"Je vomissais sans arrêt. Il y avait toujours de la fatigue et des douleurs. Il était difficile de comprendre ce qui m'arrivait", raconte Sarvesh à la BBC. Cette femme de 35 ans était déjà malade depuis un certain temps.
Une première échographie n'avait rien révélé lorsque Sarvesh, originaire du district de Bulandshahr dans l'Uttar Pradesh, s'est rendue chez son médecin. Dans un premier temps, elle a donc continué à prendre des antibiotiques pour soigner une infection supposée de l'estomac.
Après un mois de traitement, sans amélioration, elle est retournée chez son médecin. Cette fois, ce qui est apparu était tellement choquant que même ses médecins ont eu du mal à croire les images qu'ils avaient sous les yeux.
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Le docteur KK Gupta, radiologue depuis vingt ans à Meerut, en Inde, a qualifié de stupéfiant le scanner de sa patiente, lorsqu'il l'a vu pour la première fois.
"Elle avait une grossesse de douze semaines dans la partie droite du foie", explique-t-il. Il n'avait jamais vu cela auparavant sur une IRM.
"J'ai même pris plusieurs coupes du scanner pour confirmer qu'il s'agissait bien d'une grossesse."
Une grossesse extra-utérine se produit lorsqu'un ovule fécondé s'implante en dehors de l'utérus, généralement dans la trompe de Fallope. Environ une grossesse sur 80 est extra-utérine et, dans certains cas, elle peut mettre la vie de la mère en danger.
Dans le cas de Sarvesh, au lieu de se développer dans son utérus, le fœtus se développait dans son foie.
Le foie joue un rôle vital en éliminant les toxines du sang, en maintenant le taux de sucre dans le sang et en régulant la coagulation.
Une grossesse ectopique intrahépatique est si rare que Sarvesh s'est soudain retrouvée au centre de l'attention de la communauté médicale internationale.
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Rétablissement
Le couple affirme que les trois derniers mois ont été une expérience très difficile pour toute la famille et qu'il a été soumis à des pressions financières considérables.
La BBC s'est rendue au domicile de Sarvesh, dans le village de Dastura, pour la rencontrer. Elle était alitée, toujours en proie à la douleur, avec un large bandage sur l'estomac couvrant 21 points de suture sur le côté droit de l'abdomen. Elle a dû compter sur son mari, Paramveer, pour tout faire : aller aux toilettes, s'asseoir dans le lit et changer de vêtements.
Sarvesh explique qu'elle a eu beaucoup de mal à accepter ce que lui disaient les médecins car, pour elle, son cycle menstruel était normal.
Avec ce type de grossesse extra-utérine, les femmes saignent abondamment, "il faut donc du temps pour détecter la grossesse", explique KK Gupta.
Après de multiples évaluations, les médecins ont conclu qu'il n'y avait pas d'autre solution que la chirurgie pour retirer le fœtus - s'il continuait à se développer, son foie pourrait se rompre, ce qui pourrait coûter la vie à Sarvesh.
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En raison de la complexité de l'opération, il a été fortement conseillé au couple de se rendre à Delhi, mais il n'en a pas les moyens.
"Nous sommes pauvres et il nous était impossible d'aller à Delhi et de payer l'opération", explique Paramveer.
Finalement, après trois mois de souffrance pour Sarvesh, une équipe de médecins d'un hôpital privé de Meerut a accepté de pratiquer l'opération, qui a duré quatre-vingt-dix minutes.
Quelle est la fréquence de la grossesse ectopique intrahépatique ?
Une femme tombe généralement enceinte lorsque l'ovule libéré par son ovaire est fécondé par un spermatozoïde, explique le docteur Mamta Singh, professeur au département d'obstétrique-gynécologie de l'Institute of Medical Sciences, à Varanasi, dans le nord de l'Inde.
L'ovule fécondé se déplace ensuite dans les trompes de Fallope vers l'utérus, où l'embryon s'incorpore et se développe.
Dans certains cas, précise le docteur Singh, l'ovule fécondé reste dans les trompes de Fallope au lieu d'atteindre l'utérus ou, très occasionnellement, se colle à la surface d'un autre organe.
Dans le cas de Sarvesh, l'embryon s'est fixé au foie. Le foie étant bien irrigué, il sert de "terre fertile" au fœtus dans les premiers jours, explique Mamta Singh, mais il finit par ne plus être viable.
Selon le docteur Monika Anant, professeure au département d'obstétrique et de gynécologie de l'AIIMS de Patna, environ 1 % des grossesses est extra-utérine dans le monde.
"On estime qu'une seule des sept à huit millions de grossesses peut être un cas de grossesse intrahépatique", ajoute-t-elle.
Mme Anant signale que, avant celui de Sarvesh, seuls 45 cas de grossesse intrahépatique ont été enregistrés dans le monde, dont trois en Inde. Le premier cas a été signalé en 2012 au Lady Hardinge Medical College de Delhi.
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