Le sommet contre le VIH dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) a ouvert ses portes dimanche 31 octobre 2021 à Dakar.
Ce sommet rassemble des délégations venues de 26 pays d’Afrique dont 16 ministres, afin d’aborder le retard de la riposte au VIH dans la région et la manière de surmonter ces revers.
Co-organisé par l’ONUSIDA et l’Institut de la société civile pour le VIH et la santé en AOC, il ressort que la région ne représente que 8 % de la population mondiale, mais elle abrite plus de 12 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde.
« En 2020, la région a enregistré 150 000 décès liés au Sida et 200 000 personnes nouvellement infectées. Chaque semaine, plus de 1000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH dans la région. 1,2 million de personnes en Afrique occidentale et centrale attendent toujours pour débuter leur traitement pour le VIH qui leur sauveront la vie. Seuls 35% des enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale reçoivent un traitement », a déploré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’entame des travaux, lundi 1er novembre.
« Or la crise de la COVID-19 a entravé les services et exacerbé les inégalités qui alimentent l’épidémie de VIH. Si nous n’agissons pas maintenant, non seulement de nombreuses autres vies seront perdues, mais contenir la pandémie de Sida sera plus difficile et plus coûteux dans les années à venir », a-t-elle affirmé.
Pour le directeur exécutif de l’Institut de la société civile pour le VIH et la santé en AOC, Daouda Diouf, il est grand temps de réinitialiser la conversation pour remettre le VIH à l’ordre du jour et confier davantage de responsabilités à la société civile.
« Notre principale attente à l’égard du sommet est que la société civile soit officiellement reconnue comme un acteur clé dans les pays au sein des systèmes de santé officiels et informels », a-t-il déclaré, avant de souligner que l’implication des agents de santé communautaires, les pairs éducateurs et la société civile permettra d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé.
Le directeur du programme Fast Track de l’ONUSIDA par intérim, Fodé Simaga, partage cet avis. « Compte tenu des statistiques, nous comptons sur la société civile et ses réseaux pour trouver les personnes à risque de VIH et rentrer en contact avec elles et renforcer leurs capacités, car elles font partie intégrante des systèmes de santé et doivent désormais être entièrement financées et soutenues », a-t-il ajouté.
La directrice exécutive de l’ONUSIDA a donné comme quelques pistes de réponses, à savoir, d’embrasser et habiliter les communautés pour qu’elles soient au centre de la planification et des services, d’augmenter les investissements pour les activités de prévention, de dépistage et de traitement, d’éliminer tous les obstacles financiers afin de garantir un accès universel aux services et enfin, de s’attaquer aux inégalités (telles que les jeunes filles/femmes, les populations clé et leurs partenaires..) qui alimentent l’épidémie.
Outre le plaidoyer en faveur de la société civile, les différentes sessions porteront sur l’augmentation par les gouvernements du financement national de la riposte au VIH, une autre sur l’initiative Education Plus qui souligne l’importance de maintenir les filles et les jeunes femmes dans l’enseignement secondaire ; les politiques relatives au VIH notamment sur le lieu et la manière de distribuer au mieux les médicaments et des antirétroviraux sur plusieurs mois; la prévention; la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, etc.
Ce Sommet régional prend fin le mardi.
(AIP)
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