Passionné du développement intégral du continent et de l’amorce de la Côte d’Ivoire vers l’émergence, c’est avec une grande passion que je suis les visites d’Etat. Ce sont de vrais enseignements sur tout ce qui doit se faire ici et là pour bâtir une nation nouvelle tant dans les infrastructures qu’au niveau des mentalités. Les rencontres avec les cadres et les chefs traditionnels sont, on ne peut plus, un terrain d’écoute et d’entente entre le peuple et ses dirigeants. Mais les visites d’Etat sont aussi les foules. Le public. Toutes les visites d’Etat ont drainé un monde fou réveillant des cités endormies et qui ne bénéficiaient pas d’occasion pour vibrer dans le cadre d’activités récréatives. Des cités où la torpeur se dispute à l’ennui. L’arrivée d’un président de la République ne peut que faire partie des journées à mettre parmi les meilleurs souvenirs de l’année au même titre que les fêtes de la Noel et du nouvel an. Chaque ville peut montrer sa fierté d’avoir établi, par rapport aux autres, le plus grand nombre de participants à l’accueil présidentiel. Mais au niveau de l’enthousiasme débordant, du délire, de la chaleur, je ne crois pas avoir vu un tel accueil nulle part. En regardant les habitants de Divo se mobiliser, courir, se battre pour rentrer dans le stade, suivre partout le Président, une image défilait devant moi. La Grèce antique. Une ville qui venait attendre et accueillir son héros qui revenait triomphant après avoir gagné une médaille d’or. Divo, ce jour-là, était, également, en miniature, et toute proportion gardée, la ville d’Abidjan qui accueillait ses héros revenant avec la coupe d’Afrique des Nations de football. C’était aussi, comme symbole, de remercier le Président pour son bilan, au moment où il achève son premier mandat. Divo a tenu le pari de la reconnaissance et de la poursuite. Il avait été écrit par le grand éditorialiste, Béchir Ben Yahmed, que les Ivoiriens ne tarderont pas à dire pourquoi ils n’avaient pas élu cet homme depuis fort longtemps. D’ailleurs qui n’entend pas ses propos depuis deux ou même trois ans ? Je crois que les ivoiriens connaissent encore mal leur Président sans quoi ils ne seront pas surpris pas surpris par ses performances qui à mon avis auraient pu atteindre encore un plus au niveau moment où sonne la fin de son premier mandat. Sa réélection n’étant qu’une formalité, un plébiscite. Quelles sont les raisons qui font de Ouattara celui apprécié ici et ailleurs ?D’abord, le « petit des Coulibaly » a un PHD en économie. On l’appelle souvent le Docteur Ouattara, mais il faut plutôt dire le PHD Ouattara, car diplôme américain est nettement supérieur au doctorat français. En préparant le PHD, vous êtes sollicité par de nombreuses entreprises et institutions qui vous demandent « pardon » de venir travailler pour eux. J’ai une admiration sacro-sainte pour ceux qui ont un PHD au même titre que ceux qui ont fait Harvard. Et comme il partit à l’âge de dix-neuf ans en Amérique, ne revenant que beaucoup plus tard sur le continent africain toujours englué dans son tribalisme, la première puissance du monde lui permettra d’éviter les erreurs de ceux qui ont étés formés sur le continent africain et de comprendre beaucoup plus vite vite ce que signifie le vrai développement. Ensuite, sa force, sa plus grande force, qui fait de lui le meilleur profil de tous les chefs d’Etat africain ce sont ses années au Fonds Monétaire International à deux reprises. La première fois comme Directeur Afrique. Et c’est très important. Comme si c’était un signe du destin, il va travailler avec tous les pays pour diriger efficacement leur développement en l’aidant à « gommer » leurs fautes. La deuxième fois, et c’est là que se trouve sa force, sa puissance, son talent dont tout le monde parle, chaque jour, se trouve dans sa nomination comme directeur adjoint du Fonds Monétaire International, chargé des opérations. Cette fois-ci, il s’agissait de près de cent pays du monde, à suivre, à superviser, à diriger. On a entendu la Présidente de la Turquie le lui rappeler. Et c’est dans cette fonction qu’il préparait et participait aux réunions du G7. Enfin, sa philosophie de la vie, fait de lui un homme tempéré. Franchement, je ne sais pas de quelle école spirituelle fait-il partie ou qui sont ses maitres ? Mais il doit beaucoup lire Bouddha ou Ramakrishna. Voilà donc les trois raisons qui le mettent à part et qui ont séduits ses compatriotes qui le prenaient pour un politicien ou un économiste ordinaire. Ils ont en face d’eux un homme exceptionnel , un talent, que réclame presque toutes les populations africaines. J’ai été fâché contre lui, connaissant ses trois « secrets », pour avoir accepté de rentrer dans un parti politique et de faire de la politique. Pour moi, tout comme Charles de Gaulle, c’est le pays qui serait allé le chercher pour diriger la Côte d’Ivoire et beaucoup plus tôt. Il a déjà donné une image de bâtisseur, de travailleur, pour le second mandat, les gens attendent de lui d’être un combattant impitoyable contre la corruption et surtout de faire de la moralisation du pays, un point d’ancrage de sa politique. C’est en moralisant qu’on crée les conditions d’une véritable réconciliation afin que le pays tourne le dos au tribalisme. Le premier mandat a été bon et très bon. Tous les Coulibaly en sont fiers. Pour le second mandat, on sera encore plus vigilant pour suivre ses pas et éclairer son chemin. Allons avec ADO. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly