Les opérateurs des PME et PMI sont inquiets par rapport au paiement de leurs factures par l'Etat ivoirien. Nous avons rencontré le président du Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (SYNAFECI), Gré Faustin, pour en savoir davantage.
Notre Voie : Le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, a déclaré le mois dernier que le paiement de la dette intérieure sera la priorité de l'Etat cette année. Où se situe l'inquiétude du Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (SYNAFECI)?
Gré Faustin : Le ministre Charles Diby a convié les syndicats dont le Synafeci, le 19 janvier, à une rencontre où il avait promis payer les factures. Nous sommes inquiets parce que dans le budget 2009, il n'y a pas le chapitre relatif au paiement de la dette intérieure. Et puis, depuis le 19 janvier, l’Etat n'a pas décaissé plus de 2,5 milliards FCFA. Or, la dette intérieure globale depuis 2000 est estimée à 243 milliards FCFA. Même après la promesse faite en février de payer chaque trois jours les factures, il n'y a rien eu de concret.
N.V. : L'unicité des caisses de l'Etat n'est pas encore effective. L'idéal serait de procéder au paiement partiel des factures des fournisseurs. Pourtant, vous êtes contre cette option. Quelles sont vos motivations?
G.F. : Malgré la division du pays en deux, la direction générale des Impôts (DGI) a recouvré plus de 2000 milliards FCFA en 2008. Donc, nous pensons que le problème de l'unicité des caisses de l'Etat n'y est pour rien. Les salaires des fonctionnaires sont payés. Ce qui est légitime parce que Dieu dit que l'ouvrier mérite son salaire. Par conséquent, il faudrait que les factures des fournisseurs soient payées parce que ce sont les investisseurs locaux qui font le pays. L'Etat doit honorer son engagement.
N.V. : Peut-on savoir le préjudice subi par les fournisseurs?
G.F. : Le préjudice est énorme en ce sens qu'il y a un frein au développement de la Côte d'Ivoire. Les opérateurs économiques ne peuvent pas faire face aux charges fixes de leurs entreprises. Beaucoup d'opérateurs économiques sont vidés de leurs maisons, et certains ont mis la clé sous le paillasson.
N.V. : Votre rencontre avec le Président Laurent Gbagbo est-elle toujours d'actualité?
G.F. : Nous tenons à rencontrer le Président Laurent Gbagbo parce qu'il est la seule personne qui peut décanter la situation. Nous estimons qu'il n'est pas informé de la situation de non-paiement des factures des fournisseurs. Nous pensons que l'entourage du Président Laurent Gbagbo fait obstacle à l'ultime rencontre avec lui.
N.V. : Où en êtes-vous sur la question de la titrisation de la dette ?
G.F. : De septembre 2008 à ce jour, le Synafeci s’est opposé à la titrisation. L'Etat de Côte d'Ivoire a titrisé 70 milliards FCFA. Les entreprises ont reçu des titres mais ce ne sont pas des paiements. C'est une simple reconnaissance de créances de l'Etat vis-à-vis des PME. Nous sommes opposés à cette politique parce que c'est à partir du 15 février 2010 que l'Etat va commencer à payer les fournisseurs qui reçoivent les titres. Et ce, sur 4 ans. Dans ces conditions où vont-ils avoir des fonds pour faire face aux charges fixes. C'est pour cela aussi que nous voulons rencontrer le Président Gbagbo pour demander l'annulation des titres.
N.V. : En dehors de la lutte pour le paiement des factures, quelles sont les priorités du syndicat?
G.F. : Nos priorités, c'est de consolider les entreprises pour ne pas qu'elles tombent en faillite, approcher les établissements financiers, effectuer des voyages d'affaires à l'extérieur, rechercher les partenaires, etc.
Nous voulons travailler pour le pays d'autant plus que les PME et PMI constituent 70% de l'économie ivoirienne. Nous soutenons la Côte d'Ivoire, c'est pour cela que nous demandons au Président Gbagbo d'anticiper sur les problèmes pour éviter des situations désagréables et préjudiciables. Nous demandons aux opérateurs d'adhérer au syndicat parce que c'est nous qui faisons l'Etat. Ils ne doivent pas avoir peur de militer au sein du syndicat ouvertement.
N.V. : De quel moyen de pression disposer-vous pour amener l'Etat à payer vos factures?
G.F. : Nous supposons que le Président Gbagbo ne connaît pas exactement la situation des PME et PMI. Cependant, nous ne voulons pas déballer notre stratégie. Au moment opportun, nous allons nous exécuter.
Interview réalisée Gomon Edmond
Notre Voie : Le ministre ivoirien de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, a déclaré le mois dernier que le paiement de la dette intérieure sera la priorité de l'Etat cette année. Où se situe l'inquiétude du Syndicat national des fournisseurs de l'Etat de Côte d'Ivoire (SYNAFECI)?
Gré Faustin : Le ministre Charles Diby a convié les syndicats dont le Synafeci, le 19 janvier, à une rencontre où il avait promis payer les factures. Nous sommes inquiets parce que dans le budget 2009, il n'y a pas le chapitre relatif au paiement de la dette intérieure. Et puis, depuis le 19 janvier, l’Etat n'a pas décaissé plus de 2,5 milliards FCFA. Or, la dette intérieure globale depuis 2000 est estimée à 243 milliards FCFA. Même après la promesse faite en février de payer chaque trois jours les factures, il n'y a rien eu de concret.
N.V. : L'unicité des caisses de l'Etat n'est pas encore effective. L'idéal serait de procéder au paiement partiel des factures des fournisseurs. Pourtant, vous êtes contre cette option. Quelles sont vos motivations?
G.F. : Malgré la division du pays en deux, la direction générale des Impôts (DGI) a recouvré plus de 2000 milliards FCFA en 2008. Donc, nous pensons que le problème de l'unicité des caisses de l'Etat n'y est pour rien. Les salaires des fonctionnaires sont payés. Ce qui est légitime parce que Dieu dit que l'ouvrier mérite son salaire. Par conséquent, il faudrait que les factures des fournisseurs soient payées parce que ce sont les investisseurs locaux qui font le pays. L'Etat doit honorer son engagement.
N.V. : Peut-on savoir le préjudice subi par les fournisseurs?
G.F. : Le préjudice est énorme en ce sens qu'il y a un frein au développement de la Côte d'Ivoire. Les opérateurs économiques ne peuvent pas faire face aux charges fixes de leurs entreprises. Beaucoup d'opérateurs économiques sont vidés de leurs maisons, et certains ont mis la clé sous le paillasson.
N.V. : Votre rencontre avec le Président Laurent Gbagbo est-elle toujours d'actualité?
G.F. : Nous tenons à rencontrer le Président Laurent Gbagbo parce qu'il est la seule personne qui peut décanter la situation. Nous estimons qu'il n'est pas informé de la situation de non-paiement des factures des fournisseurs. Nous pensons que l'entourage du Président Laurent Gbagbo fait obstacle à l'ultime rencontre avec lui.
N.V. : Où en êtes-vous sur la question de la titrisation de la dette ?
G.F. : De septembre 2008 à ce jour, le Synafeci s’est opposé à la titrisation. L'Etat de Côte d'Ivoire a titrisé 70 milliards FCFA. Les entreprises ont reçu des titres mais ce ne sont pas des paiements. C'est une simple reconnaissance de créances de l'Etat vis-à-vis des PME. Nous sommes opposés à cette politique parce que c'est à partir du 15 février 2010 que l'Etat va commencer à payer les fournisseurs qui reçoivent les titres. Et ce, sur 4 ans. Dans ces conditions où vont-ils avoir des fonds pour faire face aux charges fixes. C'est pour cela aussi que nous voulons rencontrer le Président Gbagbo pour demander l'annulation des titres.
N.V. : En dehors de la lutte pour le paiement des factures, quelles sont les priorités du syndicat?
G.F. : Nos priorités, c'est de consolider les entreprises pour ne pas qu'elles tombent en faillite, approcher les établissements financiers, effectuer des voyages d'affaires à l'extérieur, rechercher les partenaires, etc.
Nous voulons travailler pour le pays d'autant plus que les PME et PMI constituent 70% de l'économie ivoirienne. Nous soutenons la Côte d'Ivoire, c'est pour cela que nous demandons au Président Gbagbo d'anticiper sur les problèmes pour éviter des situations désagréables et préjudiciables. Nous demandons aux opérateurs d'adhérer au syndicat parce que c'est nous qui faisons l'Etat. Ils ne doivent pas avoir peur de militer au sein du syndicat ouvertement.
N.V. : De quel moyen de pression disposer-vous pour amener l'Etat à payer vos factures?
G.F. : Nous supposons que le Président Gbagbo ne connaît pas exactement la situation des PME et PMI. Cependant, nous ne voulons pas déballer notre stratégie. Au moment opportun, nous allons nous exécuter.
Interview réalisée Gomon Edmond