Les nuits chaudes à la veille de la célébration des fêtes de l’indépendance deviennent de plus en plus des souvenirs lointains a encore constaté l’AIP, vendredi 06 août 2021, après avoir sillonné quelques rues dans l’ensemble clairsemées de la ville d’Abidjan.
Yopougon, il est 21h, un bouchon dû à l’indiscipline des conducteurs retarde quelque peu la randonnée nocturne. Aux alentours quelques noceurs s’affairent autour d’un pot. En deux godets, ils prennent également plaisir à apprécier les prostitués du fameux « Crôcrôni », endroit réputé pour la prostitution, qui déambulent.
Direction à Abobo, la commune la plus peuplée de la ville d’Abidjan où un concerto a été annoncé. Plus précisément au rond point de la mairie. Sur les lieux, le podium est installé y compris l’orchestre également. Mais pas de spectacle en cette veille, le show est prévu pour le lendemain, jour de l’indépendance. Pendant, ce temps, de la musique distillée en fond sonore retient quelques noctambules qui attendent le grand rendez-vous que leur promet un opérateur de téléphonie, partenaire de l’évènement.
Sur l’autoroute allant d’Abobo à Adjamé, commune cosmopolite, l’ambiance est entretenue par les klaxons de véhicules, en l’occurrence les mini-cars appelés communément « Gbaka ». Au boulevard Nangui Aborgoua qui grouille du monde la journée presque personne. Tous le monde est rentré, sauf ces drapeaux fixés ça et là devant les commerces et dans les artères de la mairie, annonçant la fête de l’indépendance.
Calme plat également dans le Plateau, la capitale administrative du pays. Le cordon de sécurité pour la cérémonie de prise d’armes marquant la célébration « soft » de la fête nationale en raison de la pandémie de Covid-19 est déjà en place. Non loin du siège de l’Agence ivoirienne de presse (AIP), le restaurant vietnamien s’occupe de ses derniers clients. Devant les deux boîtes de nuits à proximité, le regard vigilant des loubards sur quelques véhicules indique la présence de clients à l’intérieur.
Dans la commune N’zassa de Treichville, quelques maquis au quartier Appolo sont ouverts. La mise à jour du décor avec les drapeaux aux couleurs orange blanc, vert, n’a pas attiré suffisamment de clients qui se comptent du bout des doigts.
« Avec les différentes crises qu’à connues le pays, les gens ont peur de sortir maintenant. La Covid-19 est venu tout gâter maintenant », se plaint Opri Hermann, tenancier de maquis.
Sur le boulevard Giscard Destin (VGE), presque toutes les chaises des maquis situés en plein air se sont inclinées devant la morosité de l’atmosphère.
A Biétry, quelques restaurants « chics » recevant encore des clients, en majorité des libanais, entretiennent un peu l’ambiance. A la mythique Pergola, le mercure monte d’un cran. La rue est bondée approximent de monde. Les prostitués de luxe et leurs protecteurs y font la loi.
« Vous voulez gérer ? », c’est presque le même refrain, chez plusieurs pratiquantes du plus vieux métier au monde. Habillées, très “sexies”, elle ont encore du souffle, pour se faufiler entre les véhicules.
Retour sur le (VGE), aux abords du quartier ancien Koumassi, de nouveaux espaces de jouvence ont ouvert en bordure de lagune. A la cave « Venise », l’antre de Aka Assémian Cédric, un anniversaire y est célébré.
C’est aussi une occasion, ce jeune ivoirien, d’inviter ses clients à la soirée « Gaou » qui se tiendra le lendemain, jour de l’indépendance. Une soirée meublée par une rétrospective des années 60. « Je souhaite pour ces 61 ans d’indépendance, la paix, le bonheur et tout ce qui peut nous faire avancer dans le pays », lance-t-il
Même son de cloche pour Yoro Oscar, vendeuse de poisson, qui souhaite que le pays prospère sur la voie du développement et que la paix et la joie continuent d’habiter dans l’esprit des concitoyens.
A Port-bouet, commune balnéaire, de l’espace Laurent Gbagbo, à la rue Serge Kassi en passant par le foyer des jeunes jusqu’à l’abattoir, un silence de cathédrale.
(AIP)
bsb/fmo