Maurice Bandaman vient de mettre en librairie, un autre roman intitulé "Le paradis français". Un ouvrage qui attaque de front, l'immigration vers l'occident. Vous intitulez Le paradis français, l'enfer des immigrés...
Oui, c'est une image, une figure de style. C'est-à-dire appeler une chose par son contraire. Parce que ce qui pousse les Africains à l'immigration, c'est le rêve d'une vie meilleure. Il faut donc présenter le rêve dans ce qu'il symbolise. Et le paradis est le symbole de l'espace de la béatitude. Là ou il n'y a pas de souffrance, là où il n'y a pas de douleur. Là où on va constater qu'en réalité, c'était le contraire. Pour vous, ce choix de l'immigration est dû à quoi ?
Celui qui opte pour l'immigration part d'une analyse rationnelle. Il se dit " je suis jeune, j'ai fait des études, j'ai un diplôme, je suis au chômage, je crois que l'Europe ferait mon bonheur ". "Je suis une fille, je crois que un blanc ferait mon bonheur." Il est vécu au quotidien, donc on le mesure. Un autre tableau qui n'est toujours pas rationnel est fondé sur des images de la télévision, du cinéma et des rapports que ceux qui y ont vécu font. Sans que cela soit vrai. Mais un titre comme L'enfer français serait beaucoup plus accrocheur. C'est un choix. Un titre doit être séduisant. Dire "L'enfer français", ça n'a plus d'intérêt. L'enfer n'attire pas. C'est le paradis, le rêve qui attire. Ce titre est donc à propos. Est-ce que c'est une histoire vraie autour de laquelle vous avez brodé une fiction ?
L'histoire de cette jeune fille n'existe pas dans les faits. Mais c'est une histoire faite d'expériences et de témoignages que j'ai reçus moi-même. J'ai fait un séjour de 3 mois et demi en France. Au cours de ce séjour, j'ai cherché à rencontrer des Ivoiriens et des Africains vivant en France. Beaucoup de nos sœurs et frères africains, victimes de l'intégration. J'ai écouté beaucoup qui m'ont expliqué comment ils sont arrivés en France. L'histoire de cette jeune fille, Mira est une création qui s'inspire de faits vrais. Et vous relevez aussi le cas des rencontres sur le Net.
Aujourd'hui, avec Internet, se développe une criminalité fondée sur une perte des mœurs, sur une escroquerie morale à travers les rencontres et les mariages sur Internet. Je ne dis pas que toutes ces rencontres sont à bannir. Mais derrière un mariage sur Internet qui a réussi, ce sont des dizaines qui sont des escroqueries et qui tournent au drame. Des sociétés de proxénétisme s'organisent avec cette voix pour attirer des jeunes filles. Pour leur promettre le mariage et le bonheur. Je voulais donc attirer l'attention de nos jeunes filles pour ne pas se laisser attirer par le mirage du mariage avec le blanc. La trame laisse un peu sur la faim, parce qu'on ne voit pas comment la jeune fille retourne dans sa famille à Abidjan...
On doit permettre au lecteur de contribuer à la construction de l'œuvre. Et donc continuer l'histoire. Le plus important pour la jeune fille, c'est de retrouver sa famille. Effectivement, c'est la hantise de l'accueil qui maintient nos frères en Europe. Quand il s'imagine que revenus bredouilles, ils seront la risée de l'entourage, ils se disent il faut que je reste ici. Certains parents contraignent leurs enfants à l'extérieur tant qu'ils n'ont pas eu le bonheur. Ce qui n'est pas le cas de Mira, l'héroïne. Cette jeune fille a eu le temps de connaître la souffrance en Afrique. Donc pour elle, revenir à Abidjan, à Port-Bouët, c'est retrouver la liberté. C'est retrouver la délivrance. Evidemment, on s'imagine que ses parents soient déçus. Mais elle veut rentrer pour retrouver sa dignité. Et elle va raconter son histoire. C'est après qu'elle devient une personnalité, qu'elle réussit sa vie. Elle va positiver son passé. Elle renait de la souillure de la prostitution qu'elle a vécue en Occident. C'est la remontée qui est importante. Le fait de transformer cette expérience douloureuse en avantage. Il y a quand même des gens qui ont réussi à l'immigration.
Bien sûr. Mais sur un africain qui a réussi, il y a combien qui échouent. Ne réussissent que ceux qui ont fait des études pointues. Mais ceux qui n'ont pas une bonne formation et qui pensent qu'ils vont réussir en Europe se trompent. Ils grossissent plutôt les rangs des malheureux et des sans-papiers. L'aventure n'est donc pas à encourager, seuls ceux qui y vont pour des études. Je ne peux pas comprendre qu'on puisse cotiser 3 à 4 millions pour les donner à quelqu'un pour qu'il puisse aller en Europe. Alors qu'il serait un grand opérateur économique ici avec cet argent.
Entretien réalisé par
Guéhi Brence
Oui, c'est une image, une figure de style. C'est-à-dire appeler une chose par son contraire. Parce que ce qui pousse les Africains à l'immigration, c'est le rêve d'une vie meilleure. Il faut donc présenter le rêve dans ce qu'il symbolise. Et le paradis est le symbole de l'espace de la béatitude. Là ou il n'y a pas de souffrance, là où il n'y a pas de douleur. Là où on va constater qu'en réalité, c'était le contraire. Pour vous, ce choix de l'immigration est dû à quoi ?
Celui qui opte pour l'immigration part d'une analyse rationnelle. Il se dit " je suis jeune, j'ai fait des études, j'ai un diplôme, je suis au chômage, je crois que l'Europe ferait mon bonheur ". "Je suis une fille, je crois que un blanc ferait mon bonheur." Il est vécu au quotidien, donc on le mesure. Un autre tableau qui n'est toujours pas rationnel est fondé sur des images de la télévision, du cinéma et des rapports que ceux qui y ont vécu font. Sans que cela soit vrai. Mais un titre comme L'enfer français serait beaucoup plus accrocheur. C'est un choix. Un titre doit être séduisant. Dire "L'enfer français", ça n'a plus d'intérêt. L'enfer n'attire pas. C'est le paradis, le rêve qui attire. Ce titre est donc à propos. Est-ce que c'est une histoire vraie autour de laquelle vous avez brodé une fiction ?
L'histoire de cette jeune fille n'existe pas dans les faits. Mais c'est une histoire faite d'expériences et de témoignages que j'ai reçus moi-même. J'ai fait un séjour de 3 mois et demi en France. Au cours de ce séjour, j'ai cherché à rencontrer des Ivoiriens et des Africains vivant en France. Beaucoup de nos sœurs et frères africains, victimes de l'intégration. J'ai écouté beaucoup qui m'ont expliqué comment ils sont arrivés en France. L'histoire de cette jeune fille, Mira est une création qui s'inspire de faits vrais. Et vous relevez aussi le cas des rencontres sur le Net.
Aujourd'hui, avec Internet, se développe une criminalité fondée sur une perte des mœurs, sur une escroquerie morale à travers les rencontres et les mariages sur Internet. Je ne dis pas que toutes ces rencontres sont à bannir. Mais derrière un mariage sur Internet qui a réussi, ce sont des dizaines qui sont des escroqueries et qui tournent au drame. Des sociétés de proxénétisme s'organisent avec cette voix pour attirer des jeunes filles. Pour leur promettre le mariage et le bonheur. Je voulais donc attirer l'attention de nos jeunes filles pour ne pas se laisser attirer par le mirage du mariage avec le blanc. La trame laisse un peu sur la faim, parce qu'on ne voit pas comment la jeune fille retourne dans sa famille à Abidjan...
On doit permettre au lecteur de contribuer à la construction de l'œuvre. Et donc continuer l'histoire. Le plus important pour la jeune fille, c'est de retrouver sa famille. Effectivement, c'est la hantise de l'accueil qui maintient nos frères en Europe. Quand il s'imagine que revenus bredouilles, ils seront la risée de l'entourage, ils se disent il faut que je reste ici. Certains parents contraignent leurs enfants à l'extérieur tant qu'ils n'ont pas eu le bonheur. Ce qui n'est pas le cas de Mira, l'héroïne. Cette jeune fille a eu le temps de connaître la souffrance en Afrique. Donc pour elle, revenir à Abidjan, à Port-Bouët, c'est retrouver la liberté. C'est retrouver la délivrance. Evidemment, on s'imagine que ses parents soient déçus. Mais elle veut rentrer pour retrouver sa dignité. Et elle va raconter son histoire. C'est après qu'elle devient une personnalité, qu'elle réussit sa vie. Elle va positiver son passé. Elle renait de la souillure de la prostitution qu'elle a vécue en Occident. C'est la remontée qui est importante. Le fait de transformer cette expérience douloureuse en avantage. Il y a quand même des gens qui ont réussi à l'immigration.
Bien sûr. Mais sur un africain qui a réussi, il y a combien qui échouent. Ne réussissent que ceux qui ont fait des études pointues. Mais ceux qui n'ont pas une bonne formation et qui pensent qu'ils vont réussir en Europe se trompent. Ils grossissent plutôt les rangs des malheureux et des sans-papiers. L'aventure n'est donc pas à encourager, seuls ceux qui y vont pour des études. Je ne peux pas comprendre qu'on puisse cotiser 3 à 4 millions pour les donner à quelqu'un pour qu'il puisse aller en Europe. Alors qu'il serait un grand opérateur économique ici avec cet argent.
Entretien réalisé par
Guéhi Brence