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Société Publié le mardi 24 février 2009 | Stars Tonnerre Magazine

Gossio crée l`émeute - L’émission se termine dans la confusion - Les mauvaises langues accusent Mme le maire de Port-Bouet

Il fallait s’y attendre. Tonnerre, l’émission préférée de la masse populaire, a connu une fin très agitée, samedi à Port-Bouet. C’est dans ce quartier, à la place Laurent Gbagbo que Mr Marcel Gossio, Directeur Général du Port Autonome d’Abidjan, a donné rendez-vous, à toute la jeunesse de la commune, à venir se récréer en musique. En compagnie des meilleurs artistes du moment. L’affluence était telle, qu’à un moment donné, le public s’est laissé aller, à une dizaine de minutes de la fin de la soirée, à une bousculade incontrôlée, mettant un terme à cette belle soirée, dans la confusion totale.


Il faut dire que c’est à coup de forte publicité à la télé que l’évènement a été annoncé. Ce n’est pas tout, il était offert gracieusement. Ajouté à la personnalité du parrain, Mr Marcel Gossio le tout puissant Directeur général du Port Autonome d’Abidjan. Ainsi qu’à la qualité des artistes telle que la sulfureuse Savan’ Alla, tous les ingrédients étaient réunis pour pulvériser le record de spectateurs. Combien étaient ils, 5000, 10.000, 15.000 ou peut être plus ? Quand on sait que la commune de Port- Bouet contient, en son sein, une multitude de conglomérats de quartiers, on avait raison de craindre, un tout petit peu, que les choses n’étaient pas faites pour se déroulement normalement.

Et pourtant, c’est sur des chapeaux de roue que, le réalisateur de l’émission le ‘’gouverneur’’ John Chahin Sombo, lance le 1er groupe, Nigui Saff Kdance, dans son morceau à succès’’ Abalayowa’’. Du Mapouka originel, légèrement aux couleurs coupé décalé. Les deux leaders du groupe, accompagnés de quatre charmantes danseuses, peuvent communier avec le public, qui, spontanément, s’invite sur la scène, au grand dam du service de sécurité. L’excellente ambiance donne des airs, bon enfant, à l’animateur Chuken Pat, le seul animateur métis- il est fier de ses origines Baoulé- Dida, peut annoncer ses sœurs. Les « Sœurs de Brehoua ». Elles puisent dans un genre du terroir profond Bété, d’où elles nous sortent le morceau ‘’ Nadré’’ sur fond du « Téblé-blé ». La maîtrise des pas de danse est au point, le public apprécie. Du pays Bété, un voyage virtuel nous rallie au centre de la Côte d’Ivoire, avec Savan’Alla, la princesse du pays Baoulé. Plus éclatante que jamais. « Au fur et à mesure qu’elle prend de l’âge, Savan’ Alla gagne en expérience, en plus, elle est, de plus en plus, belle », commente une voisine, en plein admiration de l’artiste, qui preste avec son morceaux ‘’ Soman’’. Véritable hymne populaire, le refrain est repris par la foule. Le parrain Marcel Gossio, ne tient plus. Il n’hésite pas à s’emparer de la scène pour soutenir l’artiste. Le public est débout, comme pour l’accompagner. La fête est « propre », selon ma voisine d’un soir. N’est-elle pas en face de son artiste préférée ? Mais Chuken Pat, lui, doit tenir compte du conducteur du big John Chahin Sombo « le manitou ». Un conducteur qui annonce une autre artiste. Miss Saless, dans "Gbass" , elle dénonce toute pratique occulte, tirant l’Afrique par le bas.

A ce stade de la soirée, la foule est, on ne peut plus, compacte. La grande pression se fait sentir, même par devant, où a pris place le parrain et ses invités parmi lesquels Mme le Député de Port Bouet.Mais sans gravité.

Chuken Pat peut donc continuer à lancer ses artistes. Successivement, nous avons Yves Le béni qui fait sa première télé dans "Zokopata", les Stars Tonnerre Inter Nicole et Edwige, qui font leurs premiers pas dans le monde fascinant du Showbiz. Puis arrive le jeune talentueux L’unic avec "Nayou", et Emeraude, dans "matogôbayou". Avant d’annoncer la princesse du Mandingue, Mawa Traoré, dans "Kônon". La soirée est à son paroxysme. Les bousculades se font sentir, beaucoup plus par l’arrière. Puis, vient le tour de chant de Bamba Ami Sarah, de l’écurie JCS PROD, avec "méfions nous des amis". Elle ne croit pas si mal dire, lorsque justement des "amis" de derrière, dévoile leurs intentions. En balançant, par-dessus bord, des projectiles de toutes sortes, des chaises, sur la scène. Panique générale. Que veulent-ils et qui sont-il ? Difficile à savoir, la confusion est totale. Le parrain et ses invités ont juste le temps de se mettre à l’abri, avant de prendre congé. L’équipe de production n’est pas inquiétée. « Allez , arrêtons, il faut ranger le matériel », lance, dans un tohu-bohu, Basile, l’assistant en chef de John Chahin. Précaution oblige.

Mais bien avant ce mouvement incompréhensible, M Gossio avait eu le temps de situer l’objet de cette soirée, en des mots simples : « il s’agit ce soir, chers amis d’une soirée qui vous est dédiée. Nous habitons la même cité, j’ai souhaité ces retrouvailles pour un petit moment de récréation (…) Tous mes remerciements Mme le maire Aka Anghui », propos qui avaient d’ailleurs été très bien accueillis par la foule, à travers des applaudissements nourris. « Que se passe –t-il donc avec ce brusque retournement des choses ? », s’interroge un confrère qui n’a pas le temps de terminer, q’un jeune homme, torse nu et en sueur, pointe un doigt accusateur sur la 1ère Magistrate de la cité. «Il n’y a rien à dire monsieur le journaliste, c’est Madame Aka Anghu qui a envoyé des loubards », révèle-t-il. « As-tu des preuves ? », lui rétorque-t-on. Mais, a-t-il vraiment le temps de nous écouter ?

A vrai dire, il semblait bien occupé à dévisager les fauteurs de trouble, nous laissant, face à nous-mêmes. Face à notre devoir de journaliste, celui de chercher à comprendre cette affaire qui se murmure déjà, à tort ou raison, comme un « complot » politique. Nous n’allons pas sur ce terrain, mais il faut bien que nous informions correctement nos lecteurs.

Notre rédaction, le lendemain, (NDLR, le dimanche), rentre en contact téléphonique avec madame le maire de Port-Bouet (voir l’encadré). Très aimable, Madame Hortense Aka Anghui, la voix un tout petit peu cassée, nous confiera ses impressions. Elle estime que c’est un faux procès qui lui est fait. « En 28 ans de présence à la tête de cette commune, dira-t-elle, ces genres de pratiques n’ont jamais fait partie de mes habitudes ». Pour elle, les coupables du désordre pendant l’émission, parrainée par Gossio, sont à chercher ailleurs. Mais pas à la mairie de Port de Bouet.
Du côté du locataire, de la direction générale du Port Autonome d’Abidjan, le téléphone portable a été longtemps fermé. Nous avons mis cela sur le compte de la cérémonie d’ouverture du 1er CHAN, tout en lui laissant un message vocal. Afin que, monsieur le Directeur Général, puisse nous rappeler dès que possible. Et c’est ce qu’il a fait, gentiment, à notre grand étonnement d’ailleurs. « Jeune frère, je pense qu’il faut dédramatiser la chose », assure Mr Marcel Gossio. Selon lui, et selon ce qui lui a été rapporté, il s’agit de jeunes gens qui, probablement voulaient accéder à lui.

Nullement atteint, moralement, il a même le temps de plaisanter avec le producteur John Chahin Sombo « mon petit, prépare-toi avec ton équipe, je vous emmène chez moi à l’Ouest pour deux émissions Tonnerre », a-t-il indiqué, avec, en fond de voix, un rire « soft » , d’un homme, pas du tout perturbé.

Désiré D. Dodowara
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