Rentrée des classes. Depuis hier, les députés ivoiriens sont de retour de vacances. La première session ordinaire de 2016 s’est déroulée en pré- sence de 238 députés, du Premier ministre, de plusieurs présidents d’institution, d’une délégation des députés de la CEDEAO, du corps diplomatique, du bureau de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels et des chefs du Bafing. Dans son allocution, Guillaume Soro a salué ses pairs pour le travail abattu et rappelé que cette session est la dernière de la présente législature. Pour lui, est bon député celui qui est capable d’être réélu. Il s’est réjoui de ce que sous sa présidence, un esprit de famille ait été créé au sein de l’Assemblée nationale. Pour cette année parlementaire, le thème est : « La solidarité et les actions sociales. » « La solidarité, c’est le lien social d'engagement et d’entraide réciproques entre des personnes, entre des individus d'un groupe ou d'une communauté. C’est la nécessité morale que nous ressentons d'assister une autre personne et réciproquement », a expliqué Guillaume Soro. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas occulté la situation sociale de l’heure. « Notre qualité d’élus du Peuple et notre loyauté sans faille envers le chef de l’Etat et les institutions républicaines nous obligent à un devoir de vérité, dans la sincérité et la déférence», a-t-il fait savoir. Et Guillaume Soro de poursuivre : « C’est pourquoi, nous ne pouvons feindre d’ignorer ces voix, qui de plus en plus, se font entendre et nous interpellent sur le coût de la vie et sur l’opportunité de certaines mesures que nos braves populations ne comprennent pas toujours : hausse de la facture d’électricité, troubles récurrents dans nos universités, changement de la version actuelle du permis de conduire, non application des textes imposant le plafonnement des cautions immobilières à verser aux bailleurs, etc. ». Ces mécontentements observés, peuvent selon lui surprendre. « Les mécontentements observés ici et là peuvent surprendre en effet quand on sait les progrès accomplis en cinq ans par la Côte d’Ivoire, sur le chemin de sa reconstruction économique, physique et morale. C’est malheureusement cela, le revers du succès», a fait remarquer le premier des élus du peuple. « Nul ne peut, objectivement, nier l’amélioration progressive des conditions de vie des Ivoiriens depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara. En un mandat de cinq ans, le président Ouattara a réussi à presque doubler la richesse nationale», rappelle-t-il. Non sans indiquer que depuis 2012, la Côte d’Ivoire enregistre l’un des taux de croissance les plus élevés au monde, en moyenne 9 % par an ! « Ces performances actuelles confirment notre pays dans son statut de leader de l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Conséquemment, l’une des destinations privilégiées des investisseurs. », précise-t-il. Le président de l’Assemblée nationale, admet aussi que les attentes restent toujours nombreuses. Pour lui, les populations réclament plus d’exclusivité, plus de solidarité. C’est sous ce prisme, pense-t-il qu’il faut comprendre et percevoir les interpellations qui s’expriment sous diverses formes et par divers canaux : articles de presse, sms, courriers électroniques, réseaux sociaux, débats dans les marchés et les « grins ». Mais pour que ces messages portent et que le gouvernement ait un interlocuteur fiable, Guillaume Soro suggère de tendre vers une meilleure organisation en encourageant les mouvements syndicaux et associatifs à porter, avec courage et responsabilité, les préoccupations sociales suivant les secteurs d’activités concernés. « Ce n’est qu’à ce prix qu’un véritable dialogue social peut être instauré et être diligemment conduit avec méthode et efficacité », propose le député de Ferké. Par ailleurs, le pré- sident de l’Assemblée nationale a salué la suspension de la mesure relative au dédouanement des effets personnels à l’aéroport ; la prorogation de la date de validité du permis de conduire jusqu’au 31 décembre 2016 ; la mise en liberté de tous les étudiants, sans exception, même ceux qui s’étaient illustrés par un comportement particulièrement violent.
THIERY LATT
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