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Société Publié le mercredi 12 janvier 2022 | Le Nouveau Réveil

Conflit foncier opposant l’INPHB aux villages d’Allangoua-N’gbessou : Les populations refusent de céder leurs terres

Les populations d’Allangoua-N’gbessou, deux villages à quelques encablures de l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) vivent des moments difficiles depuis quelques années avec leur voisin. Ces villages déplacés de leur Tiébissou natal, dans le cadre du projet de l’Aménagement de la vallée du Bandaman avec la construction du barrage de Kossou, sont menacés d’expropriation de leurs terres. Bien qu’installés sur ces terres depuis les années 71 et 72. Bien avant la construction des premiers bâtiments de l’INP dans les années 1974-1975. Aujourd’hui, un conflit foncier est ouvert entre ces villages et l’INPHB qui revendique plus de 1000 hectares de terre « Ces deux (2) villages ne sont pas arrivés parachutés. L’AVB est venu négocier des terres avec les habitants de N’Zéré non loin de l’actuel INPHB Sud et cela, pour nous. Et celui qui pilotait en son temps le projet d’Etat, s’appelait Ahoussou Koffi. Il y a eu l’acquisition des terres. Et cette même structure est allée chercher nos parents, pour venir en prospection. Ils ont trouvé leurs frères Baoulé et ont décidé cependant, de rester. Quand nous sommes arrivés, il y a eu des blocs, c’est-à-dire que chaque maison qu’une famille habite a son bloc cultural (lui permettant de produire pour se nourrir). Et à N’Gbessou, nous avons eu 143 maisons construites par l’AVB pour nos parents… », a fait ce rappel historique, Kouamé Jean Marcel, secrétaire général à l’organisation de la Mutuelle de N’Gbessou. Qui revenant à la situation qui prévaut a indiqué : « L’INPHB veut faire son extension avec 1062 hectares de nos terres. Et c’est jusqu’à 25m du cimetière du village que la fameuse clôture prendra fin. Imaginez-vous, plus rien comme sol cultivable. Et ça prend toutes les terres de nos parents. C’est-à-dire que nos parents n’auront même pas d’espace pour cultiver. Et on nous fait croire que nos parents seront dédommagés. Même si vous voulez payer les purges de nos parents, venez discuter avec eux ? Ils ne sont au courant de rien, et vous entamez des travaux. L’INPHB veut faire la clôture de son extension d’abord et dédommager par la suite, ceux dont les champs se trouvent à l’intérieur de la clôture. Nous disons que c’est une insulte faite à nos parents… », a-t-il décrié avant de relever « Le village, depuis ce matin, a été assiégé par des gendarmes et policiers. Quatre cargos ; dont deux de la police et deux de la gendarmerie ont bouclé l’entrée du village. Les chefs ont envoyé leurs émissaires chez le préfet. Refusant de les recevoir, il leur a demandé de faire un courrier. Ils l’ont fait. Et puis il les ramène chez le préfet de police. C’est de mano en mano que nous sommes à ce stade… », a-t-il dénoncé avant de renchérir « Nous avons des photos et des vidéos de la construction de cette clôture. Nous avons replié ce matin, c’est juste pour réfléchir. Parce qu’on ne se laissera pas faire. Ils circulent dans le village, on les laisse faire. Nous projetons (Ndlr) demain un sit-in devant la préfecture de région », a-t-il fait noter le fait qu’ils demeurent campés sur leur position.


Comme lui, Koffi Kouamé Denis, cultivateur et originaire de N’Gbessou, est allé plus loin, demandant à l’Etat de ne pas les abandonner : « Nous demandons à l’Etat de Côte d’Ivoire, qui nous a déplacés pour une cause noble, et à travers ce sacrifice énorme que nous avons fait, en laissant nos terres et plantations pour le bien-être de toute la Côte d’Ivoire, pour la construction du barrage de Kossou, de ne pas nous laisser tomber ; qu’il vienne à notre secours ; que l’Etat lui-même vienne discuter en regardant de plus près notre situation… »


JEAN PAUL LOUKOU

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