Abidjan - Plusieurs programmes et activités sont menées par le gouvernement, des organismes internationaux et autres organisations, pour parvenir à l’autonomisation de la femme. Dans une interview accordée le 1er juillet 2020 à l’AIP, la directrice du service de coordination des structures socio-éducatives de base du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Yapo Akora Arahamanta, indique que cette autonomisation passe par une meilleure protection des enfants dans les crèches et garderies afin de rendre la femme libre et disponible.
AIP: Quel est l’apport des crèches et garderies pour la femme ?
Yapo Arahamanta : Les structures de garderie et toutes les structures de protection de la petite enfance sont très importantes pour la femme. C’est la porte d’entrée de l’autonomisation de la femme. Une femme qui ne sait pas où protéger son enfant ne peut pas aller au marché, ne peut pas aller au bureau. Ce sont donc ces structures qui permettent de libérer la femme pour aller vaquer à ses activités. On sait que les mille premiers jours de l’enfant sont très importants. Deux mois après l’accouchement, la femme doit retourner au travail et à qui elle laisse cet enfant ? On est obligé de prendre des nounous qui ne sont même pas formées. Dans les crèches et garderies, nous avons des spécialistes pour prendre en charge les enfants de zéro à cinq ans.
AIP: Le secteur est dominé par le privé et cela n’est pas à la portée de tous. Qu’en est-il du public ?
Yapo Arahamanta: Au public, nous n’avons que deux pour le moment. De plus en plus, le privé est présent dans ce secteur. Nous avons une dizaine de structures déjà agréées et près de 80 qui vont être agréées bientôt. Le privé, c’est bien et ce sont des partenaires pour aider le public. Mais justement, ça sera hors de bourse pour l’Ivoirien moyen. En mettant en place notre plan stratégique, on verra où créer ces genres de centres. Au niveau du marché forum d’Adjamé par exemple, si nous avons une structure, les femmes n’auront plus de problèmes. On ne va plus crier le soir pour dire que l’enfant est perdu parce que l’enfant est protégé quelque part et la femme est libérée. Pour l’autonomisation de la femme, on construit de plus en plus des usines de fabrication d’attiéké et il y a le feu et tout ce qui accompagne. Les enfants sont entre les pas des mamans. Ils doivent être protégés dans des structures. Si on veut arriver réellement à l’autonomisation de la femme, il faut créer ces genres de structures pour la prise en charge de la petite enfance. Si nos encadreurs arrivent à prendre en charge des enfants de moins de 18 mois, c’est parce qu’ils sont bien formés.
Que pensez-vous des parents qui envoient leurs enfants à quatre ans voire trois ans au CP1 ?
Yapo Arahamanta: Il y a plusieurs étapes dans le développement d’un enfant. Quand un enfant a trois ans et demi ou quatre ans et qu’il est en moyenne section, les parents veulent qu’il aille au CP1 parce qu’il est éveillé. L’enfant est éveillé pour son âge. Les parents sont plus pressés que les enfants, ils sont plus pressés que la nature. Laissez l’enfant mûrir. Le CP1, c’est six ans. Quand on laisse l’enfant faire ses trois années de préscolarisation, il a toutes les chances de ne pas redoubler de classes dans son cursus scolaire. Il faut sensibiliser les parents et c’est le rôle des travailleurs sociaux, de nos directeurs régionaux, du ministère. Nous devons communiquer là-dessus et cela fait partie de notre plan de communication.
AIP: Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans votre service de coordination des structures socio-éducatives de base ?
Yapo Arahamanta: D’abord le personnel dans nos structures. Il n’y en a pas suffisamment. Au fur et à mesure, nos structures augmentent et le nombre de personnel formé ne suffit pas. On a plusieurs ministères sectoriels qui interviennent. Il y a le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant qui est le ministère dédié pour la prise en charge de la petite enfance. On a aussi le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle qui a aussi des écoles maternelles. Il y a aussi le ministère de la Protection sociale qui a aussi des centres d’éveil. Il faut donc partager le personnel entre les trois ministères et ça pose problème. Il est temps de voir comment augmenter le nombre de places au niveau de l’INFS (Institut national de formation sociale), qui est l’institut qui forme les travailleurs sociaux. Avec cette pandémie (COVID-19, ndlr), on a vu que tous les travailleurs sociaux sont importants pour gérer la population.
On a aussi le budget qui n’est pas adapté. Il n’y a pas de ligne de gardiennage dans le budget. On doit aller beaucoup sur le terrain. On travaille beaucoup avec Internet pour faire les rapportages avec les partenaires, le ministère et les ONG, mais il n’y a pas cette ligne dans le budget. Il faut adapter les budgets à leurs situations particulières. Par exemple, le service de coordination que je dirige, on n’a pas de véhicule. On est sensé faire la supervision jusqu’à Ouangolodougou, Odienné, Bouna, San Pedro, partout et on va le faire avec notre propre véhicule. Ce n’est pas normal. Si on doit remplir notre mission, atteindre les objectifs fixés par le ministère, on doit aussi se déplacer.
Concernant les Centres d’action communautaire pour l’enfance (CACE) dans nos villages, chaque enfant qu’il soit dans un village, en ville dans un Centre de protection de la petite enfance (CPPE), il a droit à trois livres très importants pour l’activité pédagogique. Si on peut avoir une subvention pour ces livrets pour les 5.000 enfants que nous avons dans les CACE, ça serait vraiment bon. Notre objectif principal est de préscolariser le maximum d’enfants. Il y a une grande activité que nous devons faire pour aboutir au plan stratégique. Il est temps maintenant d’organiser ce forum de la petite enfance et des travailleurs sociaux.
Interview réalisée par Esther N’Guessan
(AIP)
ena/tm/cmas/
AIP: Quel est l’apport des crèches et garderies pour la femme ?
Yapo Arahamanta : Les structures de garderie et toutes les structures de protection de la petite enfance sont très importantes pour la femme. C’est la porte d’entrée de l’autonomisation de la femme. Une femme qui ne sait pas où protéger son enfant ne peut pas aller au marché, ne peut pas aller au bureau. Ce sont donc ces structures qui permettent de libérer la femme pour aller vaquer à ses activités. On sait que les mille premiers jours de l’enfant sont très importants. Deux mois après l’accouchement, la femme doit retourner au travail et à qui elle laisse cet enfant ? On est obligé de prendre des nounous qui ne sont même pas formées. Dans les crèches et garderies, nous avons des spécialistes pour prendre en charge les enfants de zéro à cinq ans.
AIP: Le secteur est dominé par le privé et cela n’est pas à la portée de tous. Qu’en est-il du public ?
Yapo Arahamanta: Au public, nous n’avons que deux pour le moment. De plus en plus, le privé est présent dans ce secteur. Nous avons une dizaine de structures déjà agréées et près de 80 qui vont être agréées bientôt. Le privé, c’est bien et ce sont des partenaires pour aider le public. Mais justement, ça sera hors de bourse pour l’Ivoirien moyen. En mettant en place notre plan stratégique, on verra où créer ces genres de centres. Au niveau du marché forum d’Adjamé par exemple, si nous avons une structure, les femmes n’auront plus de problèmes. On ne va plus crier le soir pour dire que l’enfant est perdu parce que l’enfant est protégé quelque part et la femme est libérée. Pour l’autonomisation de la femme, on construit de plus en plus des usines de fabrication d’attiéké et il y a le feu et tout ce qui accompagne. Les enfants sont entre les pas des mamans. Ils doivent être protégés dans des structures. Si on veut arriver réellement à l’autonomisation de la femme, il faut créer ces genres de structures pour la prise en charge de la petite enfance. Si nos encadreurs arrivent à prendre en charge des enfants de moins de 18 mois, c’est parce qu’ils sont bien formés.
Que pensez-vous des parents qui envoient leurs enfants à quatre ans voire trois ans au CP1 ?
Yapo Arahamanta: Il y a plusieurs étapes dans le développement d’un enfant. Quand un enfant a trois ans et demi ou quatre ans et qu’il est en moyenne section, les parents veulent qu’il aille au CP1 parce qu’il est éveillé. L’enfant est éveillé pour son âge. Les parents sont plus pressés que les enfants, ils sont plus pressés que la nature. Laissez l’enfant mûrir. Le CP1, c’est six ans. Quand on laisse l’enfant faire ses trois années de préscolarisation, il a toutes les chances de ne pas redoubler de classes dans son cursus scolaire. Il faut sensibiliser les parents et c’est le rôle des travailleurs sociaux, de nos directeurs régionaux, du ministère. Nous devons communiquer là-dessus et cela fait partie de notre plan de communication.
AIP: Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez dans votre service de coordination des structures socio-éducatives de base ?
Yapo Arahamanta: D’abord le personnel dans nos structures. Il n’y en a pas suffisamment. Au fur et à mesure, nos structures augmentent et le nombre de personnel formé ne suffit pas. On a plusieurs ministères sectoriels qui interviennent. Il y a le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant qui est le ministère dédié pour la prise en charge de la petite enfance. On a aussi le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle qui a aussi des écoles maternelles. Il y a aussi le ministère de la Protection sociale qui a aussi des centres d’éveil. Il faut donc partager le personnel entre les trois ministères et ça pose problème. Il est temps de voir comment augmenter le nombre de places au niveau de l’INFS (Institut national de formation sociale), qui est l’institut qui forme les travailleurs sociaux. Avec cette pandémie (COVID-19, ndlr), on a vu que tous les travailleurs sociaux sont importants pour gérer la population.
On a aussi le budget qui n’est pas adapté. Il n’y a pas de ligne de gardiennage dans le budget. On doit aller beaucoup sur le terrain. On travaille beaucoup avec Internet pour faire les rapportages avec les partenaires, le ministère et les ONG, mais il n’y a pas cette ligne dans le budget. Il faut adapter les budgets à leurs situations particulières. Par exemple, le service de coordination que je dirige, on n’a pas de véhicule. On est sensé faire la supervision jusqu’à Ouangolodougou, Odienné, Bouna, San Pedro, partout et on va le faire avec notre propre véhicule. Ce n’est pas normal. Si on doit remplir notre mission, atteindre les objectifs fixés par le ministère, on doit aussi se déplacer.
Concernant les Centres d’action communautaire pour l’enfance (CACE) dans nos villages, chaque enfant qu’il soit dans un village, en ville dans un Centre de protection de la petite enfance (CPPE), il a droit à trois livres très importants pour l’activité pédagogique. Si on peut avoir une subvention pour ces livrets pour les 5.000 enfants que nous avons dans les CACE, ça serait vraiment bon. Notre objectif principal est de préscolariser le maximum d’enfants. Il y a une grande activité que nous devons faire pour aboutir au plan stratégique. Il est temps maintenant d’organiser ce forum de la petite enfance et des travailleurs sociaux.
Interview réalisée par Esther N’Guessan
(AIP)
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