Panel : Face à la souffrance qui perdure /Les Ivoiriens unanimes - “Il faut des élections cette année ! ”

Réné Yao N’Guessan (chargé de mission)
«Des familles n’arrivent plus à manger »
2009 est l’année des élections. C’est une évidence, parce que la population souffre. En Côte d’Ivoire aujourd’hui, certaines personnes n’ont pas l’occasion d’avoir 500 Fcfa par jour. Des familles n’arrivent plus à manger à leur faim. La situation est dramatique. Il faut donc agir. Et ce sont les élections qui nous permettront de sortir de là pour emprunter le chemin du progrès.
Daouda Sidibé (Agent municipal)
«Les élections en 2009 sont d’une importance capitale»
Je pense qu’il est important que les élections aient lieu cette année 2009. Cela, pour la simple raison que depuis 2000, il n’ y a pas eu d’élection en Côte d’Ivoire. Nous sommes pratiquement dans un « vide constitutionnel ». L’accord de Ouagadougou devait nous conduire à ces élections en 2008. Et nous sommes en 2009. Nous espérons donc qu’il s’agit là d’une date butoir, parce que les Ivoiriens ont souffert et continuent de souffrir. C’est donc avec les élections que la Côte d’Ivoire pourra reprendre sa marche vers le développement. Les élections en 2009 sont donc d’une importance capitale. Hadja Sira Dramé (Conseillère)
«Aucun investisseur ne veut financer dans le flou»
Nous sommes fatigués. Il faut des élections cette année. Nous remarquons tous qu’aujourd’hui rien ne marche en Côte d’Ivoire. Le pays ne fait que prendre du retard. Or, sans ces élections, les bailleurs de fonds et les investisseurs sont réticents. Aucun investisseur ne veut financer dans ce flou. Et pendant ce temps, c’est la population qui souffre. Il nous faut donc absolument des élections cette année 2009.
Esaïe Gbamien Dago (Agent à la mairie d’Abobo) «Il faut respecter le chronogramme établi»
C’est depuis 2005 qu’il devait y avoir des élections. Mais nous allons de reports en reports. Cela met le pays en retard. Aujourd’hui, rien ne marche en Côte d’Ivoire. Il nous faut donc aller aux élections et que le meilleur gagne ! Et pour que les activités reprennent effectivement, il nous faut des élections justes, équitables et transparentes. L’opération d’identification et recensement électoral est en train de tirer à sa fin. Un chronogramme a été établi. Nous pensons qu’il faut le respecter, afin que les élections aient lieu effectivement cette année.
Adama Mina Touré (Président d’ONG) :
«Que chacun des acteurs y mette la bonne foi»
Il faut des élections cette année. Parce que vu la durée et la souffrance du peuple, la Côte d’Ivoire a besoin de se doter de nouveaux dirigeants capables de remettre le pays sur les rails du développement et du progrès. Du point de vue sécuritaire, nous disons que les choses commencent à aller. Et du côté de l’enrôlement, nous remarquons sur le terrain que l’opération avance, elle est même presque finie. Nous pensons donc que techniquement, ces élections peuvent être organisées. Elles vont certainement nous apporter le salut qui mettra fin à la souffrance des populations. Nous pensons que ces échéances permettront à la Côte d’Ivoire de se doter d’un président dynamique. Celui-là même qui apportera le vrai bonheur au peuple. En plus de tout cela, il faut dire que la Côte d’Ivoire a besoin de sauver son image en ayant des élections en 2009. Parce qu’aujourd’hui, nous donnons l’image d’un pays qui navigue à vue. Nous pensons donc qu’il faut que chacun des acteurs de la crise y mette de la bonne foi pour que ces élections se tiennent, pour le grand bonheur du peuple.

Ghislain Tchel-Bi Lahoré
(Etudiant)
«La situation
est très grave»
Plus qu’opportun, il est très important qu’il y ait des élections en Côte d’Ivoire en cette année 2009. Cela pour plusieurs raisons. Je citerais entre autres, d’abord la dégradation de la situation économique du pays. Aujourd’hui, les statistiques démontrent que près de 74 % des populations, dans les zones CNO (centre, nord et ouest, ndrl) vivent sous le seuil de pauvreté. A Abidjan, on nous parle de 49 % des populations qui vivent avec moins de 600 FCFA par jour. C’est grave. Et ce n’est pas seulement parce qu’il y a eu la guerre. Mais plus à cause de l’incompétence dans le mode de gestion des choses de l’Etat. C’est cette mauvaise gestion qui continue avec cette histoire d’escroquerie de 65 millions à la présidence, auxquelles nous avons assisté ces derniers jours. On parle aussi de fonctionnaires fictifs par-ci, scandales financiers par-là. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est donc un pays qui a plus que jamais besoin d’élections. Parce que la situation est grave. Il en est de même sur le plan social. Or, comme tous les jeunes Etats, nous avons besoin de construire une vraie nation. Notre pays a donc besoin d’élection pour se remettre au travail.

Idrissa Bamba (SG-ONG)
« Mettre en confiance les investisseurs »
Je pense que nous avons toutes les possibilités de faire des élections cette année. L’opération d’identification est déjà à terme. Nous pensons qu’à l’issue de ces élections, c’est la Côte d’Ivoire qui rebondira. Les Ivoiriens auront tous, cette fois-ci, la chance de choisir le président qu’ils voudront. Et ces élections permettront aux investisseurs et autres opérateurs économiques d’investir en Côte d’Ivoire en toute quiétude. Il est donc temps de mettre en confiance les investisseurs. Ce sera notre salut. A défaut, nous irons tout droit vers le chaos.


Amadou Sylla
(chargé de communication)
« Des élections pour donner la légitimité au pouvoir élu »
Nous avons besoin d’organiser les élections cette année 2009, afin de crédibiliser les institutions de notre République. Notre problème en Côte d’Ivoire, est que la légitimité du pouvoir en place est fortement remise en cause. Il est donc clair que les élections permettront de donner toute sa légitimité au pouvoir qui sera élu. Nous avons également besoin de mettre en confiance les investisseurs nationaux et internationaux. Afin de permettre à notre système économique de véritablement tourner. La Côte d’Ivoire a donc besoin d’un président crédible, en qui tout le monde aura confiance et qui pourra nous sortir de la souffrance.

Yacouba Soro (Administrateur)
« La population est à bout de souffle »
Je pense que cette année 2009 est favorable pour les élections en Côte d’Ivoire. Parce que toute la population en a besoin. L’économie est au point-mort. La population commence à baisser les bras parce qu’elle est à bout de souffle. Tous les investisseurs n’attendent que la fin des élections pour s’engager. Nous pensons donc qu’il faut aller vite. Car, une fois les élections terminées, chacun se remettra au travail en toute quiétude. Et ce sera une occasion de sortir le pays du trou.

Mme Fondio Tenin Condé
(Comptable)
«Il est urgent d’aller vite aux élections»
Je pense qu’il faut des élections cette année. Car, ce sont les élections qui font évoluer un pays. C’est quand nous réussirons à organiser des élections justes et crédibles que nous pourrons véritablement aller de l’avant. Pour des échéances qui étaient prévues en 2005, nous sommes aujourd’hui en 2009. Si les choses restent ainsi, la souffrance des populations ne fera qu’empirer. Il est donc urgent d’aller à ces élections. Afin que celui qui sera choisi soit vraiment celui qui apportera le bonheur au peuple qui n’a que trop souffert.
DS