«La capacité d'imposition de l'Ivoirien est en train de s'affaiblir parce qu'on crée un impôt informel (…). Il y a une sorte d' «informalisation» de l'appareil de l'Etat (…). Tous les jours, on nous invente quelque chose de nouveau. Le carnet de licence d'import-export est passé de 50.000 Fcfa à 2,5 millions Fcfa. C'est une nouvelle mesure du ministre du Commerce», récrimine Jean-Louis Billon. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie s'élevait ainsi hier dans nos colonnes contre les nouveaux frais liés à la Fri. A l'évidence, il a mis le doigt sur une pratique qui s'institutionnalise. Et le ministre du Commerce, Youssouf Soumahoro, fait comme plusieurs autres avant lui. Que ce soit au ministère de l'Industrie et du Développement du secteur privé (appui au code), au ministère du Tourisme (guichet unique), au ministère de l'Agriculture (qualité coton-anacarde), au ministère des Télécommunications (Fonds solidarité) ou au ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques (produits animaux et de la pêche y compris en transit) ou encore au ministère des Transports (ticket unique) pour ne citer que ces cas-là, l'on observe une floraison de taxes diverses qui ne passent pas par le Trésor public. A combien s'élèvent ces prélèvements informels ? Si le chiffre, forcément choquant, est pour l'heure indisponible, des sources crédibles confient que pas moins de 2.000 importateurs seraient répertoriés. Le Premier ministre, Guillaume Soro, a du pain sur la planche. Car, dans plusieurs cas, il sera question de démanteler des pratiques qui se sont enracinées et sont devenues des situations de rente. Mais, pour rassurer les investisseurs il va falloir réduire le poids de l'informel l'informel. Et reformer ce système “D” inventé par plusieurs ministres.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko
