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Politique Publié le jeudi 22 janvier 2009 | Fraternité Matin

Gbagbo à propos de la moralisation de la vie publique : "J`irai jusqu`au bout"

Combattre la corruption, réforme la justice, améliorer l’environnement des affaires... Après la guerre, voici les nouveaux challenges de Gbagbo.


Une nouvelle ère

«Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations internationales, au nom de la Côte d’Ivoire, de son peuple, de son gouvernement, je vous souhaite une très bonne année 2009. Que les souverains qui vous ont accrédités ici, reçoivent toutes les bénédictions et la grâce du Seigneur au cours de cette année. Qu’ils soient bénis. Je souhaite qu’ils soient bénis. Que vous-mêmes et vos familles, soyez bénis. Que le monde qui a l’air de changer retrouve une autre phase, qui soit une phase plus pacifique.

Hier (avant-hier, NDLR), nous avons suivi la prestation de serment du Président Barack Obama. Et je souhaite vraiment que son arrivée ne soit pas seulement perçue comme l’arrivée d’un Noir à la Maison-Blanche. Je souhaite que son arrivée à la Maison-Blanche soit perçue comme une nouvelle ère de paix dans le monde. Parce que les Etats-Unis ont la clé de beaucoup de choses. Les Etats-Unis peuvent apaiser ou réchauffer l’atmosphère dans le monde. Je souhaite pour ma part que le Président Obama apaise la situation. Et comme je l’ai déjà écrit, je souhaite qu’avec l’Europe, la Chine, la Russie, le monde musulman, il discute. Il nous faut des discussions au lieu de la bataille. A Mme l’Ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire particulièrement, je souhaite que les Etats-Unis soient, en cette année et pour les autres, une source de bénédictions pour le monde.


L’Afrique et la démocratie

Nous avons suivi, à côté de nous, notre cher ami Atta- Mills qui a prêté serment, fait son inauguration à Accra. Cela s’est passé dans une atmosphère douce. Il y avait beaucoup de monde, c’était la fête. C’est un des pays de l’Afrique de l’ouest qui est un pays jumeau de la Côte d’Ivoire. Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont des pays jumeaux. Ils ont les mêmes caractéristiques humaines, physiques, économiques et je suis heureux qu’un Professeur soit arrivé au pouvoir tranquillement, par des élections. Mais je voudrais dire que les pays africains sont en train d’accéder maintenant, progressivement, à la démocratie. Atta-Mills a été élu, maintenant, démocratiquement, tranquillement. Mais avant, il y a eu six coups d’Etat au Ghana. Il y avait un bouleversement total. Au Nigeria, il y a eu huit coups d’Etat ; mais maintenant, il y a les élections. En République démocratique de Congo, les guerres et les soubresauts que nous avons, sont aussi les enfants des partis uniques que nous avons eus.


2009: objectif, élections

Mais moi, j’ai espoir. Parce que la Côte d’Ivoire a, somme toute, une crise qui est petite. Elle s’étire en longueur parce que nous discutons…

Mais elle n’a pas été aussi profonde que les crises dans les autres pays. J’ai donc un très grand espoir. Ici, la crise est surtout dans les journaux. La guerre est surtout dans les journaux. Quand, le matin, vous regardez les journaux, vous avez l’impression que la Côte d’Ivoire brûle. Les journalistes écrivent… mais nous vivons tranquillement. Le Premier ministre et moi, nous nous concertons, discutons et, aujourd’hui, nous encore nous avons discuté. Nous sommes vraiment sur la bonne voie. Quand nous n’avons pas beaucoup de moyens, nous marchons tout doucement. Et quand nous en avons, nous accélérons le processus. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase d’accélération.

Nous pouvons affirmer que la crise est derrière nous pour les trois quarts.

Monsieur le Nonce apostolique, je suis heureux et fier que vous ayez noté les panneaux publicitaires que j’avais faits dans le pays. Mais je pense que quand on est dans une situation comme celle là, c’est le devoir du Chef de l’Etat de rappeler à ses concitoyens, qu’on a un seul objectif : ce sont les élections. Et je ferai encore d’autres campagnes publicitaires pour rappeler aux Ivoiriens que la Constitution permet, quand on ne peut pas organiser les élections, que le Président de la République reste au pouvoir. Et je suis au pouvoir. C’est constitutionnel. Ce n’est pas à négocier, et ce n’est négocié.
Mais dans ce cas, l’esprit de la Constitution veut aussi que le seul objectif soit des élections pour nous en sortir. Nous allons le faire. Je souhaite que les conditions soient réunies. Nous ne voulons pas faire des élections dans de mauvaises conditions, et retourner dans la guerre. Beaucoup d’amis nous pressent. C’est à leur honneur de vouloir que la Côte d’Ivoire s’en sorte vite. Mais, il faut que nous évitions les erreurs commises dans des pays voisins. Nous sommes en Afrique de l’ouest. Nous sommes en Afrique et nous regardons et étudions ce qui se passe. Il y a des problèmes qui doivent être réglés.


Identification et fraude

La Commission électorale indépendante fait un travail que je trouve important, remarquable. Nous sommes aujourd’hui, nous Ivoiriens, au stade de l’identification. Beaucoup se plaignent qu’il y a des fraudes. Nous voyons aussi qu’il y a des fraudes. On ne pouvait pas faire une telle opération sans fraudes. Mais les experts sont rassurants : nous avons les moyens techniques de dépister ces fraudes. Et je dis à ceux qui veulent frauder, à ceux qui ne sont pas Ivoiriens, que s’ils veulent avoir la nationalité ivoirienne, qu’ils viennent me voir. Je vais leur signer le décret de naturalisation. Je n’ai jamais refusé un seul décret de naturalisation à qui que ce soit. J’ai signé tous les décrets que j’ai trouvés à mon arrivée, et qui n’étaient pas signés. Bien évidemment, j’en ai signé de nombreux autres. On peut faire la comparaison du rythme annuel de signature de décrets entre les trois Chefs d’Etat qui m’ont précédé et moi.

Il faut que les gens choisissent la voie de la légalité. Parce que tous ceux qui sont en train de se faire inscrire frauduleusement seront découverts. Et qu’ils ne s’estiment pas victimes d’exclusion. En France, je ne cherche pas à voter. Je ne suis pas Français. Au Burkina Faso, je ne cherche pas à voter. Je ne suis pas Burkinabé. Au Mali, je ne cherche pas à voter. Parce que je ne suis pas Malien. Quand je suis en Guinée, je ne cherche pas à voter. Je ne suis pas Guinéen. Le monde est ainsi organisé. En attendant qu’on mette en place la confédération de l’Afrique de l’Ouest que j’appelle de tous mes vœux, j’ai déjà supprimé les cartes de séjour. Ce qui rend plus agréable la vie de tous nos compatriotes qui ne sont pas Ivoiriens. Ce qui rend moins douloureux la vie de nos compatriotes africains qui ne sont pas Ivoiriens. De grâce, qu’ils ne nous mélangent pas les pédales. Qu’ils nous laissent tranquillement sortir de crise et remettre la Côte d’Ivoire à leur disposition. Parce que quand la Côte d’Ivoire est debout, elle est à la disposition de toute l’Afrique de l’ouest, et de toute l’Afrique. Il ne faut donc pas que des petits problèmes personnels viennent nous embrouiller.

Chers frères Ivoiriens, ne vous alarmez pas outre mesure. Nous allons enlever de la liste, tous ceux qui n’ont pas le droit d’y être. Cela est évident. L’identification de tous les cas de fraude a été déjà enclenchée. Le président de la Cei a mon soutien. Qu’il continue de travailler et d’avancer. Et quand il jugera que nous pouvons aller aux élections, il me soumettra un document que je signerai. Et je continuerai de faire campagne pour rappeler aux Ivoiriens que le seul objectif dans un cadre constitutionnel comme celui-ci, ce sont les élections.


Élections et intégration

Il y a des gens qui font des commentaires un peu méchants sur les élections. Auront-elles lieu ? N’auront-elles pas lieu ? En Côte d’Ivoire, comme dans la plupart des pays africains, nous avons besoin des élections. Il y a beaucoup de raisons, mais je vais vous en donner une seule : nous sommes un pays avec plusieurs peuples qui ont leurs coutumes. Même si l’intégration entre peuples est de plus en plus poussées. Un de mes amis a fait une étude très intéressante sur les mariages mixtes. Ses conclusions confirment mes propos : en 1913, il y avait à peu près 0, 25% de mariages mixtes. En 1975, il y a 35% de mariages mixtes. Les écoles, les universités, les internats permettent aux personnes différentes de se rencontrer de plus en plus. Nous devenons un même peuple. Et les enfants qui sont nés aujourd’hui à Abidjan, n’ont pas les mêmes villages que les nôtres. Quand je dis à mes enfants de m’accompagner au village, ils disent : «on va dans le village de papa». Leur village à eux, c’est la Riviera. Ils sont nés là, ils y ont grandi, etc.

Je veux dire que nous avons besoin des élections pour désigner nos chefs. Parce que chaque peuple a sa manière de désigner les chefs. Au lieu de nous battre, ayons des élections démocratiques. Elles uniformisent tout et mettent tout le monde au même niveau.

C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Nonce apostolique, nous avons besoin, ici, des élections. Il se raconte qu’en Afrique, le multipartisme peut entraîner la guerre civile; susciter la naissance de partis ethniques, tribaux. Face à de tels discours, je cite toujours le cas de l’Inde. En Inde, les tribus sont plus nombreuses qu’en Afrique. Les langues, plus nombreuses. Ils ont plusieurs religions. Mais, depuis l’indépendance en 1947, ils sont l’un des pays les plus démocratiques du monde. Nous avançons et nous allons aller aux élections. Je vous prie, Mesdames et Messieurs, de nous accompagner, de nous regarder avec amitié.


Lutte contre la corruption

Sur notre pays même, où vous vivez, nous avons de grandes réformes à approfondir. Nous les avons commencées, mais nous ne les avons pas terminées. Voici la raison pour laquelle il nous faut aller vite aux élections.

Il nous faut améliorer la gestion des finances publiques et renforcer la lutte contre la corruption.

La corruption n’est pas une fatalité. Depuis que je suis Président, je me suis rendu compte que la corruption est partout, dans tous les pays. Même si elle est pratiquée de manière de plus ou moins élégante. Mais ce n’est pas parce que la corruption est partout qu’on ne doit pas la combattre chez soi. On doit la combattre et vigoureusement. Et, tant que je serai Chef de l’Etat, la lutte contre la corruption ne s’arrêtera pas.

Les gens se demandaient si je ne voyais pas ce qui se passait. Et je disais toujours aux gens que je suis en guerre, et que je ne sais pas mener deux guerres à la fois. Dès l’instant où, avec l’Accord politique de Ouagadougou, j’ai fini la vraie guerre, je mène maintenant celle qui rend propre la gestion de l’argent public. La gestion des biens publics est une véritable plaie. On se plaint des policiers qui rackettent sur les routes. Mais ce n’est rien par rapport à ce qui se passe. J’ai écrit, quand je me suis rendu compte que les rumeurs étaient fondées, au procureur de la République. Ainsi ont commencé les enquêtes dans la filière café- cacao. Et ce n’est pas le seul secteur visé. Nous sommes en train d’instruire d’autres secteurs pour y porter le combat. Mais pour le moment nous sommes dans le secteur café-cacao. Je ne vais pas me permettre de faire des commentaires sur un problème qui est pendant devant la justice. Mais je voudrais seulement dire à tous ceux qui grenouillent, qui tournent autour, à ceux qui se lèvent et qui vont dire aux juges que le Président Gbagbo dit de libérer les gens, que je n’ai envoyé personne. Et je n’enverrai personne. La Côte d’Ivoire a des Institutions. Si je veux parler aux juges, je passe par le ministre de la Justice. Il y a les procureurs généraux. Il y a la Cour suprême, le Conseil constitutionnel. Il y a donc des voies institutionnelles pour m’adresser à eux. Je voudrais ici solennellement dire à tous les magistrats qui sont en charge de ce dossier, que je ne leur ai jamais envoyé personne. Et que quiconque vient leur apporter un soi-disant message du Chef de l’Etat est un imposteur. Et il faut le traiter comme tel. Si des gens ont peur et veulent arrêter la machine judiciaire, ce n’est pas moi qui les envoie. Il y a un proverbe à Abidjan qui dit : «Ce que tu as commencé est-ce que tu peux terminer ?». Moi, je veux qu’on aille jusqu’au bout dans ce dossier. Je veux que dans ce pays, quand on instruit un dossier, qu’on aille jusqu’au bout. Et j’irai jusqu’au bout.

Dans la filière café- cacao, il ne s’agit pas de quelques centaines de francs, ni de quelques millions de francs. Il s’agit de milliards de nos francs qui ne sont ni dans les caisses de l’Etat, ni dans les poches des paysans. C’est de cela qu’il s’agit. Et on ne peut pas jouer avec un tel dossier. Je répète: j’irai jusqu’au bout.

Concernant toujours la filière café- cacao, je suis d’avis que nous avons besoin d’une réforme plus en profondeur. J’ai prêté serment le 26 octobre 2000. Et il fallait que la campagne commence, autrement le cacao allait pourrir. A cette époque, j’avais trouvé des textes qui avaient déjà été rédigés. Ils n’étaient certes pas parfaits, mais il nous fallait prendre des décisions. Surtout que nous avions une autre réforme en 2003. Malheureusement, il y a eu ce qui s’est passé.

Pour le moment, j’ai mis en place un comité qui gère provisoirement le secteur actuellement. Mais il va sans dire qu’il faudra faire une réforme plus approfondie. Qui garantisse un bon prix aux paysans et qui fasse une bonne place à la transformation de nos produits agricoles, notamment le café et le cacao, sur place. L’exportation des fèves est une réforme qui est dépassée. Il nous faut sortir les fèves du marché et y apporter des produits finis ou semi finis. Nous pouvons le faire. Et nous le ferons.


Transparence et traçabilité

Sur l’énergie, le pétrole et l’électricité, là encore il y a eu beaucoup de rumeurs, de méchancetés. Vous savez, il ne sert à rien de parler de l’Etat. Quand on m’a signalé que les dépenses étaient faites de façon extra- budgétaire, j’ai immédiatement convoqué… Parce qu’il ne s’agit pas de faire des dépenses extra budgétaires. Il faut que tout soit tracé et visible. Je dis que nous sommes un petit producteur de pétrole.

Je dis que nous sommes un petit producteur de pétrole. L’Angola et le Nigeria sont, eux, les producteurs de pétrole en Afrique. Notre production actuelle peut être comparée à de petites plaquettes juste bonnes à tartiner le pain pour qu’il puisse avoir du goût. On ne peut pas dire de la Côte d’Ivoire qu’elle est un pays producteur de pétrole ou de gaz. J’espère que dans cinq ans, nous allons multiplier notre production par trois. A partir de ce moment-là, on commencera à respirer un peu. Nous atteindrons alors la production de certains pays africains. Mais il faut qu’il y ait une traçabilité de notre production. L’argent que nous extrayons du sol, c’est l’argent du peuple de Côte d’Ivoire. Il ne nous appartient pas. Je dis toujours à mes amis, que je suis un bon vivant. C’est pour cela que je n’aime pas voler. La raison est simple : je ne peux pas avoir des milliards et avoir peur de les sortir. De crainte qu’on ne me demande des comptes. Or moi, j’aime jouir de ce j’ai. Dès que j’ai l’argent, il faut que je frime, que je vive avec. Avoir de l’argent et ne pas en profiter parce qu’il est mal acquis et qu’on a peur que cela se sache, c’est grave.

Nous allons suivre ce secteur pétrolier. Nous allons travailler avec tous nos partenaires pour augmenter notre exploitation de gaz et de pétrole. Mais il y a encore d’autres choses. Il y a le manganèse, la bauxite pour laquelle nous sommes en discussions avec les Maliens. Nous avons aussi de l’or.

Tout doit être traçable. Et tout sera traçable.


De l’énergie en abondance

On ne peut pas faire le développement sans énergie. Il nous en faut en abondance. Et c’est un problème pour toute l’Afrique de l’ouest. Dans certaines capitales, il n’y a pas d’électricité. Les citoyens sont obligés d’acheter des petits groupes électrogènes. Ce qui n’est pas normal pour des pays l’Afrique de l’ouest. L’Afrique de l’ouest a le plus grand producteur de pétrole : le Nigeria. Le plus grand producteur de gaz. Nous avons des fleuves sur lesquels nous avons des barrages, ou sur lesquels nous pouvons construire des barrages. Nous avons de l’uranium au Niger. Mais nous n’avons pas d’électricité. Quand on dit que l’Afrique est riche, je dis que ce n’est pas vrai. Si elle était riche, ça se verrait. Etre assis sur un sac de diamant et avoir faim, c’est être pauvre. Parce qu’on ne sait même pas ce que vaut un sac de diamant. Savoir ce qu’il vaut, le transformer en argent, utiliser cet argent pour couvrir ses besoins, c’est cela la richesse.

Etre pauvre alors qu’on a les ressources à portée de main, c’est être pauvre dans le savoir et donc dans l’avoir.

L’Afrique doit travailler et la Côte d’Ivoire avec. En Afrique de l’ouest, nous devons travailler pour avoir de l’électricité en abondance et bon marché. Pour ne plus avoir ces coupures intempestives qui nous déshonorent et qui ne nous permettent pas de faire des réalisations. Comment peut-on construire et faire tourner des usines quand on n’a pas l’électricité pour s’éclairer?


La réforme de la justice

Autre point important, l’environnement du monde des affaires. A plusieurs reprises, j’ai appelé les autorités judiciaires à propos de certaines décisions. Et à plusieurs reprises, j’ai retiré des affaires du Palais de justice pour les régler au Palais de la présidence. Les différends concernant une société de téléphonie mobile américaine, Comstar. On a dû les régler à la Présidence parce qu’à la justice, le dossier piétinait depuis plus de six ans. Une décision était prise qui donnait raison à telle partie. Et, le lendemain, une autre décision tombait (…) J’ai dû les appeler à la Présidence et régler le problème. Les différends entre une compagnie américaine et une autre française ont dû aussi être réglés à la Présidence. Il faut que nous fassions une réforme de la justice. Pour que la justice soit juste. Et que la justice permette les affaires. qu’elle améliore l’environnement des affaires. Les hommes d’affaires ne vont pas dans les pays où la justice n’est pas juste. Et je lance un appel à tout le corps judiciaire pour qu’il nous aide à faire cette réforme. Elle est indispensable. Si la Côte d’Ivoire, sortie de crise, veut atteindre un autre niveau de développement, il faut absolument que la justice l’accompagne. Je ne peux pas demander à des investisseurs de venir avec leurs capitaux avec une justice qui leur donne tort alors qu’ils savent qu’ils ont raison. Je ne peux pas offrir à ceux qui vivent et qui viennent chez nous une justice qui donne des décisions contradictoires en moins d’une semaine.

Le Palais présidentiel n’est pas le Palais de justice. Nous pouvons régler des problèmes une fois en passant. Mais cela ne peut pas devenir une habitude. Le Président de la République ne doit pas être un juge. Ce sont les magistrats qui doivent juger les affaires. Ce sont eux qui doivent renforcer la confiance de la Côte d’Ivoire. Ce sont eux qui doivent permettre, par leur jugement, aux investisseurs de venir chez nous. (…)

Nous sommes déterminés à mettre fin à cette crise. Et je ne suis pas inquiet. Ce n’est qu’une question de temps. Or, je n’ai aucun problème par rapport au temps. Je n’ai aucun doute, aucune appréhension sur le fait qu’on va sortir de la crise, sur le fait que nous irons aux élections. Je vous ai signalé, avec la sortie de crise, les problèmes auxquels il faudra s’attaquer. Pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays propre autant qu’un pays peut l’être.

Combattre la corruption, faire la traçabilité de tous nos produits agricoles comme miniers; améliorer l’environnement des affaires, voilà nos challenges que nous allons aborder dès maintenant.

Je vous remercie pour les vœux que vous m’avez présentés. Je vous remercie pour les vœux que vous avez présentés à la Côte d’Ivoire. Je vous retourne ces vœux. Je vous souhaite, à vous qui êtes si loin de vos pays pour les servir et nous aider à nous affranchir, une très bonne année. Je vous souhaite beaucoup de clairvoyance, de tranquillité. Je vous souhaite de partager ma manière simple et assurée que nous allons sortir de la crise. Je demande à Dieu de bénir tous vos souverains, tous vos pays, vos familles et vous-mêmes. Que Dieu bénisse le monde et qu’il nous fasse entrer dans une nouvelle ère de paix et de prospérité.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.

Propos Retranscrits par Emmanuel Kouassi
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