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Art et Culture Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Le Patriote

Conflit entre la direction et la tutelle autour de la révision de ses statuts - Menace sur le Palais de la Culture

L’affaire est plus sérieuse qu’on ne le pense. La récente sortie du couple ( Sidiki et Ayala) Bakaba, au Palais de la culture, précisément mardi dernier, ne doit pas être perçue comme un simple coup de colère. Mais bien, une alerte face à une situation qui mérite qu’on y jette un regard plus profond. De quoi s’agit-il ? Placé sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Francophonie, le Palais de la culture est régi par les textes (décret n°2000-875 du 20 décembre 2000) d’un Epn (Etablissement public national) classique, ce qui signifie que ses travailleurs bénéficient du même statut que les fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat. Ils sont donc astreints aux heures normales de travail. Mais, à la différence de l’administration publique, le Palais de la culture a une spécificité. Il a pour vocation de promouvoir la culture, accueille donc des spectacles qui se tiennent, pour la plupart, la nuit. Des activités qui imposent, contrairement à un Epn classique, à ses employés des horaires qui s’étendent de 8h du matin à 3 ou 4h du lendemain matin les jours de spectacles. Conséquence : il faut payer des primes et des indemnités particulières pour ces heures « sup ». Ce que fait le Palais depuis huit ans, sans une « couverture » légale. Pour corriger cette « anomalie », les responsables du Palais de la culture ont appelé à la modification du décret du 20 décembre 2000. Ils souhaitent que leur structure soit désormais régie par un décret qui tient compte de sa singularité. Curieusement, le projet demeure bloqué par la tutelle. Toute chose qui agace sérieusement la direction générale du Palais de la culture. « On ne gère pas une structure d’une telle importance avec un EPN classique. Pendants huit ans, avec quatre ministres, nous avons été confrontés à la même incompréhension. Trop, c’est trop » tempête Mme Ayala Bakaba, son administratrice générale. « Il ne sert à rien si cet outil n’est pas accompagné d’un corpus de textes et de lois » poursuit-elle, avant d’insister sur la nécessité de modifier les statuts du Palais de la culture. Au ministère de la Culture et de la Francophonie, on n’entend pas les choses de cette oreille. M. Komoé oppose un « niet », et exige pour l’heure que la gestion classique des Epn s’applique au Palais. A la vérité, ce refus s’apparente à un mépris pour cette structure. A quoi servirait un Palais de la culture s’il ne peut plus accueillir de spectacles ou autres manifestations culturelles ? Parce que ses travailleurs auraient simplement vidé les lieux à 18h, comme tous fonctionnaires ordinaires. Et ce mépris est d’autant plus rageant que personne ne semble se soucier de l’Etat du Palais de la culture qui se dégrade considérablement au fil des ans. Aux problèmes d’étanchéité s’ajoute aujourd’hui la défection d’une bonne partie des projecteurs et du matériel de sonorisation. Il faut, selon les responsables du Palais de la culture, 150 millions F CFA pour réhabiliter le système. Depuis, on attend l’argent … « Il faut que le mépris s’arrête, qu’on nous reconnaisse nos mérites. Il faut que les arrêtés et les décrets soient pris », martèle Mme Bakaba. Ce coup, pardon cri, du cœur, sera, on l’espère, entendu.
Y. Sangaré
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