Le Patriote : La FESCI est accusée depuis mercredi de paralyser une fois de plus l’école ivoirienne. Que se passe-t-il exactement ?
Mian Augustin : La FESCI n’est pas accusée d’avoir paralysé l’école. Nous avons lancé un mot d’ordre de grève. Est-ce parce que nous sommes en grève, qu’on nous accuse de paralyser l’école ? Nous faisons la grève parce que nos enseignants ne font que faire la rétention des notes de nos camarades des lycées et collèges. Depuis le mois de septembre jusqu’aujourd’hui, nos camarades n’ont pas pu être évalués au premier trimestre. Ils n’ont pas encore eu leurs notes de devoirs, ni d’interrogations et nous tendons vers la fin du second trimestre. De quelles formations peut-on parler si l’apprenant n’est pas évalué comme c’est le cas actuellement dans les lycées et collèges. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas accepter. Nous leur reconnaissons le droit de grève. C’est pourquoi lorsqu’ils ont lancé leur mot d’ordre, nous n’avons rien dit. Mais ce que nous refusons, c’est la prise en otage de l’école ivoirienne par ceux qui sont chargés de dispenser le savoir. Nous avons, à travers plusieurs conférences de presse, soutenu nos enseignants en demandant à l’autorité de régler leurs problèmes dans les plus brefs délais. Mais en même temps, nous les avons invités à privilégier l’intérêt général qui est l’obligation de former les enfants du pays. Mais, nous ne pouvons pas comprendre que pendant que nous leur apportons notre soutien, ils abusent de notre confiance. Nous avons également fait confiance au ministère de tutelle ; c'est-à-dire le ministère de l’Education nationale. En son temps, on nous avait rassuré que la question serait réglée. Mais jusque-là, nous n’avons rien vu. C’est pourquoi, nous avons décidé de lancer ce mot d’ordre de grève de trois jours qui prend fin vendredi 27 février. A travers ce mot d’ordre de grève, nous voulons tirer la sonnette d’alarme. Mais, dès lundi, nous reprenons le chemin de l’école. Si entre-temps, il n’y a pas d’avancée, c'est-à-dire si nos camarades n’obtiennent pas leurs notes, nous aviserons.
L.P : Avez-vous approché les enseignants ?
M.A : Oui, nous avons eu des échanges avec eux sur la question. Ils nous ont rassuré que le problème allait vite se régler. Nous ne pouvons pas trouver de solution à leurs revendications. Nous le répétons, nous disons non à la prise en otage de l’école ivoirienne. Parce que cette façon de garder par devers eux, les notes des élèves, est une prise en otage de l’école ivoirienne qui ne dit pas son nom. Et ce comportement est de nature à compromettre gravement l’avenir de l’école ivoirienne. Ils portent un coup négatif à notre formation. On fait 5 à 6 mois de cours sans aucune évaluation. Que vaut une année académique sans évaluation ? Les parents ne savent même pas la valeur de leurs enfants, puisqu’aucune note, aucun bulletin ne leur permet de le savoir. L’élève ne connaît pas sa valeur parce qu’aucune évaluation ne lui permet de le savoir. Nos enseignants n’ont pas fait preuve de responsabilité. Nous aurions souhaité qu’ils prennent leur responsabilité en marquant un arrêt de travail. C’est de cette façon responsable qu’ils devraient mener la lutte. Mais la rétention de note des élèves n’est pas une manière de revendiquer. S’ils pensent qu’ils vont sacrifier l’avenir de l’école ivoirienne au détriment de leurs intérêts personnels, qu’ils se détrompent car, ils ont le devoir de nous former, de nous enseigner le savoir et non le contraire. Quand vous enseignez, vous faites des devoirs, des interrogations écrites et orales, et que vous gardez par devers vous les notes, les élèves que vous prétendez encadrer, quelle formation voulez-vous donner à ces élèves ?
L.P. : Pensez-vous que c’est en étant dans la rue que le problème de notes peut se régler ?
M.A : Quand les enseignants restent à la maison, pendant des mois sans faire cours, ça veut dire quoi ? Peuvent-ils régler leurs problèmes en restant à la maison ? C’est une façon pour nous d’exprimer notre indignation. Tenez-vous bien, nous ne sommes pas dans la rue. Si nous étions dans la rue, vous ne seriez pas ici en face de moi, parce qu’on allait barrer toutes les rues. Nous avons simplement utilisé une méthode scientifique en disant à nos camarades de sortir, de ne pas aller à l’école, de faire des meetings dans chaque établissement pour expliquer ce pourquoi, nous sommes en grève. Parce que nous exigeons la libération de nos notes et le calcul systématique de nos moyennes. Le 6 mars, c’est l’arrêt des notes du second trimestre et nous nous interrogeons à ce rythme là, sur quelle base nos camarades iront aux examens de fin d’année. Avec cette allure, les résultats de fin d’année risquent d’êtres catastrophiques parce que nous irons aux examens avec des moyennes pondérées.
L.P. : Si d’ici vendredi (ndlr : aujourd’hui) vous n’obtenez pas gain de cause, qu’elle sera la conduite à tenir ?
M.A : La suite, vous allez le constater. Parce que nous n’allons pas continuer à aller à l’école sans évaluation. On a fait six mois de cours sans aucune note. C’est une année blanche qui ne dit pas son nom. On va à l’école matin, midi, soir et on n’est pas évalué. Alors qu’on va à l’école pour être évalué et rapporter un résultat à nos parents. Et c’est à travers les résultats en classe qu’on peut essayer d’améliorer les lacunes. Nous pensons que la rétention des notes est de nature à détruire la formation des élèves du pays.
L.P. : Les enseignants menacent de brûler les copies. Qu’en pensez-vous ?
M.A : Si pour des revendications corporatistes, un enseignant doit brûler les copies de ses élèves, qu’il les brûle. L’opinion nationale et internationale en sera témoin. C’est justement pour éviter cette mesure extrême que nous avons aussi décidé d’exprimer notre désaccord face à la méthode de revendication utilisée par les enseignants qui est celle de retenir les notes. Nous ne pouvons pas nous réveiller chaque matin à 5 h pour aller à l’école et en fin de compte, ne pas être évalués. Au lieu de faire du mal aux élèves, qu’ils marquent un arrêt de travail jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Ça sera à mon sens plus responsable et plus courageux.
Réalisée par Zana Coulibaly (Stg)
Mian Augustin : La FESCI n’est pas accusée d’avoir paralysé l’école. Nous avons lancé un mot d’ordre de grève. Est-ce parce que nous sommes en grève, qu’on nous accuse de paralyser l’école ? Nous faisons la grève parce que nos enseignants ne font que faire la rétention des notes de nos camarades des lycées et collèges. Depuis le mois de septembre jusqu’aujourd’hui, nos camarades n’ont pas pu être évalués au premier trimestre. Ils n’ont pas encore eu leurs notes de devoirs, ni d’interrogations et nous tendons vers la fin du second trimestre. De quelles formations peut-on parler si l’apprenant n’est pas évalué comme c’est le cas actuellement dans les lycées et collèges. Ce sont des choses que nous ne pouvons pas accepter. Nous leur reconnaissons le droit de grève. C’est pourquoi lorsqu’ils ont lancé leur mot d’ordre, nous n’avons rien dit. Mais ce que nous refusons, c’est la prise en otage de l’école ivoirienne par ceux qui sont chargés de dispenser le savoir. Nous avons, à travers plusieurs conférences de presse, soutenu nos enseignants en demandant à l’autorité de régler leurs problèmes dans les plus brefs délais. Mais en même temps, nous les avons invités à privilégier l’intérêt général qui est l’obligation de former les enfants du pays. Mais, nous ne pouvons pas comprendre que pendant que nous leur apportons notre soutien, ils abusent de notre confiance. Nous avons également fait confiance au ministère de tutelle ; c'est-à-dire le ministère de l’Education nationale. En son temps, on nous avait rassuré que la question serait réglée. Mais jusque-là, nous n’avons rien vu. C’est pourquoi, nous avons décidé de lancer ce mot d’ordre de grève de trois jours qui prend fin vendredi 27 février. A travers ce mot d’ordre de grève, nous voulons tirer la sonnette d’alarme. Mais, dès lundi, nous reprenons le chemin de l’école. Si entre-temps, il n’y a pas d’avancée, c'est-à-dire si nos camarades n’obtiennent pas leurs notes, nous aviserons.
L.P : Avez-vous approché les enseignants ?
M.A : Oui, nous avons eu des échanges avec eux sur la question. Ils nous ont rassuré que le problème allait vite se régler. Nous ne pouvons pas trouver de solution à leurs revendications. Nous le répétons, nous disons non à la prise en otage de l’école ivoirienne. Parce que cette façon de garder par devers eux, les notes des élèves, est une prise en otage de l’école ivoirienne qui ne dit pas son nom. Et ce comportement est de nature à compromettre gravement l’avenir de l’école ivoirienne. Ils portent un coup négatif à notre formation. On fait 5 à 6 mois de cours sans aucune évaluation. Que vaut une année académique sans évaluation ? Les parents ne savent même pas la valeur de leurs enfants, puisqu’aucune note, aucun bulletin ne leur permet de le savoir. L’élève ne connaît pas sa valeur parce qu’aucune évaluation ne lui permet de le savoir. Nos enseignants n’ont pas fait preuve de responsabilité. Nous aurions souhaité qu’ils prennent leur responsabilité en marquant un arrêt de travail. C’est de cette façon responsable qu’ils devraient mener la lutte. Mais la rétention de note des élèves n’est pas une manière de revendiquer. S’ils pensent qu’ils vont sacrifier l’avenir de l’école ivoirienne au détriment de leurs intérêts personnels, qu’ils se détrompent car, ils ont le devoir de nous former, de nous enseigner le savoir et non le contraire. Quand vous enseignez, vous faites des devoirs, des interrogations écrites et orales, et que vous gardez par devers vous les notes, les élèves que vous prétendez encadrer, quelle formation voulez-vous donner à ces élèves ?
L.P. : Pensez-vous que c’est en étant dans la rue que le problème de notes peut se régler ?
M.A : Quand les enseignants restent à la maison, pendant des mois sans faire cours, ça veut dire quoi ? Peuvent-ils régler leurs problèmes en restant à la maison ? C’est une façon pour nous d’exprimer notre indignation. Tenez-vous bien, nous ne sommes pas dans la rue. Si nous étions dans la rue, vous ne seriez pas ici en face de moi, parce qu’on allait barrer toutes les rues. Nous avons simplement utilisé une méthode scientifique en disant à nos camarades de sortir, de ne pas aller à l’école, de faire des meetings dans chaque établissement pour expliquer ce pourquoi, nous sommes en grève. Parce que nous exigeons la libération de nos notes et le calcul systématique de nos moyennes. Le 6 mars, c’est l’arrêt des notes du second trimestre et nous nous interrogeons à ce rythme là, sur quelle base nos camarades iront aux examens de fin d’année. Avec cette allure, les résultats de fin d’année risquent d’êtres catastrophiques parce que nous irons aux examens avec des moyennes pondérées.
L.P. : Si d’ici vendredi (ndlr : aujourd’hui) vous n’obtenez pas gain de cause, qu’elle sera la conduite à tenir ?
M.A : La suite, vous allez le constater. Parce que nous n’allons pas continuer à aller à l’école sans évaluation. On a fait six mois de cours sans aucune note. C’est une année blanche qui ne dit pas son nom. On va à l’école matin, midi, soir et on n’est pas évalué. Alors qu’on va à l’école pour être évalué et rapporter un résultat à nos parents. Et c’est à travers les résultats en classe qu’on peut essayer d’améliorer les lacunes. Nous pensons que la rétention des notes est de nature à détruire la formation des élèves du pays.
L.P. : Les enseignants menacent de brûler les copies. Qu’en pensez-vous ?
M.A : Si pour des revendications corporatistes, un enseignant doit brûler les copies de ses élèves, qu’il les brûle. L’opinion nationale et internationale en sera témoin. C’est justement pour éviter cette mesure extrême que nous avons aussi décidé d’exprimer notre désaccord face à la méthode de revendication utilisée par les enseignants qui est celle de retenir les notes. Nous ne pouvons pas nous réveiller chaque matin à 5 h pour aller à l’école et en fin de compte, ne pas être évalués. Au lieu de faire du mal aux élèves, qu’ils marquent un arrêt de travail jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction. Ça sera à mon sens plus responsable et plus courageux.
Réalisée par Zana Coulibaly (Stg)