Vendeuses d’aubergines, ferronniers, mécaniciens, vendeuses d’attiéké, cordonniers, cireurs, vendeuses de pagnes, artisans, sportifs, dirigeants non-salariés... Vous avez droit à une couverture sociale obligatoire, c’est-à-dire à une pension de retraite à partir de 3 600F de cotisation par mois. La pension n’est plus la chasse gardée uniquement des salariés. Désormais toute personne travaillant à son propre compte peut en être bénéficiaires, il suffit juste de souscrire au Régime social des travailleurs indépendants et ce, grâce à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). En effet, le nouveau régime social des travailleurs indépendants (RSTI) a été institué par l’ordonnance N°2019-636 du 17 juillet 2019 par le chef de l’Etat. Ce régime social permet l’octroi à l’assuré d’une pension de retraite, des indemnités journalières en cas de maladie ou d’accident en incapacité de travail sur plus de 14 jours, et aussi en cas de maternité, pour les femmes pour cause de maternité arrêtent de travailler pendant 3 mois. Depuis plusieurs semaines, la CNPS est donc sur le terrain pour faire enrôler les travailleurs indépendants dans le cadre de la mise en œuvre du RSTI. Le vendredi 21 octobre dernier à son siège sis au plateau, avant une visite de terrain dans plusieurs communes d’Abidjan, Serges Dibi, directeur des Projets à la CNPS, a fait comprendre que ce produit s’adresse à toutes les populations qui exercent à leur propre compte. Cette frange de la population la plus active, estimée à 7 millions de personnes qui ne bénéficiaient d’aucune couverture sociale. 50.000 personnes sont déjà enrôlées, « Les personnes qui étaient jusque-là sans couverture sociale pourront, avec ce nouveau produit, bénéficier de deux types de prestations. Il s'agit de l'indemnité en cas d'incapacité, (accident, maladie). Il faudrait qu’au moment où l’assuré ne peut pas exercer son activité, avoir un revenu de remplacement. Il pourra toucher jusqu'à 50% du revenu déclaré en cas d’incapacité » a expliqué Serges Dibi. Et d’ajouter : « A titre exceptionnel, 100% du revenu déclaré est payé aux femmes en cas de maternité (98 jours soit un minimum de 3 mois). Le deuxième privilège est la pension de retraite à vie payée en cas de départ à la retraite (Age indicatif 60 ans) avec une réversion aux ayants-droit en cas de décès (offre soumise à condition) ». Cette phase d’enrôlement qui vise à atteindre les 7 millions de personnes va s’étendre sur tout le territoire. Au cours de la campagne d’enrôlement à Koumassi et Treichville, certains enrôlés ont dit leur joie de souscrire au RSTI.
Touré Matingé, commerçante de friperie à Koumassi, s’est dit très heureuse de souscrire au RSTI « C’est une vraie aubaine pour nous, on nous offre la possibilité de toucher une pension de retraite mais aussi pour les cas de maternité, c’est vraiment une chance ». Mme Kra, vendeuse de placali à Koumassi Soweto sale cette couverture sociale « Le fait même de savoir qu’après ma retraite, je peux percevoir une pension me réjouit. On a cru que seuls les salariés ou fonctionnaires ont droit. Or, nous aussi pouvons en bénéficier. Vraiment je suis très heureuse. Même quand je suis malade, je peux bénéficier d’indemnité, c’est une grâce…»
JEAN PRISCA