Revenons quelques années en arrière. Plus précieusement trente ans en arrière. A l’époque, j’étais déjà célère et populaire à cause de mon recueil de nouvelles AH LES FEMMES. Très peu de lecteurs ne savaient pas que c’était un livre sur le pouvoir. Ceux qui ne m’avaient jamais lu disaient que je faisais de la lecture à l’eau de rose. Comme si parler de femme dans un livre était la littérature à l’eau de rose tout comme Balzac et Gustave Flaubert. Dieu merci AH LES FEMMES a le déclencheur de ma carrière. Donc à cette époque, beaucoup de gens cherchaient à me rencontrer pour discuter avec moi ou tout simplement faire ma connaissance. J’ai reçu donc, un jour, deux femmes, deux amies intimes qui venaient de Brazzaville. Une hôtesse l’air et l’autre, inspectrice de l’Enseignement primaire et surtout politicienne, présidente des femmes du parti unique au pouvoir. Elle a grimpé les échelons dans le parti et depuis, avec l’avènement du multipartisme, je ne sais plus ce qu’elle est devenue. J’espère qu’elle n’a pas transhumé comme de nombreux politiciens africains suivant le vent de leurs intérêts particuliers. « Manger » est un mot à la mode dans tous les pays africains. On suit celui qui peut faire manger jusqu’à ce qu’un autre pourvoyeur de « manger » s’installe au pouvoir et le « draguer » comme un jeune homme devant une fille. Au cours de nos échanges, elles m’ont fait part de leur grande déception d’Abidjan, cette ville tant vantée qui n’était pas à la hauteur de sa réputation. Elles trouvaient Abidjan triste et étaient impatientes de retourner à Brazzaville et même chez le voisin de Kin. Dommage que les deux pays s’appellent aujourd’hui Congo. A l’époque, j’étais curieux de me faire une idée de leur pays pour comprendre leur grande déception d’Abidjan. Aujourd’hui, je cherche avec une lampe à midi pour qu’elles reviennent à Abidjan pour constater comment la ville d’Abidjan a changé. Il y a deux ans un Congolais m’a affirmé qu’il ne croit pas Brazzaville plus cité de la joie qu’Abidjan. Peut-on trouver dans une ville de l’Afrique noire une ville encore plus trépidante que Yopougon. L’Ivoirien a la joie de vivre. La politique n’est pas forcement l’envie de créer des entreprises. Une grande partie des individus et des citoyens militent pour se distraire et distraire les autres. On ne peut pas obliger de nombreuses personnes de ne pas aimer la belle vie. Pour que le pays marche bien, des gens doivent acheter de l'alcool, des cigarettes, des poulets et des poisons tous les soirs. C’est leur manière de vivre. Dans gens ont choisi la dolce Vita. C’est au gouvernement d’augmenter les taxes sur l’alcool et le tabac. On verra que cette année sera la meilleure année des fêtes de fin d’année. Les salaires ont connu une forte augmentation au niveau des fonctionnaires du pays. Surtout au niveau des enseignants, les ''enfants gâtés'' du pouvoir. Assurément la fête sera belle. Abidjan est une joie africaine. Cette ville est la plus heureuse du continent. Une amie venue visiter Abidjan croit, dur comme fer, qu’aucune ville africaine ne peut concurrencer Abidjan dans la joie de vivre. Une vraie ferté. Il ne manque que plusieurs festivals pour qu’Abidjan passe à la vitesse supérieure. Abidjan doit nous faire plaire et nous rendre fières par de nombreux festivals. Pas une fois tous les ans mais plusieurs par an. Et à l’époque, cela a manqué à Kinshasa pour que le pays participe au développement intégral. Et la Côte d’Ivoire ne doit pas commettre l’erreur du Congo en restant dans deux trois festivals. C’est bien les grandes réunions économiques et politiques mais les nombreux festivals culturels donnent du plus de notoriétés encore au pays. Les éditeurs et les journaux doivent commencer à publier des ouvrages et des articles sur les voyages dans le pays. Au niveau des journaux pourquoi ne pas publier des souvenirs de voyages, chaque semaine, pour pousser le citoyen à venir vers des festivals. Abidjan mérite d’être connu des Ivoiriens qui connaissent souvent de Yopougon au Plateau. Abidjan est une grande richesse architecturale. Abidjan manque de très peu de choses pour nous devenir la plus grande et la plus belle vie du contient. Du moins la cité la plus gaie. Il serait temps que tous les hommes du pouvoir et surtout ceux qui sont des responsables de pouvoir puissent venir souvent à Yopougon et voir comment on peut développer les affaires en passant par la joie. On sait qu’on dirige par les jeux et les pains. Négliger de prendre en compte l’importance dans la joie pour développer le pays peu retarder notre émergence. Tous ceux qui sont tournés vers la joie ne s’intéressent pas aux acticités relatives à la politique. C’est en allant vers eux qu’on arrive à les associer au devenir lumineux du pays. Des gens qui ne doivent pas continuer de croire qu’ils sont différents des autres. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Par Isaïe Biton Koulibaly
Par Isaïe Biton Koulibaly