En meeting à Kragbalilié, un village de la sous-préfecture de Gnagbodougnoa du département de Gagnoa où il y était pour l’investiture de la coordination locale, l’actuel président du Rassemblement pour la Paix, le Progrès et le Partage (RPP) a fait le tour de l’actualité politique ivoirienne. Ouattara Gnonzié a tenu à exprimer sa compassion à la population du canton Guébié qui abrite la sous-préfecture de Gnagbodougnoa et en particulier, aux militants de son parti qui ont souffert le martyr pendant la crise poste- électorale. « Il y a 40 ans, c’était le parti unique qui n’est pas à excuser. Mais on peut comprendre qu’on martyrise une région parce que les Ivoiriens n’ont pas droit à la parole, les citoyens n’ont pas le droit de s’exprimer, les citoyens n’ont pas le droit de dire leur opinion. Mais en plein 2010, dans le monde, en Côte d’Ivoire, ou partout on parle de démocratie. Ce qui s’est passé en 2010 est intolérable, je veux parler de la crise postélectorale, ou comme le disait notre jeune ami artiste, on a pourchassé des hommes et des femmes comme des gibiers, on a tiré sur eux comme des animaux, on a tué beaucoup de gens partout en Côte d’Ivoire et naturellement ici également. C’est pourquoi au nom de mon parti, puisque depuis 2010, nous ne sommes pas arrivé ici, je voudrais vous présenter à tous, tous ceux qui ont perdu des parents, tous ceux qui ont été agressés, y compris les blessés, vous exprimer notre compassion, notre solidarité », a dit Gnonzié. Pour lui, ce qui s’est passé est certes « intolérable, « inacceptable, mais il faut pardonner pour aller au développement car sans paix, on ne peut parler de développement. (…) Nous disons en tant que parti de paix, qu’on ne peut pas oublier ce qui s’est passé. Mais en même temps, nous disons qu’il faut pardonner, pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire ». Ouattara Gnonzié a aussi dit qu’il ne peut évoquer ce pan de l’histoire de la Côte d’Ivoire à Gagnoa sans se souvenir de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo qui selon lui, est incarcéré à la Haye alors qu’il est le père de la démocratie moderne en Côte d’Ivoire. « Mais parlant de cette crise et en parlant à Kragbalilié dans la sous-préfecture de Gnagbodougnoa, dans le département de Gagnoa, à quelques kilomètres de Ouragahio, à quelques kilomètres de Mama, je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour le Président Laurent Gbagbo qui m’a fait l’honneur de me nommer ministre dans son dernier gouvernement, je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour le Président Laurent Gbagbo, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il est un grand homme. Je ne peux pas, ne pas avoir une pensée pour le Président Laurent Gbagbo qui est le précurseur de la démocratie moderne en Côte d’Ivoire. Il est emprisonné et traité de dictateur”, a-t-il poursuivi. Abordant le chapitre des élections, le président du RPP a été clair. Selon lui, la situation sécuritaire du pays est très précaire en ce moment. « Les gens nous disent qu’ils ont désarmés les jeunes en arme. On l’a vu à la télévision comme tout le monde, mais nous savons que sur le terrain, ce n’est pas la réalité. Récemment, on a vu ce qui s’est passé avec le meeting de l’opposition au Nord. Comment peut-on parler d’élections quand tout le monde ne peut pas aller partout pour faire campagne ? », s’est-il interrogé.
Jefferson Koudou à Gagnoa
Jefferson Koudou à Gagnoa