire réconciliée et émergente.``
Dans un entretien accordé à « La Synthèse », le Secrétaire Général du Rassemblement pour la paix et le progrès (RPP), Ouattara Gnonzié, a réclamé vivement la suspension des élections présidentielles de 2015 et exigé l’organisation d’une transition et la modification de l’article 35 de la Constitution, afin que personne ne soit exclue du processus électoral.

Comment va le RPP après que le président Laurent Dona Fologo soit retourné au PDCI-RDA son ancien parti ?
Ouattara Gnonzié (O.G) : Le président Fologo est parti volontairement et nous a mis à la tête du parti. Lorsque le président démissionne, selon les textes du parti, c’est le secrétaire général qui prend les rênes. Nous nous fions aux textes, mais au delà, tous les militants sont d’accords pour que je dirige le parti, il n’y a aucun problème à cela.

Vous avez tenu une rencontre avec vos militants de Bouaké, quel était le contenu du message que vous leur avez livré ?
O.G: Nous avons été invités par les coordinations de Bouaké et cette rencontre a été placée sous le sceau de la réconciliation nationale et la paix. Donc évidemment, nous avons parlé de paix et de réconciliation. Mais nous avons dit que cette paix et cette réconciliation se nourrissent de vérité. Et la première vérité, c’est qu’il faut que les ivoiriens se réconcilient, il faut qu’ils se pardonnent. Mais pour se pardonner, il faut qu’on soit à deux, il faut que le gouvernement prenne des initiatives pour que les ivoiriens puissent aller à la paix. Parce que si nous voulons la paix et qu’il y a des comportements d’arrogance, de mépris et de sélectivité, il n’y aura jamais la paix. Or il nous faut aller à la paix. C’est une obligation pour nous de nous réconcilier pour que la Côte d’Ivoire avance.

Vous aviez indiqué lors d’une de vos tournées, que vous prendrez part aux élections d’octobre 2015, à condition qu’un certain nombre de choses soient faites. Lesquelles ?
O.G: Bien entendu que nous avons indiqué lors de notre message qu’en observant le processus électoral qui doit nous conduire aux élections présidentielles, prévues en principe dans deux mois, et au fur et à mesure que nous approchons de ces élections, nous nous rendons compte que ces élections sont hypothétiques. Parce qu’elles sont loin d’être des élections apaisées, qu’elles sont loin d’être des élections inclusives.

Qu’est-ce qui justifie cela, selon vous ?
O.G: Elles sont loin d’être des élections apaisées parce que le gouvernement a certainement fait ce qu’il devait faire, en ce qui concerne le désarmement, mais on se rend compte qu’au fur et à mesure que ces élections approchent, on entend des bruits par-ci et par-là. Même dans les journaux, on parle des coupeurs de route partout. On voit et on entend des gens qui menacent. On dit que tant qu’on ne nous a pas donné de l’argent qu’on nous a promis, nous n’accepterons jamais. Donc ces élections ne peuvent pas être apaisées parce que le désarmement n’est pas total. Ces élections ne peuvent pas non plus être inclusives parce que la constitution reste encore en l’état. Or c’est avec cette constitution de 2000 que plusieurs personnes ont été rendues inéligibles parce que l’article 35 ne leur permettait pas d’être candidat. Et quand, il y a eu 2000 et 2002 où la rébellion s’en est suivie, les rebelles ont dit ‘‘nous prenons les armes parce qu’il y a la nationalité à double vitesse en Côte d’Ivoire’’. Et quand on est parti à Marcoussis, Marcoussis à dit, que nous avons une constitution qui crée problème et qu’il fallait changer l’article 35, qu’il fallait l’amender. Pour aller aux élections de 2005 où on ne pouvait pas amender parce qu’il y avait la rébellion, on a fait un arrangement spécial uniquement pour que ces personnes soient éligibles. On a passé 2005, 2009, 2010, nous sommes en 2015 et la constitution reste toujours en l’état. Et dans l’état actuel de cette constitution, beaucoup d’autres personnes seront inéligibles y compris M. Alassane Ouattara lui-même. Or il veut être candidat, il faut donc qu’il change l’article 35. Tant qu’il ne le changera pas, nous n’irons pas à des élections inclusives ni apaisées.

Que préconisez-vous donc ?
O.G: Nous sommes un certain nombre de partis politiques et nous disons qu’il faut suspendre les élections, les reporter et organiser une transition qui va permettre à tout le monde de s’associer ; d’abord pour voir les conditions des élections et même surtout pour amender l’article 35 pour que personne ne soit exclue des élections. C’est ça qui peut amener la Côte d’Ivoire à la paix. Nous disons donc, plus jamais 2010, mais il faut prendre les dispositions pour qu’il en soit ainsi.

Réalisé par HADA (Correspondant Régional du Gbêke)
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